Francis Faubert propose cet automne un deuxième album réalisé Dany Placard, un artiste baignant d’ailleurs dans des eaux musicales similaires. Cet album intitulé Maniwaki nous transporte dans un univers mélancolique fréquemment appuyé par une guitare lourde écorchant un folk triste. Au fil des 10 chansons, Faubert nous transporte avec des textes directs et prenants. Le suicide, la dépression, les relations amoureuses houleuses, la vie de danseuse nue, tout y passe et on comprend vite que ce ne sera pas une joyeuse promenade. Il y a bien la pièce Le courage est mort hier, virulente critique politique au sujet de la peur de se séparer et de faire notre pays qui sort un peu du champ lexical général. Sinon, on comprend que ça ne va pas trop bien pour les différents protagonistes imaginés par Faubert.
Si les textes et la texture des guitares sont intéressants, l’ensemble mélodique est un peu monotone. Où les albums d’un Fred Fortin (l’exemple n’est pas fortuit, les deux univers sont quand même proches) réussiront à déstabiliser l’auditeur à la fois avec des textes plus imagés ou des mélodies inventives prenant aux trippes, les chansons de Faubert forment un tout intéressant, mais un peu trop uniforme. Il y a bien Le Vent avec son univers , chanson très Led Zeppelin-esque qui vient chambouler cette uniformité; sinon on est rarement surpris par la musicalité de l’ensemble. Puisque Faubert prouve qu’il peut offrir ce niveau d’inventivité, on se met à espérer qu’il pousse encore plus loin l’exploration musicale la prochaine fois.
Qu’à cela ne tienne, l’album est tout de même une solide offrande québécoise qui sied bien à la saison automnale qui s’effrite tranquillement. Il y a d’ailleurs de beaux bijoux sur l’album, dont la solide Moman et la superbe pièce d’ouverture Maniwaki.
Paraît que ça écorche encore plus en spectacle, faudra sans aucun doute lui donner une écoute plus qu’attentive.
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