Envol & Macadam soir 2 : Rise Against … the Gypsies ?!?

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Ne vous inquiétez pas, j’allais vous donner des explications concernant ce titre loufoque. Je m’étais prévu, en cette seconde soirée de festival, itinéraire quelque peu rocambolesque, voulant à tout prix voir Gypsy Kumbia Orchestra au Cercle. Ce qui fait que pour une seconde soirée, je me suis retrouvé à chevaucher mon vélo d’un bout à l’autre de la rue St-Joseph, de l’Îlot Fleurie jusqu’au Lab Vivant.

Il faut croire que je ne suis pas très ponctuel en ce qui concerne (et qui concerne seulement) les spectacles. Je suis arrivé à l’îlot Fleurie à temps pour voir Avenues, mais ai raté les prestations de Rogue River et Streetwalker. Dommage.

Donc

1. Avenues

Première chose que je remarque : ce soir fût le grand retour des guitares. Alors qu’hier, celles-ci brillaient par leur quasi-absence sonore, les six cordes étaient bien présentes sous les viaducs en cette deuxième soirée de festival, ce qui n’a pas fait de tort à la qualité des spectacles. Avenues font dans un punk très expéditif et efficace. Le public a semblé apprécier. Pour ma part, j’ai un peu de difficulté avec ce genre de voix un peu forcée, qui plus souvent qu’autrement est caractéristique de la « Oi ! » du anglo-saxonne. Tout de même : une performance honnête et bon choix de band d’ouverture.

2. Big Wig

Ce fût ensuite au tour de Big Wig de faire résonner l’Îlot Fleurie. Après quelques ajustement sonores, le groupe n’a pas tardé à gagner le public avec ses compositions rappelant tantôt les vielles chansons d’Offspring, tantôt celles de Lagwagon. Performance très énergique, tant du point de vue des musiciens que du public qui commençait enfin à s’échauffer.

3. Gypsy Kumbia Orchestra partie 1

Comme je l’ai dis plus haut, j’avais très envie de voir Gypsy Kumbia Orchestra. J’ai donc abandonné l’Îlot Fleurie aux bons soins de Big Wig dans l’espoir d’attraper quelques moments de la prestation de cet énigmatique groupe de gitans. Dire que l’ambiance qui régnait au Cercle n’avait rien à voir (je vous l’accorde, c’est une évidence) avec celle de l’Îlot serait un euphémisme. Je dois avouer avoir été charmé par Gypsy Kumbia dès les premiers moments de leur prestation : le groupe a su utilisé de manière très originale la configuration de la salle de spectacle. La salle plongée dans l’obscurité, le narrateur (oui, le narrateur) perché sur un promontoire au milieu de la foule, pointa du doigt la mezzanine ou l’une des danseuses du groupe dansait langoureusement, détournant ainsi l’attention du public de la scène ou s’attroupait en silence la (populeuse) compagnie gitane. Suite à cette brève introduction, les festivités commencèrent et le groupe entonna ses mélodies endiablées qui ne manquèrent pas de réveiller la foule. Quant à moi, m’étant fait une idée du spectacle et bien décidé à revenir pour la deuxième partie, je retournai à l’Îlot Fleurie pour voir le show de Rise Against.

Rise Against

L’Îlot Fleurie était plein à craquer. Chose remarquable : le son durant la prestation de Rise Against était impeccable. Inutile de dire que la performance du band l’était tout autant. Le public était littéralement en feu et je crois qu’avoir été un fan du groupe, j’aurais passé un moment vraiment magique. Tim Mcllarth était particulièrement en voix et le band semblait très heureux d’être là. Ça se comprend facilement vu l’amour palpable et apparent dont faisait preuve la foule. Moment magique disais-je. Le chanteur – si j’ai bien compris – a même qualifié de « petite victoire » le fait qu’un tel rassemblement ait lieu (rappelons le côté plus « politique » du groupe) : Ah bon !

C’est sur ces bons mots – qui m’auront rendu quelque peu perplexe, me résignant à ne pas entendre « Give it all » (ma toune pref’ – je suis original n’est-ce pas ?) que je suis retourné au Cercle dans l’espoir d’attraper la fin du spectacle de Gypsy Kumbia.


Gypsy Kumbia Orchestra partie II

À ma grande joie, le spectacle de Gyspy Kumbia en était à l’entracte lorsque j’arrivai (pour une deuxième fois de la soirée) au Cercle. J’ai donc pu assisté à la seconde partie du spectacle. Je crois que tout le monde présent – moi y compris – est tombé en amour avec le groupe. Avant de vous dire pourquoi, je dois cependant vous faire part d’une anecdote qui vous convaincra du fait que, nécessairement, Gypsy Kumbia Orchestra est un groupe à entendre : votre humble serviteur (c’est moi ça) s’est rendu compte qu’il avait déjà vu quelque part la fille à la table de merch, ce qui l’a conduit à réalisé qu’il avait aussi déjà vu quelque part le violoniste du groupe, Anit, qui est aussi le directeur musical de l’orchestre. En fait, votre humble serviteur avait déjà vu jouer Anit dans un autre groupe, cet été aux Îles-de-la-Madeleine (pour les fins de l’anecdote : on a même joué au ultimate frisbee ensemble. Le monde est petit). Cet autre groupe, Ayrad, si ça vous intéresse, a été nominé au Junos Canada dans la catégorie Album de musique du monde de l’année. (Mais ce n’est pas ça mon argument pour vous convaincre qu’il faut que absolument que vous écoutiez Gypsy. Comme je vous le disais, le monde est pas mal petit et il se trouve qu’en plus de ces musiciens que j’avais rencontrés aux Îles, se trouvaient dans la place des gens(es) des Îles (Salut!). Or, les madelinots (madelinoises dans ce cas-ci) savent ce que « bonne musique » signifie. Donc, Gypsy Orchestra c’est nécessairement bon. Convaincus ? Bon d’accord, je vous donne plus de détails.)

Gypsy Kumbia font dans un mélange de musique balkanique et afro-colombienne. Le but affirmé du groupe est de faire danser – le titre de leur premier album est « Revuelta Danza Party » et la pochette affiche le slogan « A danzari por un mundo en libertiti » – chose qu’ils arrivent à faire à merveille (il en faut beaucoup pour me faire donner de la patte, mais ce soir je n’ai pas pu résisté, ce n’est pas peu dire !). Le son du Cercle a su rendre à merveille la musique fanfardesque du groupe et la scène a offert suffisamment d’espace pour qu’ils puissent nous livrer leurs entrainantes chorégraphies. Le groupe compte deux excellentes danseuses, ce qui rajoute au charme de la prestation. Les musiciens se donnent en spectacle avec un plaisir marqué et une énergie contagieuse. Les compositions sont originales, très imagées et le jeu des musicien leurs rend justice. La soirée a fini avec le groupe jouant au milieu de la foule, au grand plaisir de chacun. Un groupe qui n’en est certainement à son dernier passage à Québec. À voir et à revoir. (Entrevue à venir bientôt).

Crédits photo : Jay Kearney