Critique : Fanny Bloom – « Pan »

Fanny Bloom Pan (Grosse boîte)
Fanny Bloom
Pan (Grosse boîte)

On avait déjà une bonne idée de la sensibilité pop de Fanny Bloom après l’avoir entendue au sein de La patère rose et écouté son premier album solo, Apprentie-guerrière.

Sur Pan, Bloom se jette dans le vide, mais elle n’a pas oublié son parachute. Il s’agit là d’un album pop bien de son temps, où les airs rythmés côtoient les jolies balades. Pour une irrésistible Piscine (l’hymne de l’été de plusieurs), on retrouve une magnifique Mélodie. Si Danse nous plonge dans la dance pop des années 1980, sur Il faudra, les synthés sont résolument de notre époque.

C’est un peu comme si Bloom avait décidé de jouer avec tous les sens de Pan, faire appel à tous ses… pans (OK, j’arrête!).

Du côté des textes, Fanny Bloom a une jolie plume pour le genre, oui, ça parle d’amour, de relations interpersonnelles, de l’essoufflement de sentiments, de narcissisme, des sujets simples du quotidien. Cependant, mais les textes se tiennent très bien, Bloom ne cherche pas la rime facile et sa jolie voix récite si bien ces mots qu’on écoute attentivement. Tant mieux si les images nous viennent immédiatement à l’esprit. La poésie, c’est pas toujours l’art de l’incompréhensible.

Sur le plan musical, comme je le disais plus tôt, on passe par pas mal toutes les couleurs de la palette pop, mais sur Pan, mademoiselle a un faible pour les années 1980. Le quadragénaire en moi, qui a vécu les années 80 en même temps que ses premières poussées d’acné, ne lui en tiendra pas trop rigueur, car elle est allée chercher les meilleurs éléments (la flûte de pan, sérieux!) tout en évitant les pièges grotesques du genre. De plus, on peut compter sur la présence des Misteur Valaire (dont certains membres ont également été membres de La patère rose… je ne sais pas pourquoi je vous dis ça, vous le savez sûrement) sur deux chansons (Deadbird et Il faudra). Et Étienne Dupuis-Cloutier, qui était derrière la console sur Apprentie guerrière, est de retour comme coréalisateur et complice. En passant, la réalisation est impeccable.

Somme toute, comme deuxième effort solo, Pan est un album solide qui devrait permettre à Fanny Bloom de mieux se faire connaître dans le merveilleux monde de la pop. Il y a sûrement une place pour de la pop intelligente, mais contagieuse, sur nos radios et dans nos médias électroniques. Et Fanny Bloom est la personne parfaite pour occuper cette place.

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