Mes albums préférés de 2012

30) Radio Radio – Havre de grâce

Nos trois Acadiens préférés ont lancé cette année un album beaucoup plus sérieux que ce à quoi ils nous avaient habitués auparavant. Ça reste du rap en chiac, mais je crois que les gars ont compris que la partie « joke » du concept a fait son temps et que les 9-piece Luggage Set, ils en avaient assez fait.

On a donc droit à un album qui se concentre beaucoup plus sur la musique, sur l’ambiance, et un peu moins sur les paroles. Je me souviens d’avoir été plutôt déçu de cet album à la première écoute. Mais 9 mois et deux prestations plus tard, je dois avouer que j’ai eu la piqure.

Un album-charnière qui montre que le groupe a tout ce qu’il faut pour durer.

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29) Louis-Jean Cormier – Le treizième étage

La marche était haute pour le leader de Karkwa. Non seulement devait-il montrer qu’il était capable d’enregistrer un bon disque sans ses camarades, mais en plus, il devait montrer qu’il savait faire autre chose que du rock atmosphérique. A-t-il réussi? À l’écoute du Treizième étage, on voit bien que oui. Beaucoup plus pop et accessible que lorsqu’il est avec son band.

Non, ce n’est pas aussi bon que du Karkwa. Mais pourquoi comparer avec un des meilleurs bands de la scène indie montréalaise (avec les Patrick Watson, Stars et Arcade Fire, rien de moins) alors qu’il s’agit d’un simple album sans prétention, qui est fait pour jouer à la radio et s’écouter sans façon?

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28) Stars – The North

Tiens, tant qu’à parler d’un des meilleurs bands montréalais, pourquoi ne pas parler de Stars? L’opus précédent, The Five Ghosts avait donné moult bons moments de musique pop où les claviers étaient très présents. The North continue dans la même veine, tout en flirtant avec la pop adulte et le rock des années 1970.

La chanson d’ouverture, The Theory of Relativity, semble avoir été enregistrée dans les années 1980 d’un bout à l’autre, de l’omniprésence des synthés jusqu’aux effets dans la voix. Hold On When You Get Love and Let Go When You Give It ressemble à du New Order, mais les refrains sont tellement plus puissants… Et les deux morceaux qui terminent l’album est d’une grande beauté.

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27) Cat Power – Sun

Jusqu’à Sun, j’ai toujours préféré quand Chan Marshall (mieux connue sous le nom de Cat Power) reprenait les pièces des autres plutôt que de chanter ses propres compositions. Peut-être parce qu’elle a une voix incroyable qui ajoute de la valeur à tout ce qu’elle touche, je ne sais pas trop.

Sun est son premier album de compositions originales en six ans. Et c’est un album surprenant pour ceux qui ont suivi la carrière de Marshall de loin. C’est rythmé, c’est rempli de claviers et de sons bidouillés, ça se danse. On s’en voudrait de ne pas danser sur Ruin ou sur 3 6 9.

Un vent de fraîcheur par une femme mûre qui roule sa bosse depuis 20 ans.

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26) fun. – Some Nights

Fun. Vous croyez ne pas les connaître? C’est pourtant le groupe qui nous a donné le ver d’oreille We are Young! OK, la pièce est brûlée, on l’a mille fois trop entendue, mais avouez qu’elle est vachement efficace!

C’est ça, fun. De l’indie pop efficace à la puissance mille. Ça se gâte un peu à la deuxième moitié de l’album, mais la première partie est une vraie bombe qui vous accroche un gros sourire dans la face. Some Nights? Tribal à souhait. Carry On? Un autre refrain qui ne veut pas partir.

Ah, pis tiens, voilà la meilleure version de We Are Young jamais enregistrée. Et oui, on y entend Janelle. Très bien.

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25) Jack White – Blunderbuss

Après les White Stripes et les Raconteurs, après toutes ses collaborations, son travail à la réalisation ou à la production, le génie sort un premier album solo.

