[ALBUM] Les Hay Babies – « La 4ième dimension (version longue) »

Le deuxième album des Hay Babies intitulé La 4ième dimension (version longue) et lancé en octobre dernier (oui, je sais, on est tard), est rempli de surprises. La mini-pause de 2016 a permis à Julie Aubé, Katrine Noël et Vivianne Roy de prendre un peu de temps pour elles (Julie et Katrine ont ouvert une boutique au Nouveau Brunswick, Vivianne s’est lancée dans un projet solo, Laura Sauvage, qui nous a fait beaucoup tripper) et il leur a visiblement fait le plus grand bien sur le plan de la créativité.

Celles et ceux qui s’attendaient à une suite logique de Mon homesick heart vont être un peu déboussolés. Finie le folk de grange un brin naïve du premier album, les filles (et leur univers musical) ont énormément évolué (et écouté beaucoup d’adult rock de la fin des années 1970). Plus près du projet Laura Sauvage que des compositions précédentes du groupe, La 4ième dimension présente 13 chansons où le banjo et la mandoline ont fait place aux guitares et aux claviers. Pour ce faire, elles ont fait appel à leurs complices de scène (Mico Roy, Marc-André Belliveau et Kevin McIntyre, tous du Nouveau-Brunswick), elles ont embauché Pierre-Guy Blanchard à la réalisation et elles se sont enfermées au studio Wild de Saint-Zénon.

Que ce soit avec des airs près du rockabilly (Baby viendra back à genoux) ou des mélodies sirupeuses (Deux sandwiches), Les Hay Babies font mouche. Les arrangements sont riches sans être trop complexes et nous donnent l’impression de replonger à une époque où les ballades se dansaient collés, collés. On se surprend à écouter les paroles des chansons qui, même si elles gardent un brin de cette innocence qui nous avait fait sourire à l’époque de Mon Homesick Heart, ont atteint un niveau de maturité assez étonnant. Oui, ce sont encore souvent des chansons tristes, d’amours parfois écorchés, mais les images sont fortes et assez engageantes, merci.

On n’écoute pas Tous les jours de la semaine après s’être fait crisser là, c’est malsain. Mais on y reconnaît là la même fille qui était Obsédée il y a quelques années. La fin, avec le monologue au téléphone qui se termine dans des pleurs accompagnés d’un solo de guitare, est tout simplement déchirante. La pièce suivante, Half du temps, est beaucoup plus mélancolique et atmosphérique. Une fichue de belle chanson un brin country qui nous permet de ne pas trop nous enfoncer dans la déprime.

Pour le mal, pour l’amour, pour le mieux a un côté pop pas désagréable du tout qu’on retrouve aussi sur des chansons comme Motel 1755 ou Johnny Boy. Ce n’est qu’à la toute fin qu’on retrouve un peu Les Hay Babies du premier album, sur La poule aux oeufs d’or. Une chanson guitare-voix qui semble sortie tout droit du répertoire des soeurs McGarrigle!

Partout sur l’album, on remarquera les magnifiques harmonies vocales. Ces trois filles-là chantent si bien quand elles chantent ensemble!

Sur La 4ième dimension, Les Hay Babies ont lancé un gros « Qui nous aime nous suive! ». À moins d’être un fan de la première heure qui a du mal à composer avec le changement, on pourra facilement apprécier cet excellent travail… tout en se demandant où vont aller nos trois jeunes femmes au prochain album!

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En attendant, on sait où on sera ce dimanche 26 février : Les Hay Babies seront au Cercle (Québec) pour présenter leurs nouvelles (et anciennes) chansons. Les billets sont disponibles au Cercle, au Knock-Out et sur lepointdevente.com. Première partie : Mike Trask. (Événement Facebook)