C’est toute une leçon de rock qui nous a été servie par les gars de Caravane samedi soir au Cercle! Ils ont beau avoir joué à 2 heures du matin au PouzzaFest de Montréal (une prestation surprise de The Hunters), Raphael Potvin, Danahé Côté, William Drouin et Dominic Pelletier étaient en feu et ont offert une prestation sans faille. Faut dire que le spectacle est bien rodé et que les gars ont une expérience plus que manifeste de la scène!
Le plaisir d’être de jouer tout près de la maison était palpable. Faut dire qu’ils avaient deux charmantes invitées (Odile Marmet-Rochefort et Gabrielle Shonk étaient venues donner un coup de main aux choeurs) venues ajouter une touche de douceur
Le programme de la soirée était d’ailleurs bien équilibré. On commence fort, les gros canons comme Chien noir, Maxyme, Harmony Rocket et Minuit sont bien répartis et le public a eu droit à quelques reprises, dont une plutôt surprenante de MGMT (quoique j’aurais dû me douter en entrevue quand les gars m’ont parlé de ce band- leur version d’Electric Feel n’était pas piquée des vers!).
Potvin et Pelletier se sont échangé les interventions au micro, Côté était dans sa zone avec sa six-cordes et Drouin battait la mesure. Si on peut parfois trouver Chien noir bien poli, il faut admettre que sur scène, Caravane est dans un autre monde. Surtout, il faut reconnaître qu’il sait atteindre un public varié. Les jeunes hommes à peine sortis de l’adolescence côtoyaient joyeusement les (fort jolies) rockeuses quadragénaires fans finies du quatuor et tout le monde vibrait au même rythme, qui était très propice à la danse.
Au rappel, en plus de Minuit, on a eu droit à une version plus que déchaînée de Lonely Boy, des Black Keys, en déployant une énergie que même Auerbach et Carney auraient applaudie. Magnifique!
Simplicité, efficacité, belle présence sur scène, choristes à la voix d’or et au sourire désarmant, on remet ça quand, les gars?
Allez consulter leur calendrier de tournée, vous allez voir que les occasions de vous reprendre sont nombreuses!
We are Monroe
En toute première partie, alors que le parterre du Cercle était encore clairsemé, les Montréalais We Are Monroe sont venus offrir leur post-punk vitaminé et solide. Si la plupart des gens ne les connaissait pas à leur entrée sur scène, on peut dire que nous étions convaincus à leur départ.
Le groupe nous a offerts les pièces de son premier EP ainsi que de son plus récent simple, Funeral, lancé en grandes pompes la veille dans le 514. Leur rock indé à la Strokes, Interpol et cie détonnait un peu du blues rock offert par les deux autres formations au programme, mais l’esprit était le même : faire danser et headbanger le public présent, ce qui était fort réussi.
Il est juste dommage que le public soit arrivé plus tard. Mais bon, tant pis pour eux, parce que les personnes déjà présentes ont eu du rock solide à se mettre dans leurs oreilles.
Maintenant, on en veut un plein album, les gars!
The Damn Truth
Après le post-punk de We Are Monroe, c’était au tour d’une autre formation montréalaise, The Damn Truth, menée par la très charismatique Lee-La Baum, qui était accompagnée de Tom Shemer (guitare), David Massé (basse) et Dave Traina (batterie). Pendant près d’une heure, nous avons eu droit à un blues-rock solide, d’esprit extrêmement seventies et fortement inspiré par les Led Zeppelin de ce monde.
Faut dire que Lee-La Baum a une voix qui se trouve quelque part entre la soul pleureuse de Beth Gibbons (de Portishead, avouez que vous ne l’attendiez pas, celle-là) et le cri primal d’un Robert Plant ou d’une Janis Joplin. En mille fois plus sexy, ben sûr. De son côté, Shemer est possédé du démon sur sa guitare et n’hésite pas à venir nous le montrer sur le bord de la scène, où il se tient à plus d’une reprise!
De nombreuses personnes autour de moi connaissaient bien la formation et se sont déplacées à l’avant-scène pour pouvoir profiter de leur prestation ma foi fort électrique.
En tout cas, si Marjo avait été dans la salle, elle aurait sûrement regretté ses paroles de la veille. Trois jeunes groupes rock d’ici qui font autant de flammèches pis d’étincelles que Corbeau dans ses meilleures années. Je ne veux rien enlever au groupe de madame Morin, je veux juste signaler que le rock au Québec, il est très loin d’être mort.
Au contraire, il est plus vivant que jamais.
Rock on.
Photos : Jacques Boivin/ecoutedonc.ca
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