Vilain Pingouin n’a jamais arrêté de tourner et Rudy Caya écrit encore des chansons qui viennent nous chercher. N’empêche, samedi soir, il y avait un air de nostalgie à ce spectacle soulignant le 25e anniversaire du premier album de Vilain Pingouin dans un Cercle rempli de quadragénaires pour l’occasion. C’était un de ces soirs où votre humble serviteur n’avait pas l’impression d’être parmi les plus vieux dans la salle. Et c’était un de ces soirs où il connaissait toutes les chansons par coeur.
Le groupe s’est pointé sur scène sans son chanteur pour lancer les festivités avec un Passe-moi le celt on ne peut plus énergique. Il n’en fallait pas plus pour que le public manifeste sa joie. Sans attendre un instant, les gars ont poursuivi avec François, au début de laquelle un Rudy Caya prêt à faire la fête est monté sur scène. Chanceux, Caya. Il avait une chorale à lui tout seul! Tout le monde chantait. Le gars de la sécurité chantait. Les employés au bar chantait. Je chantais en prenant mes photos. Je gagerais que même la portière chantonnait joyeusement! Voilà, ça allait être un de ces concerts de type bouillon de poulet : prévisible mais délectable.
Je dis « prévisible », mais je n’avais pas prévu que Vilain Pingouin installerait une table et deux chaises sur scène pour y inviter à tour de rôle des spectateurs à s’y assoir et à manger du gâteau (d’anniversaire). « Vous allez voir comment ça sonne ici », lance Caya avec un grand sourire, avant de lancer Délinquance, puis son plus grand succès solo, Mourir de rire. Que tout le monde chante en choeur, bien entendu.
On a eu la visite d’Hugo Mudie, qui est venu en pousser une petite avec le groupe. Sur le côté de la scène, la communauté des rockeurs chums de Caya chante avec autant de plaisir que les fans sur le parterre. Caya, de son côté, n’a pas l’air d’un gars qui a eu un ACV il y a à peine quatre mois. Il nous rappelle que Vilain Pingouin ne s’est jamais arrêté et qu’il écrivait encore constamment de nouvelles chansons. Comme La faim du monde, une chanson récente qui montre que la plume de Caya est toujours aussi juste.
Après un petit segment plus doux (faut bien donner la chance à un couple d’amoureux de danser un slow sur la scène au son de Sous la pluie), la fête reprend de plus belle avec Le droit de chialer et Marche seul, qui finissent de mettre le feu au Cercle. Après avoir invité tout le monde à poursuivre la fête de l’autre côté après le spectacle, les gars de Vilain Pingouin ont terminé ce concert avec vigueur, entonnant Le train et Merci, une belle façon de donner tout ce qui reste dans la tank avant de rallumer les lumières.
Pendant quelques heures, j’étais à nouveau un petit jeune de 17 ans plein d’idéaux qui chantait OOH OOH OOOH, je marche seul le poing levé avec plein d’autres ados de mon âge. Merci, les gars.
Simon Kearney
Écoutez, on ne perdra pas trop de temps, on vient à peine de voir Simon pas plus tard que mercredi et il était excellent. Cette fois-ci, il était en duo acoustique avec son (contre)bassiste Christophe. Toujours aussi à l’aise, toujours aussi heureux d’avoir une place où jouer ses tounes, Simon a rocké la guitare acoustique comme il rocke la six-cordes électrique, avec un entrain et une énergie qui se sont répandus chez les spectateurs qui ont remplacé leurs applaudissements polis du début en applaudissements nourris à la fin.
On aurait apprécié une meilleure qualité d’écoute, à l’image de celle qui régnait quand Vilain Pingouin est monté sur scène, mais Simon, lui, a plus que tenu sa part du contrat.
(Photos : Jacques Boivin)