Il y a quelques semaines, un groupe culte de Montréal, The Dears, sortait sa cinquième offrande. Pourtant on ne les attendait plus vraiment, ces Dears. Le dernier effort, Degeneration Street, était plutôt décevant, et son écoute était quelque peu laborieuse, alors que le précédent, Missiles, tout en étant solide, n’atteignait pas les sommets atteints avec No Cities Left et Gang Of Losers.
On comprend rapidement que ce Times Infinity Volume One sera un plaisir pour les oreilles. En ouverture, We Lost Everything est une pièce qui s’écoute les yeux fermés en hochant la tête, guitares incisives incluses. Le bonheur d’écoute se poursuit avec I Used to Pray for the Heavens to Fall, une pièce indie qui allie un pop orchestral en prologue et en épilogue à travers laquelle s’immisce un rock plutôt intimiste qui permet au chanteur Murray Lightburn de briller autant à la guitare qu’à la voix. Par la suite, l’auditeur est transporté par deux pièces plus calmes aux ambiances très différentes. Puis il y a la petite bombe Here’s to the Death of All the Romance (chapeau pour les superbes titres qui ponctuent cet album), une pièce appuyée par le jeu de batterie à la fois nerveux et habile de Jeff Luciani; un très bon moment. Someday All This Will Be Yours nous ramène aux sonorités des deux précédents albums : du Dears classique. Face of Horrors nous apporte en territoire plus inquiétant, un peu à la manière de Timber Timbre, quoique la chaleur du timbre de voix de Lightburn tend à dissiper l’effet sombre créé par les cordes. L’album se termine par deux chansons calmes, la dernière, une pièce soft-rock un peu sirupeuse (est-ce le saxophone?) étant chantée par la claviériste et membre fondatrice des Dears, Natalia Yanchak.
Après l’écoute de ce nouvel opus, force est d’admettre que le travail de cohésion qui faisait défaut lors des précédents efforts sert ici très bien l’album. La composition est habile et respecte l’univers du groupe tout en donnant l’impression d’aller de l’avant. Bonne nouvelle puisque le volume one du titre annonce une suite prévue pour le début de 2016; un album plus sombre, aux dires de Yanchak. Bonne idée d’avoir séparé l’album en deux, puisque l’exercice de l’album double s’avère souvent casse-gueule, surtout dans cette époque d’abondance de sorties de qualité.
The Dears présenteront les pièces de cet excellent premier volume le 19 novembre prochain à l’Anti. We Are Monroe assurera la première partie. Billet 19,79$.