[FESTIVAL D’ÉTÉ DE QUÉBEC] Compte rendu, jour 6

Une autre journée où votre équipe préférée a dû utiliser son don d’omniscience pour être à plusieurs endroits à la fois. C’est facile quand on est un gros journal avec plein de moyens, mais quand on est une belle petite équipe de bénévoles passionnés, ça fait pas mal courir notre Marion nationale qui a dû se taper trois scènes hier soir. On lui lève notre chapeau une fois de plus. Résumé en ordre chronologique.

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Pierre Kwenders

Pierre Kwenders - Photo : Marion Desjardins
Pierre Kwenders – Photo : Marion Desjardins

(par Jacques Boivin) Le Montréalais d’origine congolaise a reçu un bel accueil de la part des spectateurs. Le jeune homme, qui a remporté cette semaine le prix Espoir FEQ, a offert une prestation énergique qui a su retarder la pluie qui menaçait de tomber. La rumba congolaise métissée servie par Kwenders était d’une grande efficacité et ses brèves interventions étaient toutes pertinentes (après 5 jours de blagues qui ne lèvent pas tout le temps, ça fait du bien, on vous le jure!). Kwenders était accompagné d’excellents musiciens, dont Julien Sagot aux percussions, qui semblait bien s’amuser. Jacobus, de Radio Radio, est même venu faire un petit tour!

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Your Favorite Enemies

(par Julien Baby-Cormier) Le festival d’été, c’est aussi parfois des drôles de casting. Un groupe rock (trempé dans une sauce fromage-métallique) ça fonctionne sur papier avec le duo Failure/Primus, mais dans les faits, c’était de la musique pas mal trop consensuelle pour la foule bigarrée du Pigeonnier. Le groupe avait l’air d’avoir du fun.

Ariane Moffatt

(par Jacques Boivin) 

Ariane Moffatt – Photo : Marion Desjardins
Ariane Moffatt – Photo : Marion Desjardins

On l’avait vue au #PopUpFEQ la veille, mais cette mise en bouche n’a fait qu’ouvrir notre appétit. Changement de plan, donc, et course vers les Plaines où nous sommes arrivés juste à temps pour le spectacle d’Ariane… et la pluie. Qu’à cela ne tienne, ce ne sont pas quelques brins qui vont nous arrêter. Ariane était entourée de son équipe au complet, ce qui ne l’a pas empêché de passer d’un instrument à l’autre (pour le fun, évidemment, parce qu’Ariane n’a plus rien à prouver!). On a eu droit en grande partie aux chansons de 22h22, son plus récent album, mais on a aussi eu bien du plaisir à entendre des versions remaniées des toujours excellentes Le réverbère et Je veux tout. Même quelques pièces de MA ont trouvé une petite place sur le programme! Et tiens, pourquoi pas cette magnifique reprise d’In the Air Tonight, qu’elle sort pour les grandes occasions? Puis ce beau moment, avec Ariane seule au piano, qui chante Poussière d’ange avec plusieurs dizaines de milliers de personnes? *Magie*

Malheureusement, même Debout et Miami n’ont pas su faire fuir la pluie, qui est restée des nôtres pour le reste de la soirée.

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Failure

(par Julien Baby-Cormier) Lorsqu’on fait référence à Failure, on parle souvent d’un groupe culte de la mouvance alternative des années 90. Visiblement le culte ne s’était pas rendu jusqu’ici à voir l’accueil timide de la foule. Après deux chansons, il était facile de comprendre le genre de performance auquel nous aurions droit. Musique alternative, pas mal toujours sur le même tempo. Ce n’est pas désagréable, mais ça manque définitivement d’éclats. Que dire du chanteur dont on est venu à douter de sa capacité à se mouvoir?

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Primus

(par Julien Baby-Cormier) 

Primus & The Chocolate Factory – Photo : Marion Desjardins
Primus & The Chocolate Factory – Photo : Marion Desjardins

C’est devant un parterre bien garni et trempé que Primus est apparu pour son spectacle basé sur la trame sonore de Charlie et la Chocalaterie. Dès les premières mesures, on reconnait le son typique du groupe californien. C’est grandiose et touffu. Autant les projections basées sur le film britannique original de 1971 que les décors sur scène (coup de coeur pour le champignon géant; dommage qu’il n’est pas chanté!!) viennent habilement soutenir la performance du groupe qui est impeccable. Le trio est soutenu par Sam Bass au violoncelle et l’incroyable Mike Dillon aux percussions et surtout au vibraphone. Nous avons d’ailleurs eu droit à un solo de vibraphone d’anthologie. Puis, les Oompa Loompas ont fait quelques apparitions. Les Claypool a pu prouver la pertinence d’une telle démarche qui aurait pu, disons-le, être casse-gueule. Après ce superbe moment, le trio est rapidement réapparu pour entonner quelques classiques lors d’un généreux rappel. C’est durant Wynona’s Big Brown Beaver, Too Many Puppies et Jerry Was a Race Car Driver que la foule a d’ailleurs été la plus survoltée. Puis il y a aussi eu American Life qui illustre à la perfection toute la virtuosité de Claypool, mais aussi de ses acolytes Larry Lalonde et Tim Alexander. Belle décision du FEQ de nous présenter ce spectacle unique. Dommage par contre que le groupe n’ait pu jouer plus longtemps. Primus jouent régulièrement des concerts de 3 heures et les nombreux fans qui en redemandaient après 23h auraient surement appréciés pouvoir assister à l’habituel premier « set » de vieux matériel avant la portion chocolatée.

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Dakhabrakha

(par Jacques Boivin) 

Dakhabrakha – Photo : Marion Desjardins

« Bonsoir, nous sommes Dakhabrakha, nous venons de l’Ukraine libre. »

Mon coup de coeur de Bonnaroo l’année dernière, le quatuor ukrainien Dakhabrakha, était la tête d’affiche à Place d’Youville. Malheureusement, la pluie avait fait fuir de nombreux spectateurs, mais ceux qui sont restés étaient bien entendu les plus motivés. Et quel show on a eu! Lorsque je les avais vus l’année dernière, c’était en plein après-midi. Hier soir, avec l’éclairage en prime, les chansons de la formation ukrainienne prenaient une toute autre dimension. J’aurais toujours autant de mal à vous expliquer exactement la musique que fait Dakhabraka, mais on peut résumer comme suit : musique traditionnelle ukrainienne métissée avec du tribal, du dubstep, de la soul, du jazz et j’en passe. Les quatre membres sont tous de talentueux multi-instrumentistes, ont des voix aux registres assez incroyables, chantent autant en harmonie qu’en cacophonie, y’a rien qu’ils ne font pas.

« Merci! Arrêtons Poutine! Paix! », s’élance Marko Galanevych avant de quitter la scène avec son gros drapeau ukrainien, sous un tonnerre d’applaudissements. La musique, c’est une si jolie forme de résistance!

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