[OSHEAGA] Compte-rendu 2 août (jour 3)

Après deux jours d’intense musique, c’est déjà le temps de dire au revoir à un des plus importants festivals de musique du Canada. Après les prestations éclatées de Florence + The Machine et de Kendrick Lamar, la barre était haute en ce troisième jour. Voici un compte-rendu du dernier jour de la dixième édition d’Osheaga.

13h00 : X Ambassadors

X Ambassadors - Photo : Pat Beaudry/osheaga
X Ambassadors – Photo : Pat Beaudry/osheaga

Il y avait foule en dès 13h00 sur l’Île Sainte-Hélène. C’est rare de voir autant de festivaliers à cette heure. Le groupe X Ambassadors était très attendu. Avec seulement quarante minutes pour épater la galerie, on peut dire que les Américains ont bien réussi leur tour de chant. Présentant majoritairement les pièces de VHS, leur premier album, les musiciens étaient très énergiques sur la scène principale. Le chanteur Sam Harris prend souvent son saxophone pour en mettre plein la vue aux spectateurs. Sa voix, parfois trop aigue, peut devenir désagréable, mais ce n’est qu’un petit défaut. En guise de conclusion, le groupe nous lance son plus gros hit Renegade pour faire sauter la foule.

14h20 : James Bay

OSHEAGA 2015
OSHEAGA 2015

Le chanteur folk anglais James Bay revenait à Montréal après un passage au Théâtre Corona qui était complet en le temps de le dire. Arborant un chandail d’un de ses groupes favoris Half Moon Run, l’anglais vient rocker la scène principale. Avant même qu’il entre sur scène, le public scandait son nom. Pas besoin de vous dire que lors de son entrée sur scène, la foule était en délire. Musicalement, le musicien voulait mettre du piquant dans son concert en amenant son groupe et en mettant un peu plus de guitare et de batterie dans ses compositions. Le public étaient conquis d’avance, certes, mais l’Anglais a offert une intense performance. Sa voix était parfaite et son énergie sur scène valait le déplacement. En fin de piste, il nous offre la très populaire Hold Back The River au plus grand plaisir des festivaliers présents.

15h00 : Gary Clark Jr.

Gary Clark Jr. - Photo : Pat Beaudry/osheaga
Gary Clark Jr. – Photo : Pat Beaudry/osheaga

Cet homme à l’attitude du parfait bluesman. Sans être désagréable, le musicien n’est pas pour autant sympathique. Il enchaine les pièces de son répertoire à la vitesse de l’éclair sans jamais arrêter, sauf pour changer de guitare. Ne retirant jamais ses lunettes soleil, le contact avec la foule est brisé. Malgré tout, Gary Clark reste un musicien formidable. Il maitrise sa guitare avec des mains de maître. Il nous épate à plusieurs reprises avec des riffs incroyables. Avec des gros plans sur son instrument, les écrans géants nous permettent de voir à quel point cet homme est talentueux. Avec une voix blues, il nous interpelle quelques pièces de son album Blak and Blu paru en 2012. Étant habitué des festivals, il sait comment attirer l’attention de la foule et comment bien intégrer les pièces de son répertoire en seulement 45 minutes. J’ai adoré cette leçon de blues qu’a donné l’Américain au festivaliers d’Osheaga.

15h45 : Father John Misty

Father John Misty - Photo : Pat Beaudry/osheaga
Father John Misty – Photo : Pat Beaudry/osheaga

Joshua Tillman de son vrai nom a totalement épaté la galerie avec son folk énergique. Qui a dit que la musique folk ne pouvait pas être dynamique sur scène? Débutant avec I Love You, Honeybear, le chanteur a déjà une attitude hors du commun. Dansant avec son micro, descendant dans la foule et se permettant toute sortes de blagues au micro, Father John Misty est une bête de scène. Avec son groupe qui viennent appuyer d’une belle façon les paroles du chanteur, il est sans contredit un des mes coups de coeur du festival. Lançant à de nombreuses reprises des blagues aux public et en saluant les gens qui se « foutent » de lui et qu’il n’attendent que le groupe suivant ou la tête d’affiche, le chanteur américain enchaine les pièces de son dernier album I Love You, Honeybear une à la suite de l’autre. Bored In The Usa, Chateau Lobby #4 et plusieurs autres ont été interprétées. Les fans de Fear Fun n’ont pas été en reste, puisque FJM a chanté ses plus grandes pièces de cet album.

16h55 : Charli XCX

Charli XCX - Photo : Tim Snow/osheaga
Charli XCX – Photo : Tim Snow/osheaga

Ne pouvant voir Future Islands au grand complet à cause de la conférence de MM. Farkas et Aubé, nous nous rempotants sur Charlie XCX sur la scène Verte. À ma grande surprise, ce concert sera aussi un de mes plus beaux souvenirs de l’édition 2015 d’Osheaga. Faisant dans la musique pop, la chanteuse américaine à tout un univers qui vient avec. Avec son dernier album Suckers, qui est un succès planétaire, la chanteuse nous en met plein la vue avec son groupe composé uniquement de femme. Débutant avec la pièce titre de l’album, Charli XCX danse énormément sur scène. Se permettant de se promener de gauche à droite, elle empoigne sa guitare soufflé pour Breaking Up juste avant de chanter un de ses succès I Love It tiré d’un album d’Icona Pop. Fêtant ses 23 ans sur le site d’Osheaga, la chanteuse rayonnait et souriait devant la belle foule qui s’était amassé devant la scène Verte. En milieu de concert, les ballons anniversaires d’Osheaga se sont pointés pour une énorme fête. En guise de conclusion, la « pussy power » lance Fancy d’Iggy Azalea. Ne voulant pas seulement faire jouer les couplets sur des haut-parleurs, la chanteuse décide de rapper elle même les couplet de l’australienne. Disons seulement qu’elle l’avait mieux qu’Azalea. Avant de quitter, la très populaire Boom Clap est lancé pour bien finir les festivités.

