Mes albums préférés de 2012

Décembre commence. J’ai beau être dans le jus, j’ai tellement aimé vous dire avec qui j’avais passé 2011 dans mes oreilles, je n’ai pas pu m’empêcher de préparer une liste semblable pour 2012.

Quelques petits aveux avant d’aller plus loin. Premier aveu : j’ai manqué beaucoup d’artistes, de disques et de vagues. Gangnam Style? Même pas vu. Pour de vrai. Deuxième aveu : mettre 2012 en rotation et tomber sur Madonna après Avec pas d’casque… elle est pas belle, l’époque dans laquelle on vit?

Bon. Assez perdu de temps. La liste est sur la page suivante.

50) Mumford & Sons – Babel

Mumford and Sons - Babel

Écoutez, je n’ai pas le choix. C’est un foutu bon disque. Un foutu bon disque qui ressemble beaucoup à son prédécesseur, mais bon, peut-on vraiment reprocher à Marcus Mumford et à sa bande de profiter de la manne?

Whispers in the Dark et I Will Wait forment une combinaison gauche-droite qui mettra K.O. toute réticence à taper du pied. Même les moments plus calmes sont d’une grande intensité.

Babel est un vrai album-formule pop de grange comme il y en a tant depuis quelques années. Mumford & Sons se démarque par son énergie, par la perfection des harmonies, par son intensité. S’ils deviennent les Nickelback du fauxgrass, on avisera.

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49) Jason Lytle – Dept. of Disappearance

Si vous étiez amateur de pop indé à la fin des années 1990 ou au début des années 2000, il y a de fortes chances que vous connaissiez le groupe Grandaddy, qui avait son lot de fans finis, dont je faisais partie. Le groupe s’est séparé, Lytle a continué sa carrière en solo, et Dept. of Disappearance est son deuxième album seul aux commandes.

Dès les premiers accords de la pièce-titre, on se dit que ce gars-là nous a manqués. Sa voix mélancolique, ses mélodies envoûtantes toujours au même rythme, ses arrangements de synthés…

Matterhorn est délicieuse et mérite d’être écoutée à quelques reprises.

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48) Bruce Springsteen – Wrecking Ball

Non, ce n’est pas son meilleur disque, mais c’est un disque qui devait sortir en 2012 pour secouer les puces du peuple américain. Je ne sais pas à quel point la tactique a fonctionné, mais le disque, lui, est militant pas à peu près, ce qui pourrait en irriter quelques-uns qui n’aiment probablement déjà pas le Boss.

Du début à la fin, Springsteen dénonce, mais il le fait avec un rock solide et actuel qui inspire beaucoup plus que les paroles, qui sont parfois un peu trop… juste trop, OK?

La pièce-titre, Wrecking Ball, donne un paquet de frissons pour toutes les bonnes raisons.

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47) Avett Brothers – The Carpenter

Les Avett Brothers font, comme Mumford & Sons, de la pop de grange. Cependant, ils sont américains et leur musique est beaucoup plus proche de Nashville que de Londres.

The Carpenter, c’est un album qui parle de la vieillesse qu’on voit nous envahir, de la mort qui nous attend. Ce n’est pas un album joyeux, loin de là. Mais le folk-pop mélancolique teinté de country des frères Avett attire l’attention et on écoute avec un grand plaisir.

Un album mûr pour de jeunes adultes qui sont devenus grands.

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46) Hannah Georgas – Hannah Georgas

La Vancouveroise a commencé l’année en tournant comme choriste avec Kathleen Edwards. Puis elle a enregistré cet album qui en a surpris plus d’un.

L’étiquette qui lui était collée depuis le début était celle d’une artiste pop au sirop d’érable. Voilà que madame Georgas décide, avec cet album éponyme, de changer le tout en étant plus rock, en ajoutant plus de claviers et en faisant un album plus froid et sombre que jamais.

Incursion tout à fait réussie. Hannah a trouvé sa voie.

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45) Jake Bugg – Jake Bugg

Noel Gallagher a dit du jeune Bugg qu’il était un croisement entre Bob Dylan et les Arctic Monkeys. Il a 18 ans, mais il chante comme s’il en avait 50. Il a cette voix nasillarde si typique des Brits, mais ses chansons sont coulées dans un folk-blues descendu tout droit des Appalaches.

Bien entendu, Bugg ne réinvente rien. Cependant, il maîtrise le genre comme peu d’autres jeunes de son âge. On adorera des pièces comme Seen it All, on appréciera la chaleur de Country Song, on tapera joyeusement du pied sur Two Fingers.

On souhaite juste que Universal n’en fera pas sa saveur du mois.

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44) K. Flay – Eyes Shut

Je n’ai pas l’habitude de mettre de EP dans ce genre de listes, puriste que je suis. Mais il fallait bien que je fasse une exception pour celui-ci. Surtout qu’il s’agit d’un genre que j’aime plus ou moins.

Kristine Flaherty, née à Chicago, diplômée en sociologie à Stanford, s’est petit à petit transformée en K. Flay, auteure-compositeure-interprète hip-hop accomplie et possédant un sens du timing incroyable.

Je l’ai découverte en préparant mon voyage à Bonnaroo ce printemps et cette offrande a paru au cours de cette période. C’est sombre, c’est lourd, c’est colérique, on croirait un Jagged Little Pill (Alanis Morrissette) rappé. Mais c’est vachement efficace et après cinq petites pièces, on en voudrait encore.

Mais là, ça prendrait un album complet.

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43) Fiona Apple – The Idler Wheel Is Wiser Than the Driver of the Screw and Whipping Cords Will Serve You More Than Ropes Will Ever Do

Drôle de numéro, cette Fiona. Premièrement, un titre à coucher dehors. Deuxièmement, un buzz qui ressemblait beaucoup à celui qui avait précédé Let England Shake de PJ Harvey l’an dernier.

Le résultat? Un album pas tout à fait pop, pas très rock, un peu jazz, ne comptant pas de chanson mémorable mais qui s’écoute d’une traite.

Surtout, une artiste qui étale ses tripes au plancher. Ce n’est pas Criminal, mais cet album pèsera quand même lourd dans la discographie de madame Apple.

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42) Norah Jones – Little Broken Hearts

Le mouvement était déjà commencé depuis un certain temps, mais Norah Jones a bel et bien quitté le monde feutré du jazz pour investir celui de la pop. Pour que le message soit bien compris, elle a retenu les services d’un des hommes les plus occupés de la planète, Danger Mouse.

Le résultat? Un album un peu inégal qui donne toutefois d’excellents moments. Le meilleur? Sans contredit Take it Back, dont l’écoute constitue probablement le meilleur moyen de décrire la musique de Jones actuellement.

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41) Grimes – Visions

J’ai vu Grimes en septembre 2011 en première partie du dernier spectacle payant d’Arcade Fire au Métropolis de Montréal. Mon commentaire à mon amie qui m’accompagnait ce soir-là? La fille a du talent, sur disque, ça doit être bon, mais sur scène, elle gagnerait à être accompagnée.

Le disque a suivi cette année. Et puis, ce Visions? Pas mal du tout. C’est de la dance-pop qui rappelle énormément de souvenirs des années 1980, les influences sont nombreuses, mais heureusement, elles ne sont pas toujours faciles à distinguer.

C’est le coup de coeur de plusieurs cette année. Quant à moi, je reconnais qu’il s’agit d’un des très bons coups de 2012. C’est déjà pas mal, non?

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