Je vais garder un excellent souvenir de mon premier spectacle à l’Anti. Un triple plateau éclectique et harmonieux qui m’a fait passer par toute une gamme de belles émotions.
Rob Moir
N’ayant jamais entendu parler du chansonnier torontois, je n’avais aucune attente face à sa prestation. Lorsqu’il est monté sur scène, guitare au cou, j’ai été agréablement surprise par sa musique folk-crue assumée et sa confiance sur scène.
Venu livrer quelques compositions de son plus récent album Adventure Handbook et de ses précédents opus, Moir a brisé la glace avec une pièce de pirates fort convaincante, Lost and Found Like you, tirée de Places To Die. Je m’imaginais bien écouter cette musique sur la route, les fenêtres baissées, visage au vent. Après avoir interprété une chanson inspirée d’une anecdote de covoiturage, il a, selon ses dires, présenté une partie plus «heavy métal» de son répertoire. À mon avis, c’était plutôt du soft-métal qui rentrait tout de même au poste!
Les interventions humoristiques du poète, dans un français quelque peu bricolé (on salue l’effort), ont su divertir les quelques spectateurs présents en début de soirée. Il a d’ailleurs gagné le cœur des gens avec cette déclaration audacieuse : «J’aime Québec, c’est une parfaite province. Fu** Ontario!» Bref, il a fait bonne impression ce cher Rob!
Hein Cooper
Sans grande surprise, la place était saturée d’oestrogènes. En effet, la gent féminine était au rendez-vous pour se faire bercer par la douce voix de Hein Cooper (et probablement pour se satisfaire la rétine par la même occasion). Mais détrompez-vous, l’Australien a beaucoup plus que du eye candy à offrir…
Directement arrivé de son Australie natale quelques jours auparavant, l’auteur-compositeur-interprète s’excuse d’être encore un peu sous l’effet du décalage horaire. Cette soirée était l’occasion pour lui de jouer les compositions de son premier album complet, The Art of Escape, tout juste avant sa sortie canadienne.
La dépouillée Dopamine a immédiatement plongé la salle dans une atmosphère enveloppante et apaisante. Sur scène, la proposition minimaliste, dépourvue d’artifices, est percutante par son authenticité. La sincérité de la démarche du musicien est une de ses plus grandes forces. Il réussit à nous ancrer dans le moment présent, à nous faire oublier tout le reste.
Avec ses sonorités électros, The Real fait état de l’expérimentation musicale de Cooper, l’éloignant quelque peu de ses racines folks. Il y reviendra rapidement avec l’excellente Curse of my life, pièce empreinte de nostalgie, livrée avec une force tranquille.
Hein s’est ensuite brillamment approprié Runaway de Kanye West. Une version guitare-voix poignante qui a complètement chassé l’originale de mon esprit. Autre coup de cœur pour son interprétation de Luna Sky, superposant des couches de sa voix pour créer une chorale imaginaire. Frissons, frissons.
Pour les trois pièces suivantes, il a invité ses bons amis de Foreign Diplomats à le rejoindre sur les planches. La chimie opérait naturellement entre les musiciens et leur complicité était palpable dès les premiers accords de Rusty. Les festivités se sont poursuivies avec All my desires et Overflow.
En guise de finale, seul sur scène avec sa guitare, Hein Cooper a semblé suspendre le temps en interprétant la pièce-titre de son album. Un peu magique, tout simplement.
Foreign Diplomats
Une valeur sûre pour mettre le party ? Juste à inviter Élie, Thomas, Emmanuel, Antoine et Charles sur un stage. Cette soirée n’a pas fait exception à la règle. Le volcan FD était en pleine ébullition, comme à son habitude.
Mexico a donné tout un coup d’envoi à la soirée, suivie de Comfort Design (dont le super beau clip est sorti il y a quelques jours) et Lily’s Nice Shoes! Les cinq jeunes hommes sont complètement habités par la musique et ça déteint inévitablement sur la foule. Je me suis ensuite éclipsée, le temps d’une entrevue avec M. Cooper. À mon retour, c’était l’énigmatique et sombre Lies (of November) qui magnétisait les spectateurs.
Les gars ont tout donné ce soir-là et ont visiblement eu beaucoup de plaisir. Le fougueux Thomas a même pris un petit bain de foule au grand plaisir des filles qui se trouvaient aux premières loges. Le sentiment festif s’est facilement propagé dans le public, qui semblait ravi de sa soirée. Comme personne ne voulait qu’elle se termine, les musiciens ont offert You Decide en rappel. Puis, comme une cerise sur le sundae, Hein Cooper s’est joint à eux pour boucler la boucle avec l’exaltante Queen + King.
Pour mieux connaître le band, je vous suggère de lire l’entrevue que j’ai réalisée avec Élie et Thomas! Rob Moir sera de retour à l’Anti ce lundi 4 avril, alors qu’Hein Cooper et Foreign Diplomats partageront la scène à nouveau pour une série de spectacles ces prochains jours.
Catch’em while you can!
6 avril : Gatineau – Minotaure
7 avril : Montréal – Théâtre Fairmount
8 avril : Trois-Rivières – Ti-Petac
9 avril : Sorel – Pub O’Callaghan
15 avril : Sherbrooke – Petite Boîte Noire *sans Hein Cooper*
Photos : Marion Desjardins/ Llamaryon