Samedi dernier s’ouvrait à Baie-Saint-Paul le sixième Cabaret festif de la relève, une initiative des organisateurs du magnifique festival Le Festif qui vise à faire connaître aux mélomanes charlevoisiens de jeunes artistes bourrés de talent qu’on risque de voir au cours des prochaines années!
Cette année est particulièrement relevée et on connaît déjà un peu quelques-uns des artistes qui présenteront leurs projets à la Salle multi de l’Hôtel Germain. La barre va être très haute. En tout cas, mes attentes l’étaient. Belle soirée pour être membre invité du jury (hé, faut qu’on surveille attentivement à qui on va le remettre, ce prix qu’on va remettre!).
Avant de commencer le tout, pourquoi pas réchauffer la salle avec une bien trop courte prestation de Dany Placard (je ne veux pas me plaindre, mais j’aurais mis ce bout-là sur Repeat tellement c’était bon), venu montrer aux jeunes blancs-becs c’était quoi avoir des bonnes tounes pis les interpréter de façon convaincante. Puisant dans ses chansons les plus tendres, Placard a continué de gagner de nouveaux fans. Un par un.
Samuele
La soirée allait commencer avec Samuele, auteure-compositrice-interprète-spokenwordeuse qui n’a pas la langue dans sa poche et qui a semblé charmer le public avec sa spontanéité et ses passages parlés qui fessent.
Accompagnée d’excellents musiciens (Alex Pépin à la contrebasse, Jean-Sébastien Brault-Labbé à la batterie et Julie Miron à la guitare), la jeune femme a proposé des chansons folk-rock un brin bluesées. C’est pas toujours propre, mais c’est tant mieux. Belle découverte!
Notons que Samuele a remporté le vote du public et affrontera les deux autres choix du public dans un vote Internet qui ne fera pas de quartier.
Lucil
Fallait aimer le blues en ce début de soirée. Après le folk-blues de Samuele, voici le blues assumé de Lucil. Ulysse Ruel à la voix et à l’harmonica, Martin Boudreault à la guitare, Olivier Laflamme à la basse et Alexis Hernandez-Funes aux percussions (dont une poubelle de métal qui « sonnait bien »), ont présenté les chansons de leur album Denys Arcand, lancé en décembre dernier.
Les chansons de Ruel et ses comparses ont été bien accueillies par le public qui a apprécié la belle énergie du groupe.
Harfang
Oh boy. Évaluer Harfang comme si je ne les avais jamais vus. Ça n’allait pas être facile. Heureusement, les gars m’ont aidé un peu en jouant quelques nouvelles chansons fort prometteuses, qui donnent l’impression que les gars ont écouté beaucoup de trucs pleins de soul (Alt-J) et qu’ils ont décidé d’ajouter cette couleur à un palette déjà riche.
Prestation encore sans faille pour Samuel Wagner, Antoine Angers, Alexis Taillon-Pellerin, David Boulet-Tremblay et Mathieu Rompré.
Gab Paquet
Ça fait plusieurs années que Gab Paquet peaufine son « personnage » de crooner français avec la moustache, le pad et les paillettes. Samedi, en quatre chansons (dont la toujours mauditement accrocheuse Consommations), Paquet et ses musiciens (Hugo LeMalt, Jean-Étienne Collin-Marcoux, Claudia Gagné et Claude Amar) ont donné la totale : une prestation sans faille, d’excellentes chansons bien interprétées et surtout une mise en scène assumée.
Samedi soir, Paquet a marché comme un funambule sur la très mince ligne qui sépare le kitsch-cool et le quétaine à mort, mais il l’a fait avec tant d’aplomb, avec une telle assurance (et un tel professionnalisme) qu’il était plus grand que nature. On a bien hâte d’entendre ce qu’il va sortir en finale.
En attendant, on va attendre avec impatience le 6 février, alors que s’affronteront Le Winston Band, Blond Cerise, Lydia Kepinski et Mat Vezio.