C’est samedi dernier, le 6 février, qu’avait lieu la deuxième de trois soirées de qualifications du Cabaret Festif! de la Relève. La première soirée avait couronné Samuele (prix du public) et Gab Paquet (prix du jury) afin de débuter le portrait de la finale qui se déroulera le 26 mars prochain. Cette deuxième mouture du concours de cette année était marqué par une belle variété dans les styles musicaux présentés au jury, formé pour l’occasion de Émilie Rioux, de CHYZ FM, Christian St-Pierre (de Coyote Records) ainsi qu’Andréanne Sasseville, qui représentait un des partenaires majeurs du concours, Sirius XM.
Les premiers a fouler les planches furent Blond Cerise, jeune formation de la »banlieue d’Alma » (selon leurs dires) [NDLR : en fait, Saint-Coeur-de-Marie est un quartier d’Alma qui a été fusionné au tournant des années 2000] qui ont ouvert la soirée avec une bonne dose d’absurdité qui a su dérougir le public qui ne semblait toutefois pas prêt à ce genre d’interactions. Des chansons rock loufoques, qui abordent souvent les femmes, l’amour et la passion (en général) étaient musicalement teintées de ska (oui, oui, j’en entendais un peu, moi!). Les deux chanteurs collaboraient bien sur scène, ce qui leur permet de se démarquer, dans l’immédiat. Par contre, leur »personnage » (si je peux me permettre), n’étais pas assumé et leurs anecdotes rocambolesques entre les chansons prenaient une place trop importante. Globalement, le groupe manque de maturité musicale et doit peaufiner son identité afin que tout cet amalgame d’absurdité, tout de même bien construit et justifiable, brille.
De Blond Cerise on passe à un tout autre registre. Plus atmosphérique, Mat Vézio vient sur scène avec un bagage d’expérience beaucoup plus vaste que ses prédécesseurs. Accompagné par Antoine Corriveau et Marianne Houle, Vézio nous transporte dans son monde avec des paroles imagées et très introspectives, où chaque mot est visiblement pesé. Une voix »feutrée » et un présence sur scène calme, très statique, a créé un certain décalage pour le public. De plus, Mat Vézio n’interagissait que très peu avec celui-ci, ce qui faisait que sa prestation était relativement hermétique. Un produit travaillé, certes, mais qui nécessite d’être aussi mieux travaillé pour la scène afin que le mur qui se dresse entre nous et l’artiste se brise, et nous laisse transparaitre sa personnalité qui semble riche. [NDLR : Le genre de prestation qui nous fait dire « J’ai hâte à l’album, je vais pleurer tout le long en l’écoutant », ce qui n’est pas la réaction qu’on veut dans un concours du genre… Vézio est un pro, avec un peu de rodage, tout va bien aller pour lui, je ne suis pas inquiet.]
Lydia Képinski y est allée d’un vidéo assez décalé pour capter rapidement l’attention du public avant même qu’elle monte sur scène. La jeune montréalaise a rapidement donné le ton, et son charisme étais très tangible aussitôt sur scène. Ces chansons françaises, parfois drôles, parfois tristes, ont charmé le public qui cherchait ce genre de contact depuis le début. Le charme de Lydia a fait sa magie, au point où elle a même oser demander aux gens de chanter avec elle le refrain d’une de ses chansons. En passant de la guitare à la basse, au clavier et au Ukulélé, elle a su créer une ambiance adéquate pour accompagner ses paroles, parfois trop abstraites mais très imagées.
Finalement, des chouchous de Baie-Saint-Paul ont clos la soirée. Le Winston Band s’est amené sur scène avec toute l’énergie qu’on lui connait pour »swinger la barque ». Un groupe qui exploite un filon musical peu exploité : un »punk cajun » avec des références bien de chez nous, ce qui crée un agréable mélange et confirme le groupe comme étant un groupe »festif » (no pun intented) et il s’assume en tant que tel. On constate rapidement que le groupe connait la scène, se l’approprie et interagit beaucoup avec le public qu’il connait et qui s’est même permis de danser, vers la fin de la prestation. Par contre, le stigmate des groupes dits »festif » est la répétion, la redondance et le Winston Band n’y échappe pas : musicalement très semblable, j’avais de la difficulté à distinguer les chansons l’une de l’autre. Par contre, leur énergie contagieuse m’a fait taper du pied! [NDLR : Je hochais joyeusement de la tête en prenant mes photos!]
Au finale de cette soirée, les juges ont récompensé Lydia Képinski, qui se rend directement et finale et le public, lui, a bien sûr récompensé ses chouchous, le Winston Band qui devra se soumettre au votre par internet qui aura lieu du 22 février au 14 mars prochain. Pour compléter le carré d’as des finalistes, nous aurons bien sûr droit à la dernière soirée de qualifications le 20 février prochain.