Pouvez-vous bien me dire ce qu’Alex Nevsky et ses charmants acolytes mangent tous pour être beaux et bons de même? Seigneur.
Précédé de Doloréanne, jeune formation pop rock de Québec qui a présenté avec simplicité et candeur les titres de son répertoire, dont la prometteuse Émilie, Alex Nevsky et sa bande nous ont livré hier, dans le cadre de la soirée-bénéfice du Festival du film étudiant de Québec (FFEQ), une prestation inattendue.
Dans un élan d’affection rarement vu, le groupe s’est mis à nu devant nous pour nous offrir la crème de la crème de sa poésie. Le sourire fendu jusqu’aux oreilles, l’énergie débordante, la douce folie et le charisme de l’ensemble des membres du groupe ont fait office de jets de feu, de confettis et de lasers. Ils nous ont «garoché» de l’amour à la pelletée – en français, s’il vous plaît (wink wink) – et à grands coups de talent. Avions-nous affaire à un show de magie ou de musique?
pa, pa pa pa pa pa, pa paha pa…
Le groupe a réchauffé la salle à commencer par la très sensuelle Himalaya mon amour, chanson thème de son dernier opus (qui, soit dit en passant, DOIT figurer dans votre collection franco). Il a poursuivi, toujours avec un plaisir contagieux et faisant chaque fois monter le taux d’humidité d’un cran, avec entre autres, et pas nécessairement dans l’ordre, Vivre pauvre, On leur a fait croire, Je te quitterais et Crions ensemble. Au rappel, c’est dans un parfait silence – du jamais-vu au Cercle pour ma part – que nous avons frémi ensemble sous la généreuse caresse de Koh Tao pour ensuite jubiler de plaisir dès les premières notes de Les coloriés.
C’est en parfaite maîtrise de la scène et de lui-même que le beau Granbyen aux yeux verts a su maintenir la foule en haleine entre chacun des titres, en symbiose avec ses complices.
Tantôt, il invite la foule à danser collé, à se frencher et à se pogner les fesses sur L’amour n’est pas qu’un slogan; plus tard, il demande à un fan d’interpréter a capella une chanson à répondre; pour rajouter un peu de piquant, le groupe nous improvise ensuite, et de manière fort convaincante, quelques succès empruntés, notamment Help Myself de Gaétan Roussel, Happy de Pharrell Williams (chantée par la fort talentueuse Laurence Lafond-Beaulne qui, nous souligne Nevsky, forme également la moitié du duo Milk & Bone), et Sweet Home Alabama de Lynyrd Skynyrd, sur laquelle le bassiste et le guitariste se sont d’ailleurs prêtés à un duel, dont le gagnant s’est mérité un câlin peu orthodoxe de la part d’une groupie en état d’ébriété.
(Pour être honnête, j’aurais pas haï ça, changer de place avec elle.)
Nos désirs ont été assouvis, mais on en voudra encore. Revenez vite!