Blunderbuss, c’est un album tellement old-school qu’il semble avoir été gravé sur un cylindre de cire. Pour lui, un clavier, ça va sur un piano. À la limite, le piano peut être électrique. Et une guitare, ça sert à jouer du country. Ou du folk. Ou du rock. Avec du blues.

Blunderbuss, c’est la somme de tous les excès de White. D’un gars qui veut aimer mais qui ne trouve pas la bonne personne. Ou qui se fait virer par celle qui croit être la bonne.

Blunderbuss, c’est un album parfois un peu lourd. Mais c’est un album qui est tout sauf ennuyant.

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24) Asteroids Galaxy Tour – Out of Frequency

Aucun album n’aura été aussi funky cette année. Le deuxième album de ce sextuor danois, paru au tout début de l’année, est la meilleure exportation de ce pays depuis… le bloc Lego!

Out of Frequency est un album pop très, très funk, très chaud, très dansant. Il m’a surtout inspiré à explorer des sonorités plus funk et soul et de voir la vie un peu plus en cuivre.

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23) Julia Stone – By the Horns

L’Australienne s’est fait remarquer avec son frère Angus il y a déjà quelques années. Leur folk-pop touchante et mélodieuse a trouvé des échos jusqu’ici, mais surtout en Europe, où les Stone sont plutôt populaires.

By the Horns est le deuxième album de Julia et il prend une tournure assez différente de ce qu’on peut entendre lorsqu’elle joue avec son frère. En fait, la place est laissée à la voix d’ange de Julia qui réussit à elle seule à nous envouter.

C’est qu’en plus, elle en compose de jolies! It’s All Okay est délicieuse, tout comme la chanson d’ouverture (Let’s forget all the things that we say),à moins d’avoir la version française de l’album où là, elle est gâchée par Benjamin Biolay. De quoi mettre un goût amer sur les autres chansons.

Fermez vos yeux et laissez-vous emporter. C’est la meilleure chose à faire.

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22) Canailles – Manger du bois

Oh mon Dieu, du vrai de vrai bluegrass québécois! Et du bon en plus!

Canailles, c’est un gros collectif de jeunes qui trippent à faire de la musique pas comme les autres. L’inspiration vient clairement du centre-sud des États-Unis. Bluegrass, folk, zydecco, country, si ça sent le bourbon, Canailles aime ça.

Tout ça dans un français tout à fait compréhensible et amusant.

Le seul problème de Manger du bois, c’est qu’on a envie d’aller se chercher un instrument pour jammer avec le band pendant que l’album joue. Gros problème, hein?

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21) Elisapie – Travelling Love

Vous l’avez peut-être connue à l’époque de Taima, qui a gagné un Félix pour album folk de l’année. Peut-être avez-vous entendu son premier disque, There Will be Stars, un album résolument pop indé où elle chante en français, en anglais et en inuktitut.

Eh ben la belle Elisapie remet ça avec Travelling Love, qui gagne en intensité rock sans perdre de sa sensibilité pop. Elle s’est bien entourée : Jim Corcoran l’a aidée à écrire six des dix chansons de l’album, François Lafontaine (Karkwa) et Éloi Painchaud ont co-réalisé l’album, et on retrouve, entre autres, Manuel Gasse, Lafontaine, Painchaud et Simon Angell (Patrick Watson).

Si vous aimez la pop qui bouge, la première partie saura vous gâter : The Beat, The Love You Gave et Love is What You Make It sont dansantes. On appréciera le côté plus atmosphérique de For Me.

Mais c’est surtout la sublime Salluit, en anglais et en inuktitut, qui vous fera craquer. Vous vous souvenez de la gomme Bubblicious? C’est à peu près la même chose : une explosion d’émotions. Ça ne dure que cinq minutes, mais c’est intense en maudit. Dommage que je ne la trouve pas sur le Web.

Et je m’en voudrais de passer sous silence It’s All Your Fault, où la chanteuse rend un hommage bien senti à Leonard Cohen (même sa voix change!).

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