Photos : Jay Kearney (prises le 22 octobre)
Retrouvailles très attendues avec un monument cette semaine alors que Plume Latraverse a foulé les planches de la salle Octave-Crémazie deux soirs de suite. Il aurait facilement pu remplir la Louis-Fréchette, l’oncle Pluplu, mais ce nouveau spectacle intitulé Récidives, acoustique et intimiste, était parfait pour la « petite » salle. On avait été avertis longtemps à l’avance : le prolifique Plume venait nous présenter des chansons qu’il avait rarement jouées en spectacle, question de nous rappeler qu’il n’était pas que l’auteur de Bobépine et autres chansons grivoises. Jeudi et vendredi, on laissait la place aux chansons à textes, les intemporelles comme les plus récentes (vous savez, celles qui n’ont que 20 ans?). Permettez-moi de vous parler du spectacle de vendredi :
Visiblement moins nerveux que la veille (oui, oui, on a eu des échos), Plume arrive avec Jean-Claude Marsan (guitare) et Grégoire Morency (contrebasse), et se sert théâtralement une gorgée… d’eau, sous les rires du public. Le message est lancé : l’oncle Pluplu est ici sérieux et professionnel. Commence par Auterfois et Depuis qu’elle marche à pied. Ne perd pas de temps et poursuit sans interruption avec Élégie.
Dans la salle, on a la mâchoire à terre. Plume nous offre ses belles! J’ai le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Morency se fait aller l’archet sur sa contrebasse. Plume est peut-être plus vieux et rabougri, sa livraison (… par en arrière) est toujours aussi juste et touchante. Sans interruption, Plume nous offre Le lac multicolore et Les bleus d’la plinthe, où Marsan se permet quelques prouesses. Après un clin d’oeil à Nicolas Houle du Soleil (qui s’était plaint de la sono la veille – les problèmes ont visiblement été corrigés), Latraverse nous offre La chanson de Jean-Claude et son solo de gazou. La première partie du spectacle continue ainsi à fond de train (oh, un autre titre d’album!) et on se fait servir plein de belles chansons nouvelles et pour toutes sortes de monde (Le ramoneur, La tarentelle della tarentule). Et un doublé de tangos : Tango-Pital et Le tango des concaves.
On nous avait avertis : il y avait quelques nouvelles chansons dans ce spectacle et elles allaient terminer le premier acte. La première, Le monde fatal (oooooooooh, devions-nous dire en choeur!), se termine sur une boutade dans laquelle Plume imagine Gregory Charles diriger une chorale… tout en faisant un changement d’huile et en préparant des crêpes. En même temps. Rires généralisés. Dans Vieux os, Plume nous rappelle qu’il n’a plus 20 ans et qu’il se soucie un peu plus de ce qui se passe dans les CHSLD que dans les garderies. Puis, sur Le noctambule égaré, il met au défi l’éclairagiste d’allumer les lumières de la salle Octave-Crémazie au dernier accord de la chanson. Défi relevé sous les applaudissements de la foule.
Il s’est vendu plus de bière que d’habitude au bar pendant l’entracte. Un fan de Plume, ça a soif! Les têtes grises se mélangeaient aux jeunes début vingtaine. Il y avait même plusieurs préados qui accompagnaient leurs parents (faut dire qu’il y a pire que Plume pour faire apprécier la chanson d’ici).
De retour dans la salle, Plume et ses acolytes repartent la machine : dans le désordre, on savoure Euthanazie, 1837, Les patineuses, la savoureuse (et trop rare) Gisèle (avec 2 L), Faux dur (et trouble-fête), Le mal du pays (qui a fait verser quelques larmes), Rince-cochon et plusieurs autres. Ah, il y avait aussi Le fermier Jean, où nous avons joyeusement participé à coups de hooooooon et de ooooooooh! Ma chanson éducative préférée!
En fin de parcours, Plume nous a offert d’autres belles chansons, dont Dans la piaule de Louis et le Serre-Volant (sur une musique de Gerry!). Au total, ce furent plus de 30 chansons, interprétées en tout ou en partie, que Miiiiiiiiiiiiichel nous a offertes. Des maudites belles chansons qui nous ont rappelé que Plume, c’est tellement plus que Rideau et La balade des caisses de 24!
Notre monument national sera de retour les 1er et 2 avril 2016, toujours à la salle Octave-Crémazie. Bon, c’est un peu plus cher qu’un petit spectacle au Pantoum (plus de 50 $), mais cette leçon d’histoire et de poésie n’a pas de prix. Ne perdez pas trop de temps, les billets s’envolent rapidement. INFOS
Maintenant, place aux photos :