Envol et Macadam 2017 – Compte rendu

Le week-end dernier, nous sommes sortis un brin de notre zone de confort pour assister à une nouvelle édition du festival Envol et Macadam, qui fait la part belle aux artistes émergents qui déménagent. Trois journées de rock, de punk, de metal, de ska et quoi encore!

Note : On n’a pas vu tous les shows… mais Jacques a pris des photos de la soirée de vendredi – vous les trouverez dans la méga galerie de photos en bas de l’article!

 

Jeudi 7 septembre

Scoundrel – Photo : Jacques Boivin

Scoundrel

Ce jeune quatuor masculin issu de la banlieue de London, UK, a poursuivi le bal avec une courte prestation donnant dans le punk-grunge-ish, n’ayant pour l’instant que quelques chansons à leur actif. Sur le plan musical, le rendu de leur EP de deux titres est intéressant dans le genre, voire prometteur. Toutefois, leur prestation manquait peut-être de maturité, notamment au plan de la justesse vocale. Le chanteur, doté d’une énergie un peu indomptée, tentait de connecter avec la foule entre les chansons avec un succès mitigé. Doit-on blâmer ses interventions ultra empressées, le stress, le bonheur d’être présent, un simple manque de maturité? « Just play! », a-t-on pu entendre pendant le spectacle. Plus de musique, moins de small talk, voilà qui serait bien! (Tatiana Picard)

 

NastyDudes – Photo : Jacques Boivin

NastyDudes

En voilà un drôle de nom pour décrire de jeunes gens aux bouilles aussi sympathiques! Ne sachant absolument pas à quoi m’attendre de ce quatuor hongkongais, je dois avouer que mon intérêt – et celui de la foule, je pense bien – n’a fait que s’accroître au fil de leur prestation, en anglais et en mandarin. Offrant des sonorités plutôt standard du rock et du heavy metal abondamment inspirées des légendes des années 70-80 (AC/DC, Aerosmith, Bon Jovi, Whitesnake, pour ne nommer que ceux-là), le band a trouvé rapidement les moyens de faire embarquer les festivaliers avec ses refrains accrocheurs et faciles à chanter. Le chanteur fort charismatique au mignon accent avait de l’énergie à revendre et occupait bien la scène. Rares sont les groupes prêts à jouer avant leur heure, mais NastyDudes avait carrément la broue dans le toupet. Aucune roue n’a été réinventée, mais c’était somme toute bien agréable et plutôt original. (Tatiana Picard)

 

Diamond Head – Photo : Jacques Boivin

Diamond Head

Encore une fois cette année, Envol et Macadam a été pour moi et pour bon nombre de festivaliers une suite de découvertes, et Diamond Head était également du lot en ce qui me concerne. Bien que je ne connaissais  du groupe que le nom, j’avais quand même une petite idée du genre de musique auquel m’attendre. La délicieuse Shawi Beach aidant, j’ai pu savourer toute l’ampleur de ce phénomène musical britannique transcendant les décennies. Si j’oublie le long historique du groupe et que je me concentre sur ce que j’ai vu et entendu à l’Anti, j’ai été tout simplement éblouie par la prestance et le registre impressionnant du chanteur actuel (Rasmus Bom Andersen) et jetée par terre par le savoir-faire indiscutable du guitariste et cofondateur du groupe, Brian Tatler. D’ailleurs, le fait d’observer ces deux-là côte-à-côte sur scène est quand même évocateur des nombreuses transformations qu’a pu vivre le groupe au fil du temps (considérant leur différence d’âge et de style). Diamond Head nous a offert avec générosité ses plus grands succès dont certains ont façonné l’image du heavy metal, notamment It’s Electric, Am I Evil, In the Heat of the Night, et j’en passe. Nos oreilles furent régalées. (Tatiana Picard)

 

DJ Yella – Photo : Jacques Boivin

DJ Yella (N.W.A)

