Simon Paradis-Dionne se tient debout devant moi. Il a l’air en forme pour un gars qui vient de passer une semaine à tituber entre un local de jam et l’hôpital. Il a l’air de s’être bien remis de son appendicite, même s’il a eu des complications après la chirurgie. À quelques jours de son lancement, il semble relaxe et réfléchi.
« Ah ouais, c’est parce que je suis sur les médicaments. Je suis un peu buzzé là. »
Ah ok!
Il vient me voir pour qu’on ajoute la touche finale au vidéoclip qu’on a tourné pour le deuxième extrait de son nouvel album, L’Issue du Soir . [Lisez la critique de l’album de Jacques Boivin juste ici.] Un clip qu’on a réalisé en un après-midi avec l’aide d’amis et d’un peu de bière. L’idée était de faire quelque chose de simple et d’un peu improvisé, d’un peu brouillon. Tourner sans trop y penser.
Cette fois là, c’était notre deuxième et dernière chance de pouvoir faire un clip pour le mettre en ligne un peu après son lancement. Notre première tentative s’était soldée par un échec lors d’un roadtrip au Nouveau-Brunswick en début d’août pour un joyeux petit festival nommé Sappyfest. Armés de iphones, d’un appareil photo et de notre imagination sans fin, nous allions produire le prochain clip qui allait influencer une génération entière de cinéastes. Ou pas. Finalement, après 12 heures de char dans le corps, des autoroutes pas très belles à filmer et 4 personnes dans une voiture qui voulaient rêver éveillés plutôt que tourner un clip, nous avons décidé d’abandonner le projet. Même les feux d’artifices que nous avions achetés à Cabano, ce petit bled à cheval entre le Québec et le Nouveau-Brunswick, n’avaient réussis à nous inspirer.
Je dis au revoir à Simon, tout en m’assurant qu’il est un peu moins stone que quand il est arrivé chez moi. Le clip est dans la boite, j’espère que vous allez apprécier.