[FEQ] Compte rendu, 14 juillet

Tout d’abord, un petit mot pour nos amis français : CÂLIN.

Cela dit, effectifs très réduits pour votre équipe préférée. Pas de Fred Pellerin pour nous, ni de Rachid Taha. Nous sommes allés passer une petite veillée folk avec quelques artistes fort attendus : ArcherTire le coyote et The Decemberists.

Archer

Archer – Photo : Jacques Boivin

On a vu le grand Australien à l’air poqué, l’oeil à la Colombo, au District St-Joseph, où il avait été magistral. Cette fois, au lieu de jouer devant une centaine de personnes qui avaient les oreilles grandes ouvertes, Archer devait ouvrir la soirée devant un Parc de la Francophonie qui se remplissait lentement, mais sûrement. Visiblement nerveux au début de la prestation, alors que le public avait plus envie de papoter que d’écouter son folk très old school, cet heureux croisement entre Johnny (Cash) et Félix (Leclerc) a réussi à attirer l’attention.

Cependant, on va être honnêtes : même si Archer s’est bien tiré d’affaire, c’était bien meilleur la veille, dans des conditions optimales, proche du bar et de son whisky.

Tire le coyote

Tire le coyote – Photo : Jacques Boivin

C’est avec une mine ravie que Benoit Pinette est monté sur la scène du Pigeonnier pour la première fois de sa carrière. Heureux d’être la tranche de jambon entre Archer et The Decemberists, Tire le coyote a proposé un programme écourté au sein duquel il a biffé quelques-unes des chansons les plus douces de son répertoire.

C’est ainsi qu’on a pu entendre, entre autres, Ma révolution tranquille, Les chemins de serviette, Moissonneuse-Batteuse (toujours aussi efficace) et quelques autres. Ce qui n’a pas empêché Pinette de nous balancer Jésus (que votre humble serviteur se retenait d’entonner à tue-tête dans la fosse), Jolie Anne (seul avec un Shampouing au sommet de son art) et Confetti (et son solo de guitare de la fin…). À l’avant, ça chantait Chanson d’amour en sol standard avec Pinette avant de crier follement chaque fois qu’on lui demandait de le faire sur Chainsaw.

Tire le coyote – Photo : Jacques Boivin

On aurait peut-être apprécié un L’âge d’or vaut rien, qui montre tout le talent de conteur de Pinette, mais ça sera pour une prochaine fois (seul, au piano, pendant une prestation surprise au Festif, me semble que ça botterait des derrières *tousse* *tousse*). Beau tour de chant, placé dans une case horaire parfaite pour montrer que Tire le coyote n’a rien à envier par rapport à ce qui se fait à l’échelle mondiale.

The Decemberists

The Decemberists – Photo : Jacques Boivin

Ça fait des années qu’on attend la venue de Colin Meloy et ses complices de Portland (Oregon). Le rêve s’est enfin réalisé hier soir.

On vous avoue qu’on a eu un peu peur : la troupe est reconnue pour l’audace de ses programmes et on en a eu un exemple probant hier quand après une superbe The Crane Wife 3, le groupe s’est lancé sur The Island, une longue chanson de 12 minutes en trois temps. Évidemment, votre humble serviteur jubilait dans la fosse, le meilleur endroit (et de loin) pour assister à ce moment parfait. Tellement qu’il est sorti avant Make You Better, la troisième pièce!

The Decemberists – Photo : Jacques Boivin

Juste avant de se lancer dans une série d’extraits de l’accessible The King is Dead, Colin Meloy s’est questionné sur la signification de ces macarons lumineux qui scintillaient un peu partout devant lui. Bienvenue à Québec, mon Meloy, qui a déjà été président du club de français de sa polyvalente. Après quelques chansons tirées des premiers albums du groupe, Meloy a eu le culot de nous proposer une nouvelle chanson dans la lignée des deux plus récents albums studio. Il y a comme eu un petit passage à vide par la suite, mais celui-ci n’a duré que le temps de deux chansons, avant qu’on reparte sur les chapeaux de roues avec The Rake’s Song et O Valencia (ma touuuuuuuune).

The Decemberists – Photo : Jacques Boivin

Plus distant en début de concert, Colin Meloy s’est ensuite payé la traite en contrôlant les applaudissements de la foule comme moi quand je jouais sur les pitons du système de son. Comme dans mon souvenir, l’effet était magique (et très drôle, en plus de ne rien briser). Meloy a remis ça plus tard en prenant le contrôle de nos mains, puis en jouant les chefs d’orchestre (sérieux, un orchestre symphonique devrait l’embaucher, il a la prestance nécessaire).

The Decemberists – Photo : Jacques Boivin

Tout au long de la prestation, les membres du groupe ont montré toute la mesure de leurs nombreux talents. Jenny Conlee, cachée (mais pas trop) derrière ses claviers, joue de tout, même du glock et de l’accordéon, Nate Query groove tranquillement sa basse, Chris Funk passe de la guitare à la mandoline en passant par le banjo et John Moen marque le rythme. En plus, deux choristes viennent compléter le tout. Ça tombe bien, tous ces gens talentueux sont nécessaires pour parvenir à interpréter les créations riches et complexes de Meloy.

Le rappel a été tendre quand Meloy a chanté la douce 12 17 12, précédée d’un commentaire faisant directement référence aux attentats de Nice. Traduction libre : « Faudrait qu’on médite un peu sur ce que sont la liberté, l’égalité et la fraternité ».

Le rappel a aussi été délicieux. Comment peut-il en être autrement après cette interprétation rythmée et rigolote de The Mariner’s Revenge Song, un des grands classiques du répertoire des Decemberists? Le groupe a même apporté une baleine géante en carton… qui a mangé tous les membres! Heureusement, ils ont pu finir le concert dans le ventre de celle-ci…

… au grand bonheur de tous!