[SPECTACLE] Adieu l’AgitéE – le chant du cygne

Hier soir, l’AgitéE nous a quittés dans une finale éclatante. Marie-Ève et Marion étaient sur le terrain, voici leur récits de cette soirée épatante et nostalgique.

Je suis arrivée vers 20h45, tout juste pour attraper quelques chansons de Sylvia, qui arborait fièrement guitare, robe et bottes de cowboy. Vous avez déjà deviné les quelques accents country de sa belle voix, qui a quitté tout accessoire en terminant pour nous faire une chanson a capella. La salle, qui était encore peu remplie, a tout de même participé de bonne foi et applaudi chaleureusement.

Ont suivi Paul Cargnello et son batteur, avec quelques premières chansons d’un blues rock un peu cliché (même que lui aussi, comme Jordan Officer, avait des favoris) mais bien maîtrisé. J’ai commencé à être étonnée autour de la troisième chanson, pendant laquelle les deux musiciens, complices, se sont lancés dans un solo endiablé. Surprise une deuxième fois, j’ai constaté que le groupe était assez versatile, puisqu’ils ont enchaîné avec deux pièces aux accents reggae chantées en français. Entre deux chansons et quelques «Vive la révolution», qui égayaient à chaque fois la salle maintenant à moitié pleine, Paul Cargnello nous parlait de Montréal, des politiciens, des anglophones comme lui. Finalement, pendant ses dernières chansons – on avait fait un retour au blues – les gens se sont mis à se déhancher un peu en avant.

A ensuite pris place sur scène celui qu’on pourrait nommer le vrai cygne de l’AgitéE. Depuis longtemps intimement lié à ce bar-coop, Gab Paquet lui a fait des adieux resplendissants et qu’on sentait souvent empreints de nostalgie. Pour l’occasion, il avait mis sa chemise «couleur sacrifice» et les autres musiciens leur plus bel apparât pailleté ou satiné. Ils ont mis le feu à la salle, maintenant assez pleine, avec plusieurs des succès satiriques de Gab Paquet. Notamment, lors de Ton appel à frais virés, Sam Murdock en personne est monté sur scène pour l’accompagner. L’artiste s’est aussi permis quelques bodysurfings, tout comme sa claviériste Jane Ehrhardt. Nous réservant surprise après surprise, à la fin d’un mashup de Relations sexuelles 1 et 2 (pendant lequel tout le monde se balançait bras-dessus-bras-dessous), Gab Paquet a tourné un gros ventilateur vers la foule et nous a ensevelis de paillettes brillantes. Un de mes plus beaux moments en show. La salle, devant autant d’amour, n’a su que lui rendre la pareille. Plusieurs, masqués, ont ensuite dansé sur scène pendant Les partouzes et les gens sautaient de joie au son de Consommations. Après un rappel médiéval réussi, il a laissé la place, bien réchauffée, à Keith Kouna.

J’ai été quelque peu heurtée par le changement aussi subit de style, mais ça ne semble pas avoir été le cas des autres participants. Keith Kouna, percutant avec son rock upbeat teinté d’un fond agressif mais cultivé, avait visiblement beaucoup de fans présents. Les premières rangées, déjà crinquées par les autres prestations, sautaient en chantant les paroles. Après quelques chansons, un gros mosh-pit s’est formé, brassant tout le monde comme dans une grosse laveuse.
(Marie-Ève Fortier)
 

C’est le coeur très gros que je me suis rendue pour 18h au Bar-Coop L’Agitée ce samedi. Je ne me suis jamais retenue pour le dire, c’était mon favori. La terrasse était remplie, les gens souriants, calmes et attentifs pour Timothy Luke Dawson et Isabeau Valois. J’ai beaucoup apprécié les quelques mots de ce dernier concernant les différentes foules que l’Agitée a accueilli au cours des dernières années et chaque chanson était accompagnée d’une anecdote savoureuse à ce propos. Par la suite le coloré Robert Fusil nous a offert une bonne heure de ses compositions: belle découverte pour ma part, j’ai bien apprécié sa performance. L’ambiance de ces deux heures sur la terrasse était paisible, remplie de fraternité, d’entraide, hot-dogs, slush alcoolisée et soleil.  Le bonheur de chacun de pouvoir être présent pour ces adieux était très tangible.

Sylvia a continué sur la même note calme et posée, à l’intérieur cette fois, en nous présentant ses quelques pièces. J’aurais aimé une salle un peu plus remplie pour cette dernière, mais somme toute, c’était une très belle prestation. Suivait Paul Cargnello et son acolyte The Suspense que j’avais découvert au Knock-out cet automne. Toujours aussi dynamique, engagé et très intéressant musicalement. Notre très cher Gab Paquet a ensuite soulevé la foule avec ces chansons aussi drôles les unes que les autres, confettis, bodysurfing, rires, folies, c’était sans aucun doute un excellent choix pour un bel adieu à l’Agitée. Je tiens à mentionner que pendant ce temps-là, le très excellent Milimetrik était à l’extérieur pour le plaisir des terrassiers qui ne pouvaient malheureusement pas entrer, puisque les billets avaient tous été vendus quelques minutes après l’ouverture des portes. S’en suit Keith Kouna, encore une fois, le dernier public de la coop a été très choyé d’avoir le groupe complet pour cette soirée; sans oublier le bref retour des Goules pour interpréter la pièce très connue Crabe. Un moment sans aucun doute gravé dans la mémoire de plusieurs. On a eu droit à un spectacle encore une fois rempli de beaucoup de nostalgie et surtout de reconnaissance envers ce magnifique lieu. Pour terminer Beat Sexü s’est installé sur la scène, comme l’a mentionné le drummeur Jean-Étienne, la pression était très forte lorsqu’il s’agit de passer après Keith Kouna. Le défi a été relevé malgré que la foule présente s’est dissoute de moitié avant même que ces derniers laissent entendre les premières notes. Fait un peu regrettable certes, mais ceux présents ont pu se gâter en terme de déhanchement et d’espace disponible pour la danse.

Cette soirée reste une de mes meilleures de 2015, une foule nombreuse mais attentive et respectueuse comme il se fait rare.
Cher Agitée, bon repos plus que mérité et merci pour ces beaux moments !
(Marion Desjardins)

 

Photos: Marion Desjardins/Llamaryon pour ecoutedonc.ca

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