Julie Blanche vient de passer une année artistique riche. En plus de collaborer avec une pléiade d’artistes qu’elle apprécie, son premier album éponyme a trouvé écho chez les mélomanes québécois, accumulant les critiques élogieuses et se frayant un chemin dans plusieurs listes de fin d’année. Il faut dire que les dix pièces le composant forment un tout délicat et fort abouti; le genre d’album qui amène un peu plus à chaque nouvelle écoute. À quelques jours d’une nouvelle représentation dans la ville de Québec, j’ai eu la chance de m’entretenir avec la sympathique chanteuse pour parler de ses accomplissements, mais aussi des orientations qu’elle voudrait emprunter pour son prochain disque.
Le présent
Fin janvier, Julie Blanche présente son spectacle à la Sala Rossa de Montréal en compagnie de Pietro Amato (Torngat, Bell Orchestre), corniste réputé de la scène musicale montréalaise qui dirigeait un quatuor d’instruments à vent. Lorsqu’on lui demande si le concert s’est bien passé, elle acquiesce : « Ça a super bien été, c’est une salle que j’aime beaucoup, il y a beaucoup d’âme. Le quatuor d’instruments à vent c’est fou. Pietro a fait des arrangements raffinés. Ce n’était pas trop chargé. Puis Brad Barr c’était magique. Il est magnifique ce gars-là. C’était supposé être un autre artiste (on découvrira plus tard dans l’entrevue que ce devait être Patrick Watson) qui a eu un empêchement de dernière minute. » Brad Barr remplace donc Watson à la dernière minute et propose la magnifique The Bear at the window. Il fallait y être! On peut supposer que le stress était plus grand qu’habituellement, mais il n’en est rien: « J’ai drôlement commencé ce projet en faisant un show « sold-out » au Lion d’or en première partie de Klô Pelgag, puis il y a eu les Francouvertes devant les juges, donc j’ai souvent été dans des situations où c’est un gros show. J’ai le trac, mais je le gère bien. »
Le commencement
Concernant l’enregistrement du premier disque Julie Blanche aux mythiques studios Breakglass, elle se remémore: « Pietro Amato a beaucoup de chapeaux dans mon projet (ingénieur pour l’enregistrement de l’album en plus d’y jouer) et il avait déjà travaillé comme ingénieur dans ce studio, ce qui fait que Jace Lacek (le propriétaire) nous a laissé le studio pendant 9 jours. Il y a une cuisine, un salon, un Nintendo. On était comme chez nous. » Si Pietro est devenu irremplaçable jouant cor et claviers en concert, Mathieu Charbonneau, un autre musicien du groupe instrumental Torngat a aussi participé activement à l’élaboration du disque comme réalisateur et musicien. « J’aime beaucoup la musique instrumentale et la scène anglophone de Montréal. Quand j’ai approché Mathieu, je lui ai fait entendre 3 chansons guitare/voix. Je le connaissais juste un peu et il a dit : pas de problème Julie Blanche, j’embarque. » « Je ne sais pas qu’est-ce qui se passe, mais tout le monde me dit oui tout le temps. »
Ce qui suivra
Le cycle du premier album tire à sa fin, il était donc primordial de sonder la principale intéressée sur les avenues qu’elle souhaite emprunter pour la suite. « J’ai deux nouvelles compositions et je commence à regarder pour collaborer avec d’autres auteurs-compositeurs. C’est le début, mais je veux travailler fort pour que ça se fasse pour 2017. » Si elle collaborerait à nouveau avec Stéphane Lafleur (auteur de la superbe chanson La Vie Facile qui clôt l’album de Julie Blanche), elle pense enregistrer une seule chanson avec Antoine Corriveau (compositeur principal des pièces du premier disque) histoire de créer un pont entre les 2 albums. Elle souhaite donc ouvrir de nouvelles portes. À ce sujet, je l’ai questionnée à savoir si elle aimerait composer ses propres chansons: « Je suis là-dedans. Travailler avec Antoine m’a beaucoup aidée parce que c’est des chansons très personnelles, c’est mon histoire. Là, j’ai commencé à écrire et ça va super bien. Ce sera plus au piano par contre. Mon nouveau guitariste (Daniel Baillargeon) a un autre style de guitare (que celui d’Antoine), je pense que ça va donner quelque chose de vraiment intéressant. »
Comme on le fait de plus en plus à ecoutedonc.ca (merci miss Vinet!) nous avons fait passer un petit quiz à Julie Blanche question de sonder son univers musical.
-Quel est le meilleur spectacle que tu as vu récemment?
Ayoye… José Gonzalez? Non… Organ Mood, sont vraiment « hot ». C’est très visuel. J’aime beaucoup la musique instrumentale.
-Quel est le meilleur disque pour te défouler?
J’en ai beaucoup. La dernière fois que j’ai couru, c’était sur le dernier album de David Bowie. Débile. Je capote. Je l’ai acheté le vendredi à sa sortie et je l’ai écouté en boucle toute la fin de semaine. Le dimanche soir, quand il est mort, j’ai réécouté les paroles et whoaaa. C’est capoté. Quel être!
-Quel serait ton classique absolu?
Je pourrais te dire que mon coup de coeur de 2015. C’est l’album de Colin Stetson avec Sarah Neufeld sorti sur Constellation. Je lis et j’écris beaucoup alors j’ai besoin d’écouter de la musique instrumentale. Par contre je n’ai jamais vu Stetson en concert encore.
-Quel artiste aimerais-tu le plus découvrir en spectacle?
The Luyas. (groupe dont fait parti son collaborateur Mathieu Charbonneau) Ils sortent un album bientôt.
-Quel est le dernier disque que tu as acheté?
C’est gênant, mais c’est le dernier Barr Brothers. On faisait une toune alors j’en ai profité pour acheter l’album au complet!
Julie Blanche présentera ses douces chansons au cercle jeudi soir prochain, le 4 février 2016. Félix Dyotte est aussi de la soirée. Des billets sont disponibles ici :
Il faut aussi voir le magnifique clip pour sa pièce Le manège sorti l’automne dernier.