Ça y est, la grande fête est lancée. On a eu bien peur que la pluie, cette petite vicieuse, vienne gâcher la fête, mais non, elle a cessé de tomber juste à temps. Le temps était plutôt frais, mais on va se dire la vérité : il y avait une vague de chaleur au parc de la Francophonie!
Voici notre compte rendu. Avec photos, bien entendu!
Rick Morissette – L’Anti
On s’attendait à quelque chose de pas propre. Mais y’a pas propre pis pas propre! Difficile de faire plus mauvais garçon vulgaire que le Rick Morissette Band! La grosse voix de Morissette, accompagnée d’un harmoniciste et d’un joueur de ukelele un peu déjanté (qui me dit vaguement quelque chose… ça doit avoir un autre projet, ce jeune-là!), ça donne un tout qu’il faut bien sûr prendre au… premier degré.
Du pipi-caca-fesses de qualité bien assumé. (Jacques Boivin)
Heymoonshaker – Place d’Youville
Il se passe quelque chose entre ces deux britanniques charismatiques à fond et le Québec. Est-ce parce qu’on a le blues, nous aussi? Pendant qu’Andy BaLcon nous charme par ses riffs et sa voix faite pour le blues, Dave Crowe s’occupe de la section rythmique en faisant le beatbox et en gesticulant pour maintenir le rythme. Les deux ensemble font quelque chose d’unique, de beau, qui ne peut être bien rendu que sur une scène. On dit souvent que Crowe vole la vedette ici, mais sans les mélodies de BaLcon, ça serait beaucoup moins intéressant. (Jacques Boivin)
Peter Henry Phillips – Scène Fibe
Appelé à la dernière minute pour remplacer Charlotte Cardin (qui était elle-même appelée à remplacer Brandi Carlisle sur les Plaines), Phillips a su charmer les gens qui s’attendaient à un peu de douceur. Programme composé en grande partie de chansons de l’excellent album The Origin. Peu de surprises pour ceux qui ont déjà vu le jeune homme, mais ceux qui ne savaient pas à quoi s’attendre étaient agréablement surpris par la voix superbe et les mélodies aériennes de Phillips, qui a même eu droit à quelques « mais c’est Pilou! » chez les spectateurs. (Jacques Boivin)
Laurence Nerbonne – Parc de la Francophonie
L’ex-meneuse de la formation Hôtel Morphée a baptisé la version améliorée du Parc de la Francophonie en interprétant les excellentes pièces électro-pop de son premier album solo XO. Malgré la froideur du temps et du public clairsemé, Laurence Nerbonne, armée de son attitude fonceuse, a offert une prestation dynamique avec ses musiciens, à l’image du girl power qu’elle incarne si bien.
Pour avoir assisté partiellement à sa prestation en clôture des dernières Francos de Montréal, une ambiance de fin de soirée convient davantage à sa musique dansante tout en incitant les gens à se laisser aller plus facilement. J’aurais aimé revoir la musicienne dans un tel contexte au FEQ. Partie remise l’an prochain? (Marie-Thérèse Traversy)
Jay-Jay Johanson – Impérial Bell
Le grand crooner suédois, qu’on avait vu en 2015, était de retour en formule trio devant un parterre (assis) qui se remplissait lentement, mais sûrement. Johanson a bien entendu interprété quelques chansons de son dernier album, Opium, mais il a aussi fait quelques crochets vers le « bon vieux temps » de Tattoo, Whiskey et Poison. Bien entendu, il a sagement évité la période Antenna (ce qui a déçu un fan, qui aurait bien aimé entendre On the Radio… on ne l’invitera pas comme DJ, lui). Johanson ne bouge pas beaucoup sur scène (sauf pour s’effacer et laisser toute la place à ses musiciens pendant les bouts instrumentaux), il parle très peu, mais ça n’a aucune importance. Quand il a la main sur le micro, tout le monde écoute religieusement cette voix sortie du ciel. Évidemment, c’est avec une ou deux larmes aux yeux qu’on a écouté Johanson nous chanter la toujours sublime On the Other Side.
Mais 55 minutes, c’est trop court. Beaucoup trop court (même si c’est environ 10 minutes de moins que son spectacle régulier). On en aurait pris trois fois le double. Que voulez-vous, c’est si beau, un géant fragile! (Jacques Boivin)
Francesco Yates – Parc de la Francophonie
Quelle découverte étonnante ! Le jeune torontois, à peine vingtenaire, en a mis plein les yeux et les oreilles. En une fraction de seconde, il a conquis les spectateurs avec ses déhanchements sensuels, sa voix haute perchée et ses impressionnantes habiletés de guitariste et de pianiste. Son potentiel est énorme et on comprend immédiatement pourquoi Pharrell Williams l’a pris sous son aile.
Francesco a réveillé l’ado de 15 ans en moi. J’étais complètement fan, absorbée par son univers éclectique entrecroisant R&B, rock, soul et pop, charmée par sa bouille sympathique. Impossible de rester de glace devant un feu d’artifice comme Yates. L’assistance ne se faisait pas prier pour se trémousser sur les tubes issus du EP homonyme du prodige dont Better To Be Loved, Call et Change the Channel. Le garçon a l’étoffe d’une star et déborde de personnalité, il n’y a pas le moindre doute qui plane à cet égard. Une prestation survoltée (et un nom) qu’on n’oubliera pas de sitôt. (Marie-Thérèse Traversy)
Karim Ouellet – Parc de la Francophonie
Ouf ! Pas évident pour Karim Ouellet et sa bande de faire suite à un artiste aussi énergique et flamboyant que Yates. Mais, quand on entend la foule hurler son nom, on comprend vite que Karim occupe une place bien particulière dans le cœur des festivaliers. Avec raison, puisque la rentrée à Québec de Trente, troisième opus du chanteur, aura été une réussite sur toute la ligne.
On avait sorti l’artillerie lourde pour l’occasion. Les choristes, le saxophone, la trompette, le multi-instrumentiste/créateur d’ambiance King Abid et les invités Daddy Rushy et Claude Bégin étaient tous de la partie. En plus de livrer magnifiquement les chansons de son plus récent album, Karim nous a fait le bonheur de replonger dans ses oeuvres précédentes, FOX et Plume, en revisitant entre autres L’amour et Décembre.
Parmi les moments forts de la soirée, on compte le crowd surfing de Bégin (très peu vêtu comme à son habitude) dans une boule gonflée géante, l’adorable chorale d’enfants et les deux violonistes sur la touchante Marie-Jo ainsi que la fête finale sous les ballons multicolores pendant Karim et le loup. «Vous ne pouvez pas vous imaginer le plaisir que j’ai de jouer ici», a lancé l’artiste spontanément. Et bien cher Karim, le plaisir est partagé. (Marie-Thérèse Traversy)