[FESTIVOIX] Compte rendu, 7 juillet 2017

ARIEL POCOCK – SCÈNE LES VOIX JAZZ- 17 H 45

Ariel Pocock – Photo : Adrien Le Toux

Après une frousse causée par une pluie torrentielle, les spectateurs ont pu voir émerger la jeune prodige du jazz avec son piano et ses deux comparses, soit les réputés Jim Doxas à la batterie et Adrian Vedady à la contrebasse. Ces trois musiciens ont d’abord collaboré ensemble sur le deuxième et plus récent album de l’auteure-compositrice-interprète, soit Living in Twilight. Un titre d’album (Vivre dans le crépuscule en français) qui détonne avec la chimie, l’énergie et la candeur du trio. Caractéristiques qui se transforment en une arme redoutable lors des spectaculaires ponts musicaux pouvant durer entre 45 secondes et trois minutes. Durant la pièce I Want To Be Happy, version Oscar Peterson, les baguettes de Doxas semblent être la continuité de son corps possédé par un volcan tandis que les doigts de Vedady glissent comme par magie et par instinct sur les cordes de son instrument. Pocock éblouit également avec son piano à queue. La cinquantaine de spectateurs, devenue une centaine vers la fin du spectacle malgré une Mère Nature d’humeur « gripette », a pu se délecter autant des compositions originales (So Long ou la pièce-titre de l’album susmentionné aux airs country) que des reprises surprenantes, notamment Someone Like You d’Adele. Ce gros succès s’incarnant en abus de sucre industriel est devenu un morceau subtilement couvert d’un doux enrobage de miel vocal et instrumental.

PS : Un grand merci à madame Pocock de m’avoir écrit à la main la liste des pièces ! Un grand merci également à Benoît Larivière, qui a eu l’amabilité de me laisser, sous son chapiteau où se trouvait sa console, écrire mes notes au début du spectacle. -David Ferron

LES RINGOS – SCÈNE LES VOIX LIBRES – 18 H

Les Ringos – Photo : Adrien Le Toux

« Salut Trois-Rivières, on est un jeune groupe émergent de Liverpool. » C’est comme ça que Marc Chartrain a présenté son quatuor composé de André Papanicolaou, Éric Goulet et Antoine Gratton (qui remplaçait Marc Déry pour l’occasion).

Les gars se sont amusés à jouer les succès des Beatles comme si c’était leurs propres créations. En plus, ils sont drôles et ne se prennent pas au sérieux. Ce que j’ai surtout aimé c’est qu’on ne dirait pas un groupe hommage qui reprend le concept initial des Beatles . Ce sont juste quatre gars qui s’amusent à jouer les chansons qui les ont marqués ; des chansons qui ont pourtant été reprises des milliers de fois ! Leur son très rock et l’ambiance amicale qu’ils ont créée avec le public a donné un spectacle rempli d’authenticité, d’humour et de nostalgie. -Karina Tardif

THE FRANKLIN ELECTRIC – SCÈNE LES VOIX MULTIPLES – 19 H

The Franklin Electric – Photo : Adrien Le Toux

C’était la troisième fois que The Franklin Electric assurait une prestation au Festivoix, dont en 2014 en première partie d’Half Moon Run. Le groupe a visiblement un attachement particulier avec le public trifluvien pour avoir débuté la tournée de Blue Ceiling, leur deuxième album, à Trois-Rivières.

Après une averse intense, les rayons du soleil traversaient en faisceaux lumieux entre les arbres du Jardin des Ursulines et offraient un cadre majestueux au spectacle. J’ai été surprise par la qualité du spectacle auquel j’allais assister dès que j’ai entendu la voix de Jon Matte lors de la première pièce, Resistance. L’authenticité et la précision musicale de l’album est vraiment intéressante à constater sur scène et c’est pourquoi je vous recommande d’assister à l’un de leur spectacle.

Ils font naturellement participer la foule grâce à leurs paroles pleines d’onomatopées qui dégagent un effet rassembleur. En effet, The Franklin Electric séduit avec ses chansons en crescendo accrocheur. Cependant, c’est davantage leur instance folk que le groupe réussit à faire ressortir lorsque les membres se rassemblent autour du micro pour nous offrir des moments acoustiques exceptionnels. Par exemple, lors de la pièce So far, les membres ont débuté avec les deux guitares et une trompette, en douceur, pour ensuite revenir à leur position initiale et terminer en puissance. – Marianne Chartier-Boulanger 

ANTOINE CORRIVEAU – SCÈNE LES VOIX UNDERGROUND – 23 H

Antoine Corriveau – Photo : Adrien Le Toux

De retour en terre natale, c’est devant un Zénob très rempli qu’Antoine Corriveau a joué hier soir. Il n’avait pas été présent au Festivoix depuis trois ans, et les gens étaient heureux de le voir. C’est sur Rendez-vous, première pièce de son dernier album, Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter, qu’il a commencé le spectacle. Pour avoir eu la chance de voir Corriveau à plusieurs reprises, cette soirée était complètement différente de ce que je connaissais de l’auteur-compositeur-interprète. Il a un don pour véhiculer des émotions dans ses textes et dans son interprétation, mais il peut autant être introspectif qu’intense et rock. J’ai été agréablement surprise de découvrir des pièces plus longues et des solos de guitare sentis. Le contraste entre sa visite à la Taverne m’a permis de mieux comprendre l’entrevue accordée à Valérie.

J’ai apprécié le beau mélange entre les nouvelles chansons et celles de l’album Les ombres longues, ainsi qu’en rappel, une reprise de Corridor de Laurence Jalbert. Il avait fait ce morceau dans le cadre de l’émission Pop de Jam qui n’a pas fait long feu mais qui nous aura au moins donné cette chanson qu’il a adaptée avec une justesse désarmante. Il reste que ma plus grande joie a été lorsqu’il a commencé les premières notes de Je sors dehors, tirée de Les ombres longues, que je n’avais jamais eu la chance de voir en live, et qui m’a bouleversée par sa beauté.  – Caroline Filion