[ALBUM] Bernard Adamus – Sorel Soviet So What

Bernard Adamus - Sorel Soviet So What (Grosse Boîte)
Bernard Adamus – Sorel Soviet So What (Grosse Boîte)

Bernard Adamus est déjà un culte. Son nom circulait déjà abondamment avant même qu’il ne gagne les Francouvertes en 2010. Si Brun a reçu de nombreuses accolades, dans mon cas, c’est son #2 qui m’aura d’abord convaincu. J’ai été séduit autant par la musique que par les textes qui étaient empreints d’une mélancolie complexe. La suite intitulée Sorel Soviet So What contribuera-t’elle à forger davantage l’identité d’Adamus?

L’album est concis avec ses 10 chansons dépassant rarement la marque des 5 minutes. On reconnait la bête avec ses textes sinueux et complexes d’où émanent des vapeurs éthyliques constantes en plus de quelques hymnes (nécessaire??) aux atouts corporels féminins. Même si Adamus ne s’éloigne pas trop de ce qu’il nous a présenté par le passé, l’album demande plusieurs écoutes afin de bien l’intégrer. La rapidité avec laquelle les textes sont débités explique en partie cette nécessité d’y accorder plusieurs écoutes avant de se faire une tête. Puis, c’est avec le livret de paroles à la main qu’on pourra finalement s’imprégner du curieux univers d’Adamus.

Au final, cette patience paye, car il y a de véritables bijoux sur ce disque dont la pièce d’ouverture Le Blues à GG avec ses superbes lignes de banjo et ce portrait coup de poing d’un homme qui ne va pas trop bien. (le texte est inspiré du poète Gérald Godin) On reste dans le portrait pour La part du diable; ça va déjà un peu mieux, même si ce n’est pas encore la vie en rose. Le party pogne ensuite et on imagine très bien des chansons comme Donne-moi-z’en ou Les pros du rouleau se mêler à merveille avec l’ancien matériel dans les futurs concerts. Les étoiles du match est la seule véritable ballade de l’album et c’est très classique-Adamus. Sur Cadeau de Grec, Adamus s’époumone comme jamais sans (presque) jamais répéter le même mot deux fois. C’est exactement le genre de chanson qui sera dans la catégorie « difficile à chanter en choeur » mais qui sera sans aucun doute un solide rappel de l’incroyable capacité qu’a Bernard Adamus à débiter de longs textes à une vitesse vertigineuse. Musicalement Hola les lolos est probablement celle qui sort le plus des sentiers battus, même si c’était à mon avis un curieux choix de premier extrait pour l’album. Finalement le succès commercial de la chanson prouve que j’avais tort et que l’amalgame de mélodies hawaïennes et de textes légers fonctionne bien !! En voiture mais pas d’char est drôlement efficace avec son texte campé dans l’adolescence et son rythme contagieux. Une autre belle réussite de l’album. Par la suite ça s’essouffle un peu. C’est peut-être la raison de ma déception initiale à l’écoute de l’album. Blues pour flamme n’est pas inintéressante, surtout que le piano à l’avant-plan est assez rare dans la discographie d’Adamus. Par contre, Jolie blonde est peu inspirée et c’est un choix de dernière chanson qui laisse perplexe surtout considérant le fait qu’il avait terminé ses deux albums précédents de bien belle façon.

Cet album illustre bien la beauté de donner une chance à un disque d’un artiste apprécié. S’il n’a pas eu la même immédiacité que Brun ou #2, Sorel Soviet So What? se laisse désirer et conquérir au fil des écoutes et on est finalement enthousiasmé de retrouver un Adamus plus festif et toujours en verve.

Sorel Soviet So What disponible maintenant chez votre disquaire ou sur bandcamp.

Adamus est en spectacle avec son groupe ce soir au Cercle (spectacle complet!) et revient au théâtre Impérial le 18 mars prochain.

https://www.youtube.com/watch?v=zXvuPpOIn2U