La soirée s’est terminée tardivement avec un DJ set hip hop bien rodé, gracieuseté DJ Yella. Il s’agit d’un rappeur, DJ et producteur straight outta Compton (en Californie) bien connu du milieu et roulant sa bosse depuis fort longtemps également, ayant travaillé en collaboration avec d’autres grands dans le genre tels que Dr Dre et Eazy-E. Mon état d’ébriété un peu pas mal avancé à cette étape ne me permet cependant pas de dire avec exactitude ce qu’il a joué, mais on peut affirmer qu’il porte bien son nom, et que ça groovait pas mal sur la piste de danse! (Tatiana Picard)

 

Voici quelques photos du vendredi 8 septembre (d’autres en bas)

Portland – Photo : Jacques Boivin
The Hunters – Photo : Jacques Boivin
MUTE – Photo : Jacques Boivin
H2O – Photo : Jacques Boivin
Propaghandi – Photo : Jacques Boivin

 

Samedi 9 septembre

The Planet Smashers – Photo : Jacques Boivin

The Planet Smashers

La table était mise pour le groupe montréalais The Planet Smashers, qui fête ses vingt ans dans le paysage musical ska. Connu du public de Québec et ailleurs, ils ont fait leur bonheur en chantant leurs classiques comme Fabricated, Blind, J’aime ta femme et plusieurs autres. La foule a participé et a surpris le chanteur du groupe en s’assoyant et sautant en même temps pendant Surfing In Tofino. Autant les plus jeunes, car il y avait beaucoup de familles, que les plus vieux avaient du plaisir. À voir et à revoir, si vous en avez la chance! (Marie-Eve Duchesne)

 

Guttermouth – Photo : Jacques Boivin

Guttermouth

Puis, le ska a fait place au punk-rock de Guttermouth. Dès She’s Got the Look, l’énergique (et visiblement sur un autre planète que nous) Mark Adkins, a été dans la foule. Le rythme lourd et saccadé de la formation californienne ne semblait pas vouloir s’arrêter. Les moshpits et circle pits battaient leur plein. (Marie-Eve Duchesne)

 

 

Bodh’aktan – Photo : Jacques Boivin

Bodh’aktan

L’ambiance festive d’Envol et Macadam a continué avec Bodh’aktan. La formation trad-punk québécoise contrastait avec le groupe précédent. Les musiciens ont su rapidement nous embarquer avec eux avec leur grand énergie. Au son de divers instruments comme la cornemuse, le violon, l’accordéon et la mandoline, nous étions à la merci de la fête, pour notre plus grand bonheur. Des pièces comme Ici et Les Fantômes de L’Écoutille m’ont fait danser. Des refrains et couplets faciles à entonner ont rapidement rassemblé les festivaliers. Une belle découverte pour moi hier soir. (Marie-Eve Duchesne)

 

Streetlight Manifesto – Photo : Jacques Boivin

Streetlight Manifesto

Fort d’une quinzaine d’années d’histoire, ce fut au tour de cette bande de musiciens hors pair de nous en mettre plein la vue et les oreilles sous le légendaire viaduc basse-villois avec son punk-ska engagé et déjanté. Quelques minutes avant le début du spectacle, un jeune homme passablement éméché à nos côtés nous a expliqué avec beaucoup de ferveur qu’il les avait vu à de nombreuses reprises et qu’ils donnaient toujours un excellent show. Eh bien, je peux maintenant confirmer les dires de l’étranger! Comment ne pas tomber d’admiration pour les joueurs d’aérophones qui s’époumonent presque sans relâche pendant plus de 90 minutes? En outre, j’ai rarement vu une foule aussi participative sur le plan vocal dès la première chanson (Watch It Crash). La suite de la prestation : une ascension sur l’échelle de l’intensité autant sur scène que dans la foule, jambes au ciel se succédant à bonne vitesse sur les airs de We Will Fall Together, Receiving End of it All, What A Wicked Gang Are We,  Forty Days, The Blonde Lead The Blind, pour ne nommer que celles-là. La chanson A Moment of Silence, entre autres, semble avoir résonné fort chez bon nombre de festivaliers présents, qu’on pouvait entendre crier à tue-tête :

