Bienvenue à cette nouvelle série d’articles que j’écrirai une fois par semaine jusqu’à mon retour de Bonnaroo le 16 juin prochain. Dans cette série, je prendrai le temps de vous décrire le festival, que les amateurs de musique placent dans le top cinq américain avec Coachella, Lollapalooza, Sasquatch et Austin City Limits. Je vous parlerai du festival lui-même, des artistes qui font partie de sa programmation, des nombreux préparatifs, de mon expérience passée, de mes attentes par rapport à cette année et de ce que représente Bonnaroo par rapport aux festivals qui vous sont probablement familiers.
Le Bonnaroo Music and Arts Festival
Fondé à Manchester (Tennessee) en 2002 par des promoteurs désireux de reprendre le concept des mégafestivals des années 1990 (notamment ceux organisés par les jam bands tels que Phish), le Bonnaroo Music and Arts a immédiatement été un grand succès et il a su grandir sans trop en souffrir en évoluant juste assez pour ne pas perdre son âme si particulière.
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Un nombre incroyable d’artistes de tous les horizons pop, rock, hip-hop et électro ont foulé les planches des diverses scènes disséminées à Great Stage Park, la ferme qui se transforme tous les ans à la mi-juin en ville-champignon de plus de 80 000 personnes. Parmi ces artistes, on trouve notamment Nine Inch Nails, Radiohead, Paul McCartney, Tool, The Beach Boys, Phish, My Morning Jacket, Stevie Wonder, The White Stripes, Neil Young, Pearl Jam, Tom Petty, The Dead, The Allman Brothers Band, James Brown, Wilco, Bon Iver, The Flaming Lips, Willie Nelson, Jay-Z, Bob Dylan, The Black Keys, Dave Matthews Band, Buffalo Springfield, The Police, Arcade Fire, Jack Johnson, The Strokes, The Black Crowes, Metallica, Red Hot Chili Peppers, Bruce Springsteen, Beastie Boys et Widespread Panic (ça, c’est vraiment juste un petit avant-goût). Ces artistes se produisent sur une dizaine de scènes de tailles différentes (la scène What peut accueillir plus de 80 000 personnes alors que les plus petites n’accueillent que quelques dizaines de personnes à la fois).
Les spectacles commencent le jeudi après-midi (journée réservée aux artistes émergents – oui, le terme s’utilise aussi chez nos voisins du Sud – alors que les deux grandes scènes sont toujours fermées au public) et se terminent le dimanche après la prestation de la tête d’affiche du soir. Les têtes d’affiche ont leur prestation en soirée, vers 21 heures, et certains jouent en après-midi le dimanche. Les nuits sont remplies d’attractions spéciales où on danse et fait la fête jusqu’aux petites heures du matin. On y trouve, entre autres, les fameux Superjams, ces spectacles-événements où on donne carte blanche à un artiste, qui s’entoure de collègues de tous les horizons et offre au public une fête de la musique inoubliable. Imaginez un Belle et Bum composé d’artistes de renommée où on passe deux heures à reprendre toutes sortes de pièces, comme dans le clip qui suit, où Britanny Howard des Alabama Shakes interprète Satisfaction à la manière d’Otis Redding accompagnée de John Oates et Jim James.
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En plus de la musique, les festivaliers peuvent assister à des spectacles d’humoristes dans une tente climatisée spécialement aménagée à cet effet. On parle de comédiens établis comme Colin Hay, Aziz Anzari ou même… Conan O’Brien. Il y a également un cinéma climatisé, des ateliers et des activités de toutes sortes. Il y a même une course de 5 km le dimanche matin pour ceux qui en sont capables!
Je suis allé à Bonnaroo en 2012, j’ai d’ailleurs écrit à ce sujet ici et ici. J’ai été chanceux : pour ma première expérience, tout était absolument parfait, la météo, les bands, les amis… Phantogram, Alabama Shakes, Laura Marling, Fitz & The Tantrums, St. Vincent, Radiohead (clip ci-dessous), Dawes, Childish Gambino, The Roots, Red Hot Chili Peppers, Grouplove, The Beach Boys, Kenny Rogers, Bon Iver et Fun., avouez que c’est une belle brochette! Alice Cooper qui chante ses classiques à une heure du matin, Skrillex qui réveille tous ceux qui tentaient de dormir au camp à deux heures, musicalement parlant, j’ai été gâté.
Je ne comptais pas y retourner cette année, mais quand j’ai vu la liste des artistes au programme, je n’ai pas eu le choix. La programmation est riche, diversifiée. Elle se démarque de celle d’un nombre grandissant de festivals qui offrent de plus en plus la même série d’artistes, comme s’ils étaient tous en train de se regrouper en un seul gros festival itinérant. Les organisateurs n’ont pas hésité à mettre Lionel Richie, un chanteur de charme qui a connu le sommet de la gloire dans les années 1980, en tête d’affiche de l’édition 2014 en compagnie de Kanye West, Elton John, Jack White et Vampire Weekend. Mais ça, on en parlera la semaine prochaine.
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Conseil de la semaine
Gardez la spontanéité pour le moment où vous arriverez à la ferme. En attendant, n’agissez pas sur des coups de tête. Vous pourriez le regretter.
Par exemple, j’ai acheté mes billets d’avion en toute hâte et j’ai mal planifié mes vols. En conséquence, mon vol de retour était un peu trop tôt et il était quasiment impossible d’arriver à temps à Nashville, même avec la première navette (oui, il y a une navette entre Nashville et Bonnaroo. Je vous explique ça dans une prochaine chronique).
Voilà, c’est tout pour ce premier En attendant Bonnaroo. La semaine prochaine, on entre dans le vif du sujet et on commence à se préparer. Si vous me cherchez entretemps, je suis probablement en train d’essayer de me mettre en forme…