Le premier album des Revenants, Bêtes lumineuses (2011) était pas mal passé sous notre radar à sa sortie. Dommage, ça tombait pas mal dans mes cordes. Du country-folk atmosphérique, un brin psychédélique, un peu vintage, avec des titres qui valent parfois à eux seuls le détour. Voilà le quatuor montréalais de retour avec Épouvantails, qui mélange encore joyeusement les genres tout en laissant respirer ses chansons dans les grands espaces.
Jimmy Beaudoin et ses complices offrent ici 14 belles chansons mettant en vedette des guitares (omniprésentes) et des voix aériennes parfaites pour nous faire voyager à 80 sur le 4e rang. Rien ne saigne comme un pouce est l’exemple parfait d’une chanson qui devrait faire partie de toutes les listes de lecture de road trip. Accompagnée d’un coucher de soleil sur le ciel rose-orange, cette chanson est tout simplement délectable. Rien ne saigne… est assez représentative de l’album : Les Revenants s’amusent beaucoup à étirer tous les élastiques, à mêler leur country avec toutes sortes de genres, mais on ne se sent jamais perdu en plein désert. C’est un peu comme si on traversait à vélo la Vallée de la Mort sur une piste cyclable où on trouve un point d’eau tous les 500 mètres. Évidemment, des pièces comme Le reel du pont couvert sont là pour nous rappeler où sont les racines des Revenants. Et puis le bon vieux rock n’ roll des années 1960 (Les épouvantails) n’est jamais très loin non plus. Voilà qui devrait rassurer tous les gens qui ont entendu parler des Revenants, mais qui ont peur de se mouiller.
Seul hic, mentionné par de nombreux critiques, et encore plus pertinent lorsqu’on a entendu le groupe jouer en spectacle : à cause de la qualité de l’enregistrement, on s’y perd un peu alors qu’on aimerait plutôt s’y attarder un peu plus longuement. On comprend le désir artistique, mais ce n’est pas nécessaire. Comme on aimerait savourer pleinement Pour Mr. l’Indien, une longue instrumentale de plus de six minutes qui sent le vol à dos d’aigle! Moment absolument magique qui aurait gagné à prendre un peu de poli à la console.
Sinon, si l’aspect un peu garage de l’enregistrement de cet album ne vous dérange pas, attachez vos ceintures et laissez-vous transporter. En auto, en train, en avion ou à cheval, Épouvantails se déguste comme un bon vin servi dans un gobelet en plastique.
Vous aurez l’occasion d’entendre Les revenants en spectacle ce mercredi 4 novembre en soirée alors qu’ils assureront, avec The Maggoty Brats, la première partie du spectacle de The Sadies au Cercle. INFOS
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