[Bourse RIDEAU] KROY + Mouse On The Keys, Le Cercle, 16 février

Ce jour-là, Dame Nature avait décidé qu’on allait payer pour l’hiver clément qu’on avait eu jusqu’à présent. Mais, pas question de manquer ma première soirée à la Bourse Rideau! J’ai connu cet évènement l’année dernière, alors que j’en assurais la couverture pour un autre média, et le concept m’avait véritablement charmée.

Les artistes présentent des extraits de leur spectacle afin d’inciter les gens de l’industrie à les inclure dans leurs programmations. C’est l’endroit idéal pour faire des découvertes artistiques et rencontrer des gens passionnés de culture. Il y a une frénésie dans l’air quand Rideau débarque à Québec, c’est palpable.

Après avoir vaincu le cocktail météo, Marion et moi sommes finalement arrivées saines et sauves au Cercle pour les vitrines de KROY et Mouse On The Keys. À la seconde où je suis entrée dans la salle de spectacle, les premières notes de clavier séduisaient déjà mes tympans.

 

KROY

KROY

Projet solo de Camille Poliquin (moitié du duo Milk & Bone), KROY livre une proposition musicale électro-pop, ancrée dans la mélancolie. Accompagnée de Guillaume Guilbault aux claviers et de Maxime Gosselin aux percussions, Camille a ouvert la soirée avec l’entraînante pièce River, tirée de son EP Birthday.

Après s’être brièvement adressée à la foule clairsemée, mais attentive du Cercle, l’artiste a enchaîné avec Bones, composition à la fois envoûtante et torturée qui se retrouvera sur son premier album complet. «Je viens de signer avec Dare To Care Records, ce qui veut dire que je sors un album à l’automne prochain, ce que j’ai très hâte de faire», a lancé Camille, visiblement enthousiaste à l’idée de franchir cette étape marquante dans sa carrière.

Nous avons ensuite eu droit à une version revisitée de Birthday, pièce-titre du EP de KROY. Des effets sonores, rappelant le bruit clair de gouttes d’eau qui tombent, et une finale quasi psychédélique, où les couches sonores s’empilent, donnaient un nouveau souffle mélodique à la chanson.

J’avais déjà vu KROY sur scène en octobre dernier, lorsqu’elle assurait la première partie de Cœur de Pirate à l’Impérial. À ce moment, un seul musicien était à ses côtés et les mélodies étaient plutôt minimalistes et rêveuses. Bien que le côté aérien demeure, j’ai entendu un son beaucoup plus percutant et des arrangements davantage étoffés au Cercle. Les compositions ont évolué musicalement pour gagner en richesse et en maturité. C’était déjà beau. C’est maintenant d’une beauté poignante.

Sur le plan vocal, c’était impeccable : tout en nuances et d’une rare puissance pour une voix cristalline. L’auteure-compositrice-interprète atteint des notes vertigineuses avec une aisance impressionnante et ose quelques acrobaties vocales qui font frissonner. Malgré une performance scénique somme toute statique (Camille et ses musiciens demeurent derrière leurs instruments), KROY a réussi à garder l’attention des spectateurs du début à la fin. Monstrosity, une autre chanson qui se retrouve sur le EP, est venu clore en délicatesse cette (trop) courte prestation.

 

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Mouse On The Keys

Ayant seulement écouté la première pièce du concert de 40 minutes, complètement à l’arrière de la salle en raison de mon entrevue avec KROY, je ne peux pas vous livrer un véritable compte-rendu de l’expérience musicale. Mais, je peux quand même vous en glisser quelques mots!

Le trio japonais, formé d’Akira Kawasaki (batterie), Atsushi Kiyota (piano, claviers) et Daisuke Niitome (piano, claviers), s’est installé sur scène dans l’obscurité presque totale avant d’ouvrir avec la composition Spectres de Mouse, tirée de leur premier album complet An Anxious Object. Ils sont demeurés dans le noir comme pour laisser toute la lumière sur la musique (chapeau à Marion qui a réussi à prendre de belles photos quand même). Des projections s’apparentant tantôt à des messages d’erreur indéchiffrables, tantôt à une pluie d’étincelles où la bichromie noire et blanche dominait, tapissaient les écrans du Cercle.

Du sous-sol, où je me trouvais pour la majorité du spectacle, la prestation m’a paru comme une seule et même chanson, certes avec des variations, mais sans véritable coupure. Même si je ne suis pas adepte de musique instrumentale, j’ai quand même perçu un immense talent et une complexité musicale dans l’œuvre de ces artistes.

Il s’agissait d’une deuxième présence au Cercle en quelques jours pour Mouse On The Keys. D’ailleurs, notre collaborateur Simon Provencher était sur place à leur première venue. Vous pouvez consulter son compte-rendu (beaucoup plus complet que le mien) juste ici.

Photos : Marion Desjardins/ Llamaryon