Quatrième album de nos sympathiques Acadiens (qui sont passés de quatre à trois… puis à deux membres sur scène, Arthur Comeau ayant quitté le groupe), Ej feel zoo marque un retour aux sources pour Radio Radio après un petit détour expérimental sur Havre de grâce.
Ce retour aux sources, qui rappelle les beats entraînants qu’on retrouve sur Cliché Hot, se veut plus rythmé et animal que mélodieux. Les gars avaient envie de retrouver l’ambiance (extrêmement festive) de leurs spectacles. L’envie de danser est irrésistible dès les premières notes de 50 Shades of Beige et il est présent jusqu’à Holiday, qui marque une petite pause avant de reprendre la danse avec Bachelor Party. La fête se poursuit jusqu’aux dernières notes de la pièce-titre, qui ferme l’album.
Au squelette rythmique électronique et aux synthés, Radio Radio a ajouté une dose presque parfaite d’instruments de toutes sortes à chacune des chansons de l’album. On peut entendre une panoplie d’instruments des contrées du Sud réchauffer quelques pièces au début. On entend encore beaucoup de violons. Les mélanges sont savants et sans être particulièrement uniques, les mélodies font leur travail en donnant une couleur à toute la mécanique.
Le seul problème se trouve dans les paroles, que ce soit les mots, leur musicalité ou leur rythme. Quand Radio Radio est arrivé dans le décor québécois, il s’agissait d’une bibitte, d’une curiosité. On trouvait ça cool, le chiac. Aujourd’hui, après quatre albums, on trouve que ça a pas mal tout le temps le même flow et que ça passe beaucoup de temps à répéter les mêmes mots. D’un côté, c’est aussi normal pour les gars de Radio Radio de rapper en chiac que pour moi d’écrire en français. C’est leur dialecte et s’ils y sont assez à l’aise pour écrire leurs chansons, tant mieux. De l’autre, ils sont pris dans un espèce de piège : après quatre album, ce qui les rendait uniques ne l’est plus. Le charme est rompu et il va falloir que les gars fassent quelque chose pour rafraîchir leur propos et le rendre intéressant à nouveau s’ils veulent durer et ne pas être condamnés à la lettre R dans la section World du Archambault.
Par contre, la pièce Holiday est absolument géniale. Elle a un petit côté douchebag qui ne se prend pas au sérieux et on rêve d’être en paid vacation pour aller voir les baleines.
En somme, excellent rythme, belles mélodies, effet sexy du chiac disparu. Petit pas en arrière pour en faire deux par en avant? Peut-être. Reste un excellent groupe de party qu’on ne se lasse pas de voir en spectacle.
Album tout à fait acceptable. Excellent pour tous ceux qui ont la bougeotte.
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Radio Radio – « Ej feel zoo » (Bonsound)
7/10