Avec des textes crus et un public en délire, l’auteur-compositeur-interprète Orloge Simard et ses musiciens ont livré, le 30 janvier dernier au Café-Bar Le Zénob, un spectacle électrique et décoiffant.
L’endroit est devenu, en l’espace d’une soirée, davantage un bar avec un public en délire qu’un café parfumé d’une ambiance de poésie matinale. Doté d’un excellent sens de la mélodie et de paroles assez explicites, Orloge Simard et son groupe ont séduit et surpris une foule ayant rempli complètement la place. Il faut dire que les musiciens semblent jouir d’un audimat majoritairement masculin mais surtout, déjà conquis. Certains de ses fans sont même venus en avion !
La musique d’Orloge Simard, c’est un mélange de grunge, de funk, de folk et d’alternatif, avec un côté psychédélique rendu possible par le claviériste Andy Ellefsen. Ce dernier, par ailleurs, fracasse sans gêne et avec énergie son instrument valant 60$ à la fin du spectacle, faisant de la batterie de Maxime Bouchard une victime collatérale. De l’énergie, les musiciens n’hésitent aucunement à en dépenser. Aidé par la proximité avec la foule, l’aisance du groupe sur scène n’en ai davantage qu’éclatante. Par exemple, l’un des musiciens partage de l’alcool avec des spectateurs et serre des mains pendant le spectacle.
Ce qui démarque Orloge Simard, au-delà de l’énergie folle et de la musique entraînante, c’est qu’il n’a Aucun cadre (son album) et encore moins de filtre. Dès le début du spectacle, le ton est donné : Simard confie au public qu’il veut boire de la tisane et qu’il se sent chaleureux auprès de ses Terribles Truands, nom donné à ses admirateurs. Ainsi s’enfilent des chansons truffées de métaphores sur la sexualité, les souvenirs d’adolescence, les difficultés du quotidien ou les effets de la drogue. Impossible d’oublier plusieurs bouts de paroles qu’on ne vous dévoilera pas ici.
Le groupe se montre habile dans le détournement d’éléments de culture populaire. Par exemple, Orloge Simard réinvente le nom d’une célèbre marque de fromage bon marché qu’il nomme « Vulvevita » et reprend la mélodie de chansons anglophones célèbres pour y chanter les paroles issues de son imagination assez fertile ! De cette folie créatrice surgit aussi occasionnellement de la subtilité, notamment en parlant de rapports sexuels dans « 12 pouces ».
Si on accepte d’aller au-delà d’un univers qui semble à première vue bien puéril, on découvre un groupe formé de musiciens talentueux et dévoués, avec un chanteur ayant un sens de l’observation aiguisé à propos d’une société et ses envies, travers et complexes. Bref, Adrien (notre photographe) et moi étions ressortis du Zénob complètement enchantés par ce spectacle unique et mémorable !
Voici quelques autres photos prises sur le vif par Adrien Le Toux.