17h40 : First Aid Kit

First Aid Kit - Photo : Tim Snow/osheaga
First Aid Kit – Photo : Tim Snow/osheaga

Les deux suédoise sont arrivées derrière un fond doré sur la scène de la Vallée qui était très rempli. Débutant avec The Lion’s Roar, les deux femmes, une au piano et une sur la guitare, sont très heureuse d’être sur scène devant une si belle foule. Leur douce musique pop vient mettre un petit moment de tranquillité après la performance éclatée de Charli XCX. La pièce titre de leur dernier album suit. Interprété devant une foule très attentive, Stay Gold vient nous montré le talent des deux musiciennes.  Après la magnifique Master Pretender, le duo se lance dans Waitress Song et Heaven Knows. Suivra une reprise très inattendu du groupe Black Sabbath : War Pig. Du métal par First Aid Kit? Eh oui! C’était superbe et mélodieux. En conclusion, My Silver Linning et Emmylou sont joués pour le bonheur des festivaliers.

La soirée pop avec Broods, Tove Lo et Banks

Broods - Photo : Tim Snow/Osheaga
Broods – Photo : Tim Snow/Osheaga

Après le concert de Brand New qui était un peut trop heavy pour le public d’Osheaga, nous allons voir le duo Broods. En pleine ascension, les musiciens nous offrent une performance énergique de musique électro-pop qui colle parfaitement avec Banks qui suivra. Nous venant de la Nouvelle-Zélande, le duo nous a offert les pièces de leur premier album Evergreen. Visiblement très heureuse d’être à Osheaga, car elle l’a répété environ dix fois, Georgia Nott, la chanteuse était en voix et dans une super forme. Nous l’avons vu profiter de chaque seconde de la prestation.

Sur la scène Verte, tout de suite après, sa partenaire de tournée Tove Lo est venu présenter sa musique pop peu pertinente. Certes, la chanteuse donne un bon spectacle. Elle est en forme, danse très bien et elle sait charmer tous les spectateurs avec sa sensualité. Par contre, malgré une belle voix, sa musique ne vaut pas plus que ce qui tourne sur les playlist de club. Avec ses hits comme Talking Body et Habits, la suédoise a quand même fait sauter la foule qui était, encore une fois, conquise d’avance.

Banks - Photo : Tim Snow/osheaga
Banks – Photo : Tim Snow/osheaga

Finalement, retour sur la scène de la Vallée pour la très talentueuse Banks. Paraissent très timide sur scène, nous apercevons à peine la chanteuse tellement les éclairages font une ambiance sombre. Ne voulant jamais être éclairé directement, nous entrons dans l’univers sombre de Goddess pour quarante minutes. Ouvrant avec Alibi, je comprends immédiatement le buzz derrière cette femme. La voix, les mélodies, l’ambiance scénique, tout y est. Oui, ce concert prendrait une tournure différente en salle. Ce serait plus puissant. Par contre, elle s’en est bien tirée dans le contexte du festival. Étant très statique sur scène, nous nous concentrons sur la musique, ce qui est de plus en plus rare dans les festivals. Enchainant avec This Is What It Feels Like et Brain, l’américaine commence à être à l’aise sur scène. La foule réagit très fort sur la pièce titre de l’album Goddess. Nous tenant en haleine jusqu’au dernier moment, la très puissante Beggin For Thread résonne dans les haut-parleurs qui s’activent pour une dernière fois. C’était un magnifique moment en compagnie d’une artiste émergente qui est déjà bien accompli.

21h30 : Tyler, The Creator

Tyler The Creator - Photo : Tim Snow/osheaga
Tyler The Creator – Photo : Tim Snow/osheaga

Je l’attendais avec beaucoup d’appréhension. Je n’ai pas aimé avec beaucoup de déception. Oui, le bonhomme est un personnage. Un super personnage qui sais comment donner un show. Par contre, étant mélomane avant tout, ça ne passe pas du tout. Arrivant sur scène avec un monologue interminable de cinq minutes et en attachant ses souliers, l’humoriste est accompagné de son DJ seulement. Lançant par la suite les violentes pièces de sa musique rap, le chanteur est très expressif et énergique sur scène. Le personnage de Tyler The Creator se met en branle. C,est super bon et divertissent pendant quinze minutes, mais cela devient lassant par la suite. Les paroles de son rap et son timbre de voix est agressif et dérangeant. Faisant toujours les mêmes galipettes sur scène en criant dans le micro, je quitte en milieu de performance découragé et triste de ce concert. J’avais vu à plusieurs reprises des concerts de ce rappeur sur Internet et je m’attendais à quelque chose de plus agréable et non-redondant. Par contre, je réitère que cet homme est un vrai showman.