Critique : Beck – « Song Reader »

Beck Song Reader (Capitol)
Beck
Song Reader (Capitol)

Déjà? Morning Phase est sorti en février! Pourtant, il nous avait bel et bien dit qu’il avait (déjà) un deuxième album dans les cartons cette année et on sait depuis quelque temps déjà qu’il s’agissait d’un enregistrement de Song Reader, cet « album » qu’il avait lancé en 2012 sous la forme d’un livre de partitions.

Pour l’album, Beck a invité quelques artistes à livrer une version d’une des chansons du livre. Comme les partitions étaient simples et qu’on pouvait pas mal en faire ce qu’on voulait (suffit d’écouter les innombrables versions des fans), on pouvait s’attendre au meilleur, comme au pire.

C’est un peu ce qu’on a eu : le meilleur… et le pire. Bah, le pire, il n’est pas si pire, mais sur un album aussi diversifié, mettons qu’on s’en serait passé.

Ce qu’on peut dire, cependant, c’est que les artistes présents ne sont pas sortis de leur zone de confort. Fun. fait du Fun. Eleanor Friedberger fait du Eleanor Friedberger, même Jarvis Cocker pastiche Pulp sans les guitares. Que dire de Norah Jones, qui a l’air si confortable dans ses pantoufles? On ne parlera même pas de Beck, qui n’en profite même pas pour sortir de l’atmosphère de Morning Phase?

Heureusement, Jack White assume complètement son côté country et franchement, les paroles de I’m down lui vont comme un gant. Qui d’autre aurait pu chanter « I fixed the spelling on a suicide note »? Même Beck n’aurait pas eu le mordant nécessaire pour le faire! Sur Sorry, Laura Marling fait du Beck plutôt que de faire du Laura Marling. Et sur cet album, ça marche! Sparks offre une lecture psychédélique de Why Did You Make Me Care que j’aime beaucoup. Et Jack Black est très amusant sur We All Wear Cloaks et son petit côté baroque.

Dans le fond, on fait comme avec le livre de partitions : on joue celles qui nous intéresse et on met les autres de côté.

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