15. Pierre Lapointe – Punkt
Ah, Pierre. Tu ne laisses personne indifférent. On t’aime ou on te déteste. En fait, on t’aime ou on déteste ton personnage. Parce qu’on ne peut pas détester ta musique, et on peut encore moins détester tes paroles savantes, imagées, colorées.
Sur Punkt, Lapointe offre son album le plus complet à ce jour. En un peu moins d’une heure, il nous fait rire, il nous fait pleurer, il nous fait chanter, danser, rapper, oublier tous nos soucis parce que voyez-vous, les siens sont bien plus importants. Ça commence dès le début, avec N2O. Si vous fermez les yeux, vous verrez le générique de l’album défiler.
On sait Lapointe capable de nous faire pleurer avec ses chansons seul au piano. Mais même si on avait déjà entendu Le Colombarium, on ne le savait pas aussi cabotin! Sur Punkt!, Lapointe joue le désinvolte (L’étrange route des amoureux) , rend hommage au cul (La sexualité) et fait carrément dans la chanson épique (Les remords ont faim).
Non, y’a pas de grande envolée à l’Endomètre rebelle, mais ce n’est pas nécessaire. L’album est excellent du début à la fin. À écouter attentivement.
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14. Valerie June – Pushin’ Against A Stone
Quelle belle découverte! Cette jeune auteure-compositrice-interprète du Tennessee, qui a trimé dur pendant de nombreuses années, a fini par voir les portes s’ouvrir devant elle. June navigue allègrement entre le folk, le blues, le gospel et la pop façon sixties et semble aussi à l’aise dans chacun des genres. Ses mélodies sont craquantes, mais c’est surtout sa voix unique de petite fille qui retient l’attention.
À écouter. Ab-so-lu-fuckin’-ment.
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13. David Bowie – The Next Day
Je dois être honnête : La première fois que j’ai entendu le premier simple, Where Are We Now?, j’ai été échaudé. Je n’aimais pas cette pièce de vieux mononcle et je craignais que Bowie, qui a toujours été à l’avant-garde, ne se soit mis à suivre la parade.
Puis l’album est sorti. J’ai écouté rapidement, mais j’avais encore ce préjugé négatif à l’endroit de l’album, que j’ai fini par mettre dans la pile « à écouter d’ici la fin de l’année ». Puis le clip de The Stars Are Out Tonight est apparu. Fichue bonne chanson pop-rock. Puis ce fut le tour de Valentine’s Day. Autre chanson solide, tellement actuelle. Puis la pièce titre, avec son vidéoclip-choc. Oh, Bowie était vraiment de retour!
J’ai donc recommencé à écouter l’album quelques semaines avant la compilation du palmarès. Une chance que je n’en ai pas fait de critique, je trouverais que j’ai l’air un peu fou aujourd’hui. The Next Day est sans contredit un des meilleurs albums de Bowie qui ne compte pas beaucoup d’erreurs de parcours au fil de sa carrière. On y retrouve une finesse et une subtilité qui manquent à bon nombre d’artistes aujourd’hui. Ça, c’est l’expérience qui parle. Dans une pièce comme If You Can See Me, où il navigue dans les eaux de sa période électro de la fin des années 1990, il sort des sentiers battus sans jamais nous rendre inconfortables.
Un album incontournable.
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12. Janelle Monáe – The Electric Lady
Janelle Monae ne fait pas les choses à moitié. Son premier vrai album était un album double, qui constituait les deuxième et troisième mouvements d’une grande oeuvre concept basée sur Metropolis et qui compte, tenez-vous bien, sept mouvements.
The Electric Lady est donc la suite logique d’Archandroid, et il est aussi éclectique que son prédécesseur. Monae fait dans le R n’ B, le soul, la pop, le funk, le gospel, alouette! Elle s’entoure de collaborateurs pas piqués des vers : Prince, Erykah Badu, Solange, Miguel, Esperanza Spalding.
Des temps morts? Pantoute! Des tounes plates? Pantoute! Un album parfait? Peut-être juste un peu trop. Avouons que ça manque parfois de rugueux.
À écouter pas mal n’importe quand.
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11. Arcade Fire – Reflektor
On en a tellement entendu parler qu’on était saturés avant même la sortie de l’album. Pourtant, avec un petit deux mois de recul, faut être honnêtes : Reflektor est un ex-cel-lent album. Peut-être un peu moins bon que The Suburbs, mais un excellent album quand même.
Le recul aidant, on a pu s’éloigner un peu de la pièce-titre, qu’on a vraiment trop entendue. On a pu apprécier les pièces à leur juste valeur, apprécier le fait que Win Butler et son équipe ont pris le temps d’installer les ambiances et de conter leurs histoires en se contrefoutant des normes radiophoniques. Anyway, qui fait jouer du Arcade Fire en ondes? Avec le recul, on a pu aussi se rendre compte que Réflektor n’était pas si loin du reste de l’oeuvre du collectif, qu’Arcade Fire était toujours ce groupe où tout le monde avait un rôle à jouer sur chaque chanson, aussi petit ce rôle soit-il.
Y’a plus aucun doute, le groupe chouchou des hipsters du Mile-End au milieu des années 2000 est maintenant le groupe de l’heure sur la planète (et un groupe de sales vendus pour ces mêmes hipsters).
À écouter pour les « Jeanne d’Arc, ouuuh! » de Régine. Entre autres.
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