A moment of silence, please, for those who never get the chance
They show up to the party, but they’re never asked to dance
The losers, the liars, the bastards, the thieves
The cynicists, the pessimists, and those that don’t believe in nothing

Un spectacle bruyant, dansant, suintant, bref, à l’entière satisfaction des nombreux fans présents. Mention spéciale aux efforts du chanteur dans la langue de Molière : « Arrête! Vous êtes trop sympas! » Bien, vous aussi, chose! (Tatiana Picard)

 

— Petit interlude de Jacques, qui est arrivé au Cercle avant Tatiana et qui a pu voir la powerjpop très bien ficelée des trois filles de Mutant Monster —
Mutant Monster – Photo : Jacques Boivin

 

Barry Paquin Roberge – Photo : Jacques Boivin

Barry Paquin Roberge

Décidément mon coup de cœur du festival. Je ne sais trop comment le dire autrement : c’était juste parfait. J’ai dévoré ce spectacle d’un bout à l’autre et j’en aurais redemandé. De Montreal Beach, Barry Paquin Roberge (pour Étienne Barry – moitié des Deuxluxes –, Sébastien Paquin et Alexis Roberge) nous ont garroché avec tout plein de tendresse leur rock garage psychédélique rétro qui donne envie d’onduler avec tout son corps.

Barry Paquin Roberge – Photo : Jacques Boivin

C’est peut-être rétro, mais ça a une petit touche hyper actuelle et rafraîchissante. Il y a quelque chose d’hypnotisant et de touchant dans les effets du clavier, les rendus vaporeux des voix et des harmonies, les audacieux aller-retour entre les gammes, les fuzz… Le titre de leur premier album, Voyage Massage, décrit à merveille leur spectacle qui fait du bien à l’âme. Maudite belle ambiance au Cercle! On a pu goûter notamment aux savamment travaillées Pawnshop Bargain, Hug or Kiss et Wonders & Cries. Les trois beaux velus, accompagnés de l’électrisante Anna Frances Meyer (autre moitié des Deuxluxes) à la flûte traversière (!), nous ont fait surfer sur une vague d’amour et de paix nous faisant oublier tous nos soucis. Je vous les recommande sans aucune réserve. (Tatiana Picard)

 

Les Deuxluxes – Photo : Jacques Boivin

Les Deuxluxes

On croyait avoir eu droit à la cerise sur le sundae avec Barry Paquin Roberge, mais c’était juste une cerise, parce que sur le sundae, finalement, y’avait deux cerises. Mon corps fatigué a su combattre l’endormissement avec un grand verre de cidre bien froid en attendant l’entrée un peu tardive du sensuel duo Barry/Meyer qui, rappelons-le, étaient également du spectacle précédent. Ont-ils su reprendre leurs esprits afin de tout donner à nouveau, au plus grand plaisir d’une foule particulièrement hilare?

Oui. Oh que oui.

Les Deuxluxes – Photo : Jacques Boivin

J’avais souvent entendu parler du fameux « traitement Deuxluxe », sans en comprendre vraiment la portée. Maintenant que j’y ai goûté, je peux achaler le monde avec ça à mon tour, youpi! Le traitement Deuxluxe, c’est un ticket VIP vers un rock ‘n’ roll épuré (deux guit qui tuent), performé sans complexes ni tabous par un Étienne Barry aussi talentueux qu’impassible et une Anna Frances Meyer au sommet de sa forme vocale, le tout, enrobé d’une bonne couche de sexy et de shiny. On a gueulé, on a fait nos devil horns, on s’est trémoussé autant que possible malgré nos verres à la main, certains se sont frottés; bref, on a aimé en maudit. Allez écouter leur petite nouvelle Tobacco Vanilla et dites vous qu’en live, c’est encore plus de la bombe. ENCORE PLUS! (Tatiana Picard)

 

Conclusion

Alors, comment on a aimé notre Envol et Macadam? Bruyant. Et enjoué. Et si on se fie aux mots de nos camarades rédactrices, dansant en maudit. Les organisateurs peuvent une fois de plus se péter les bretelles pendant une heure ou deux avant de reprendre le collier : on est prêts pour l’an prochain!