Critique : The Maccabees « Given to the Wild »

Ces cinq séduisants jeunes hommes droit sortis de la capitale anglaise, qui ont eu la chance en 2007 de partir en tournée sous l’égide de Bloc Party et qui ont candidement avoué qu’ils ignoraient au départ ce que le nom de leur groupe signifiait (les snoreaux auraient mis le doigt sur un mot au hasard dans la Bible), nous offre, avec Given to the Wild, un troisième album aérien, mais moins texturé que le précédent.

Il serait injuste de ne pas reconnaître le talent des musiciens, car il est bien là; ce qui est dommage, c’est qu’on le sent contenu et balisé par ce qui existe déjà. L’auditeur averti a vite l’impression d’être bombardé d’influences qu’il connaît bien et qu’il peut facilement identifier. Il s’agit d’un album au son très (trop?) peaufiné qui, selon certains, manque d’authenticité et qui, hélas, ne contribuera pas à mettre une bonne fois pour toute le groupe sous les projecteurs de la scène internationale.

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On a la voix qu’on a, on n’y peut rien; c’est l’argument que pourrait avancer Weeks (le chanteur) en réponse à ses détracteurs, qui lui reproche de n’être qu’un pâle reflet d’autres interprètes masculins désormais bien connus de la scène pop-rock indé (en particulier Win Butler d’Arcade Fire, pour ne pas le nommer). N’empêche que la comparaison saute aux oreilles lorsqu’on fait ne serait-ce qu’une écoute distraite du disque, et que les mélodies, les arrangements et l’ambiance recherchée viennent renforcer cette idée de déjà-entendu.

Il reste que, fort de ses inspirations musicales dont on devine les sonorités, le quintet nous offre des riffs bien harmonisés et sautillants ponctués de mélodies sensuelles qui se marient à merveille avec la voix haut perchée de Weeks et auxquelles les âmes sensibles pourront difficilement résister (j’ai craqué pour Pelican, et le vidéoclip est sympa!). Point agaçant, les ritournelles (courtes phrases répétées) qui se trouvent dans beaucoup de chansons, et des paroles plutôt passe-partout que certains oublieront vite.

Il est clair que Given to the Wild n’est ni l’album de l’année ni un jalon dans l’histoire de la musique. J’estime tout de même qu’il permet à l’esprit de vagabonder au retour d’une grosse journée de travail et qu’il s’insère tout naturellement dans votre walkman aux côtés d’AF, de Bon Iver et de Coldplay.