C’était la troisième et dernière soirée de qualifications du Cabaret Festif! de la Relève ce samedi 20 février dernier. Une dernière soirée plus que relevée au niveau de la compétition puisque les performances furent solides et justes, au grand plaisir du public. Mathilde Laurier, Maxime Auguste, David & les Playboys ainsi que Marco & les Torvis ont donné du fil à retordre aux juges (qui étaient Guillaume Ruel, Mickaël Bergeron et Émilie Rioux) afin de déterminer qui aura la chance de participer à la finale du 26 mars prochain et au public, qui devait faire le choix déchirant de choisir l’artiste qui passera par la difficile étape du vote en ligne afin de déterminer le quatrième finaliste.
Mathilde Laurier brise la glace de cette dernière soirée de qualifications avec un pop grand public bien assumé. S’avouant elle-même « mélodramatique », ses textes sur l’amour s’enchaînent (et se ressemblent un peu, malheureusement) sur des airs lents, mais rythmés et sincères. Dotée d’un charisme naturel, la jeune femme y va d’intéressantes anecdotes qui expliquent ses chansons et les mettent en contexte. L’ensemble (puisqu’elle était accompagnée de quatre musiciens, dont Pierre-Hervé Goulet) avait une chimie intéressante, ce qui créait un bel univers musical qui nous charme rapidement. Par contre, c’est lorsqu’elle se « débarrasse » de ses musiciens qu’elle impressionne le plus lors de sa dernière pièce, où elle devient littéralement un groupe à elle seule en enregistrant et échantillonnant elle-même ses harmonies. Un tour de force qui a permis de conclure sa performance de façon originale.
Le « country folk feutré » de Maxime Auguste prenait ensuite d’assaut la scène du Cabaret Festif! de la Relève. L’auteur-compositeur-interprète montréalais définit lui-même sa musique selon ce style, et le tout est très juste : des paroles qui respectent la tradition « country » mais avec une touche d’humour et de modernité qui rend le tout plus actuel. L’aspect « feutré », planant, de sa performance fut le plus intéressant et rendait sa musique un peu plus désinvolte (dans le sens où Auguste semblais toujours chanter avec le petit sourire en coin, avec une charmante condescendance) et nonchalante (dixit les juges). Le charisme de Maxime Auguste était palpable et le public était très attentif à ses airs parfois mélancoliques, parfois comiques (Kevin-Steve FTW!) et Auguste se chargeait de garder cette attention avec des échanges plutôt comiques avec le public.
Mais il y avait une sorte d’effervescence palpable lors de cette soirée qui la rendait particulière et elle fut finalement justifiée par l’arrivée de David et les Playboys. Groupe mené par un chanteur provenant de la région et plus précisément de la ville-hôte, le public les a accueillis bruyamment. Le groupe a fait monter la température d’un cran avec un rock dégoulinant de nostalgie, se remémorant la fin des années 70 et le début des années 80. On y entend aussi un peu de Jean Leloup (NDLR : et beaucoup de Jacques Dutronc), ce qui crée un amalgame fort sympathique et énergique (mention spéciale au guitariste. Chapeau !). Mon seul bémol : j’ai eu l’impression que David Létourneau, le chanteur, tentait maladroitement de jouer un personnage, ce qui rendait les interactions un peu laborieuses mais le tout s’es rapidement replacé pour que le groupe puisse montrer une personnalité commune franchement intéressante malgré leur relative inexpérience.
Passer après les « héros locaux » n’était pas une tache facile, et c’est pour cela qu’elle fut confiée à la très expérimentée formation Marco et les Torvis. Sept personnes qui performent ensemble depuis près d’une décennie, ça amène une chimie qui peut être difficilement reproduite, et ce fut leur force principale : une performance éclatante réglé au quart de tour. Du folklore québécois revu, corrigé et métissé très rythmé et énergique. Chaque membre du groupe est impliqué à 100 % et de diverses façons dans une performance scénique (aucun espace n’a été négligé) amusante et originale, avec de nombreux changements d’instruments conventionnel ou non (une poubelle qu’on transforme en batterie, un triangle, etc.). Les interactions du chanteur avec le public prenaient des allures de « contage de chouenne » dans nos « veillées traditionnelles » (si tu viens de Charlevoix, s’te phrase fait encore du sens aujourd’hui), ce qui contribuait à créer une ambiance festive. Scéniquement, le groupe était dans une ligue à part. Musicalement, l’offre était intéressante et très bien ficelée : le groupe ne tourne pas autour du pot et veut que le tout soit festif, ce qui peut être malheureusement redondant.
Après quatre performances mémorables, ce fut aux juges et au public de délibérer afin de trouver les gagnants de cette dernière soirée de qualifications. Et voulant que cette soirée soit marquante, le public a donc décidé que deux groupes devaient avoir la chance de passé par le processus du vote du public (qui commence très bientôt, d’ailleurs) : Marco et les Torvis ainsi que David et les Playboys. Les juges, eux, furent charmés par Maxime Auguste qui lui, passe directement en finale le 26 mars prochain. En attendant, rendez-vous sur le site officiel du Cabaret pour participer au vote du public, et commencer à faire vos paris à savoir QUI des participants de cette sixième édition remportera le tant convoité prix écoutedonc.ca (NDLR : ainsi que les prix du jury et du public, fort prestigieux eux aussi).