Je savais que pour cette dernière journée, je serais très fatigué. Pas autant que ceux qui se sont couchés après la prestation surprise de Skrillex à 6 heures du matin, mais quand même…
Pour clore mon festival, je me suis fait plaisir : avant le spectacle de Sir Elton, j’ai passé la journée dans la même tente, consacrée au folk et au bluegrass.
Lake Street Dive
Le groupe formé à Boston jouit actuellement d’une belle visibilité depuis la sortie de son plus récent album, Bad Self Portraits. La musique du groupe est teintée de jazz et de soul et la voix chaude et puissante de la charismatique chanteuse Rachael Price n’est pas sans rappeler celle d’une Sabrina Halde (Groenland). Le groupe roule déjà sa bosse depuis dix ans et ça paraît. La prestation était réglée au quart de tour et les temps morts étaient inexistants.
Belle découverte.
Sarah Jarosz
Si les premiers étaient résolument pop, Sarah Jarosz, qui a déjà trois albums à son actif malgré ses 23 ans, peut difficilement être plus folk. L’artiste texane, accompagnée d’un violoniste et d’un contrebassiste, passait sans complexe de la guitare au banjo, interprétant ses propres chansons ainsi que quelques classiques de monstres sacrés comme Dylan et Waits.
Un petit brin de femme au grand talent.
The Lone Bellow
LE groupe que je tenais absolument à voir aujourd’hui. Les chansons de Zach Williams, Kanene Pipkin et Brian Elmquist peuvent être pop, rock ou folk, elles sont toujours jouées avec une telle intensité, une telle urgence… Ces trois-là entrent dans une transe incroyable lorsqu’ils jouent. Ils sont ailleurs, dans un autre monde. Séparément, ils ont de belles voix, ensemble, ils ne font qu’un.
Je vous avoue que j’ai eu beaucoup de frissons et les yeux pleins d’eau à plus d’une reprise pendant leur prestation. Les pièces du prochain album qu’ils nous ont interprétées annoncent que de bonnes choses pour ce groupe qui risque d’exploser au cours de la prochaine année.
Shovels & Rope
Un autre groupe qui risque d’exploser au cours de la prochaine année, c’est le duo Shovels & Rope et son country-rock solide. D’ailleurs, le duo formé de Cary-Ann Hearst et Michael Trent ont livré une prestation que n’aurait pas reniée un certain Jack White.
Solide et inspiré.
The Black Lilies
Je ne connaissais pas du tout ce groupe de Knoxville, mais je voulais voir le Superjam de près et je n’étais pas à une découverte près.
Alors, ces Black Lilies? Si vous prenez un peu de jazz, y ajoutez un soupçon de country, mélangez avec une partie de bluegrass et servez avec beaucoup de fun, vous vous approcherez de ce que ce groupe sympathique a à offrir.
Faudrait les faire sortir un peu du Tennessee.
Bluegrass Situation Superjam
Quel plaisir! Ce Superjam, animé par le comédien (et joueur de banjo) Ed Helms, était du bonbon. Que ce soit avec The Lonesome Trio (le groupe de Helms), la vedette country Dierks Bentley, ou avec les artistes présents plus tôt, le plaisir était au rendez-vous.
Danser sur une version banjo de Crazy (oui oui, Gnarls Barkley’s Crazy) interprétée par Sarah Jarosz, chanter Islands in The Stream avec Lake Street Dive et The Lone Bellow, ou célébrer la vie en chantant « (I Had) The Time of My Life » avec les 33 artistes sur scène et les milliers de fans de tous les âges dans la tente, c’est ça que j’appelle un moment magique.
Elton John
Sir Elton avait la lourde tâche de mettre la touche finale à cette édition de Bonnaroo. Les quelque 90 000 de spectateurs qui ont envahi la grande scène en ont eu pour leur argent. Après une première partie plus tranquille, la star a poussé la machine à fond et nous avons eu droit à tous les succès.
Sur « Rocket Man », nous avons tous vu le totem de Buzz Lightyear, omniprésent toute la fin de semaine, être libéré par ses maîtres. Il s’est envolé, puis il est parti… Vers l’infini et plus loin encore.
Quelle finale généreuse.
(Les photos sont de nous, sauf celle d’Elton John, courtoisie de Bonnaroo.)