[FEQ] Compte rendu, 8 juillet 2016

Le soleil est venu faire un petit tour au Festival d’été de Québec en cette deuxième journée de concerts tous azimuts. Une journée remplie de découvertes, de surprises et de coups de coeur.

Mon doux Saigneur

Mon Doux Saigneur - Photo : Jacques Boivin
Mon Doux Saigneur – Photo : Jacques Boivin

Sous le soleil de la Place d’Youville, les spectateurs étaient dispersés pour accueillir la formation Mon Doux Saigneur, finaliste de la 20e édition des Francouvertes. La tête dirigeante, l’attachant Emerik St-Cyr, et ses acolytes ont toutefois réussi à rallier les troupes et à gagner les cœurs au fil des chansons. J’ai d’ailleurs remarqué que plusieurs générations dansaient, appréciant visiblement la proposition marginale des musiciens.

Le groupe a passé a travers son premier EP en offrant notamment Personne le ne sait pas et Si j’ai les yeux rouges, en plus de jouer la petite nouvelle Le Courant. Une voix qui a du vécu, une poésie crue et un phrasé qui ne sont pas sans rappeler Philippe Brach par moments. Des compositions qui témoignent de blessures, livrées avec sincérité et reçues comme une grosse dose de beauté brute. Bref, un premier passage fort convaincant dans la Capitale pour ces jeunes hommes au talent indéniable. (Marie-Thérèse Traversy)

Caroline Savoie

Caroline Savoie – Photo : Jacques Boivin

Lauréate au Festival international de la chanson de Granby en 2015 et ex-participante à The Voice en France, l’acadienne a charmé bien des festivaliers avec ses compositions folk-pop (un peu country) qui déplacent de l’air. Lumineuse, souriante et volubile, l’artiste qui possède un timbre vocal chaleureux, n’a pas peur de pousser la note. Et que dire de son accent (beaucoup plus prononcé quand elle parle) qui est tout simplement savoureux.

Savoie a interprété quelques morceaux tirés de son EP Laisse-moi rêver, nous a offert Aux Alentours, le premier extrait de son album dont la sortie est prévue cet automne, et a repris Le vent nous portera de Noir Désir. Assurément une fille qui fera jaser de plus en plus ! (MTT)

Louis-Jean Cormier (PopUpFEQ)

Louis-Jean Cormier – Photo : Jacques Boivin

Vers les dix-neuf heures, c’était noir de monde au coin d’Honoré-Mercier et de Saint-Joachim. Plusieurs dizaines de privilégiés avaient déchiffré les indices et s’étaient rassemblés pour assister à une petite messe musicale impromptue avec le maître des «Grandes Artères». Après avoir joué pour quelques chanceux lors d’un trajet d’autobus, Louis-Jean, son complice Simon Pedneault et leurs guitares sont descendus à l’arrêt pour faire vivre un avant-goût acoustique du spectacle orchestral de ce soir au Parc de la Francophonie.

Debout sur un banc de parc aux abords de la route, au milieu des enfants et des passants, ils ont joyeusement pigé dans les deux albums solo, débutant par L’ascenseur puis, Si tu reviens et J’haïs les happy ends. «C’est quoi nos hits déjà ?», a lancé l’artiste avec humour avant d’entamer la demande spéciale, Complots d’enfants de Félix Leclerc, et Bull’s eye. Le public s’est ensuite transformé en choriste sur Tout le monde en même temps, hymne rassembleur par excellence. C’est dans ces petits-grands moments que le festival révèle toute sa magie. 

Qui sera le prochain à nous offrir un concert intime mémorable? Les paris sont ouverts! (MTT)

Pépé et Mononc’ Serge

Pépé et Mononc Serge – Photo : Jacques Boivin

C’était devant un Impérial Bell complet que Pépé et sa guitare et Mononc Serge ont fait danser et chanter la foule énergique rassemblée devant eux. Accompagnés de leurs contrebasse et guitare respectives, Mononc’ et Pépé montraient une belle chimie et une grande complicité sur scène. Les chansons plus grivoises ou engagées (Chanteur engagé, Joël Legendre ou Cerveza) rencontraient les classiques (Les patates, Fakek’ choz, Hostie de bonne smoke) des deux artistes pour le bonheur des festivaliers en liesse.

Après un court entracte et le temps de trois chansons, Mononc Serge se retrouve seul sur scène, car Pépé était parti chercher de la bière au dépanneur. Une fois revenu, le party a pu continuer. Les deux auteurs-compositeurs ont su mettre en valeur leurs « mauvaises tounes » de leur répertoire. Un super spectacle pour faire découvrir l’un ou l’autre des deux artistes. (Marie-Eve Duchesne)

Pony Girl

Pony Girl – Photos : Jacques Boivin

Agréablement surpris par cette formation ottavienne qui fait dans la pop indé un brin fuzzée. Très atmosphérique, au point de rencontre du très acoustique et du synthétique. Ajoutez-y la clarinette de Yolande Laroche, qui fait la majorité des voix avec Pascal Huot, et vous avez ici de la belle musique, qui prend le temps d’entrer dans nos esprits. La foule a semblé apprécier aussi, trop occupée à écouter le spectacle pour papoter. Une belle découverte. (Jacques Boivin)

Debauche

Debauche – Photos : Jacques Boivin

Si vous aimez les groupes d’influence tzigane, à l’esprit plutôt punk, mais à la musique toujours festive, vous allez adorer cette formation louisianaise qui nous fait voyager en Europe de l’Est. Il y a beaucoup d’énergie dans l’air avec cette formation dont nous vous reparlerons certainement!

 

The OBGMs

The OBGMs – Photo : Jacques Boivin

La formation torontoise était attendue de pied ferme à L’Anti pour le concert de ce groupe torontois qui met le feu aux poudres partout où il passe. Les quatre membres du groupe débordent d’énergie et leurs chansons, explosives à souhait, se situent au limites du punk et du funk. Impossible de ne pas avoir du plaisir avec eux. (JB)

Les Deuxluxes

Les Deuxluxes – Photos : Jacques Boivin

Le parterre de l’Impérial s’est transformé en immense piste de danse sur laquelle quelques centaines de festivaliers ont pu lâcher ce qui leur restait de folie. Et de la folie, il y en avait en masse hier soir. Je ne compte plus les fois où j’ai vu le dynamique duo : en première partie de Canailles au Cercle, collé sur une bande de jeunes hooligans gaspésiens au Brise-Bise, dans un Hôtel St-Prime bondé de Bleuets sur le party, et maintenant, devant plusieurs centaines de fans finis et de festivaliers curieux qui lui ont réservé un accueil plus que chaleureux.

Ça tombe bien, Les Deuxluxes étaient particulièrement en forme. Étienne Barry cachait derrière ses éternels cheveux au visage un gros sourire satisfait pendant qu’Anna Frances Meyer, qui avait revêtu son « meilleur cuir » pour Québec, malmenait son instrument en chantant et en dansant comme si elle était possédée par le diable en personne.

Il restait encore deux chansons au menu lorsque j’ai quitté l’Impérial, exténué, mais content d’avoir été témoin de ce beau moment de rock and roll. (JB)