Le mercredi 20 juillet dernier, une foule formée d’admirateurs et d’admiratrices et de leurs ami(e)s sont venus entendre l’artiste né en Mauritanie, ayant grandi au Sénégal et vivant à Paris. Cette foule était représentée par des gens de tous âges. Un spectacle vraiment réussi, malgré quelques problèmes techniques et des instruments pas toujours parfaitement calibrés lors des premières chansons, désagréments occupant beaucoup l’attention d’un technicien plutôt alerte et dévoué malgré tout !
Le spectacle est divisé en deux parties plutôt non conventionnelles, la première se voulant plus courte que la deuxième, Touré était avec un groupe de musiciens plutôt inusité. Par exemple, la contrebassiste Juliette Malgrange s’est rajoutée au groupe spécialement pour le spectacle. À mon avis, il s’agit d’une bonne idée de l’inclure, puisque ses notes ajoutent un petit quelque chose de touchant dans les mélodies. La batterie de Lio Kigaba, surtout avec ses petits bongos, apportait une touche exotique et rythmique aux chansons.
Cette première partie évoquait musicalement les incontournables du folk des années 1960-70, que ce soit Bob Dylan ou Paul Simon. Seul pour les deux premières chansons (Khoné et Banta), l’auteur-compositeur-interprète ne lésine pas à utiliser sa voix aux riches nuances et à se servir de sa guitare comme percussion. Le son qui y émanait était tellement clair et pur que je me demande quel est le produit utilisé pour fabriquer l’instrument. Durant la première partie, Malgrange s’ajoute sur scène, suivi du guitariste Chris Velan. Un trio fort inspiré ! Le spectacle, pourtant bien parti, a dû être malheureusement interrompu quelques instants pour régler des détails techniques. Heureusement, Touré s’est montré à l’aise avec ses collègues et avec la foule en plus d’avoir de l’humour, ce qui a permis de ne pas trop gâcher le déroulement.
Après une pause précédée de quelques chansons, une « mise en bouche » selon Touré, la deuxième partie s’est avérée plus généreuse tant en chansons qu’en instruments, puisque tout le monde était là pour une bonne partie des pièces : incluant le batteur, mais aussi le bassiste Grégoire Carrier-Bonneau, qui apporte tantôt une touche country, tantôt une touche funky aux pièces. Au fil de cette seconde portion de spectacle, les musiciens viennent, partent et reviennent. Les chansons jouées évoquent autant Tracy Chapman, le folk progressif des années 1970, Johnny Cash rencontrant Nil Rogers ou le folk métissé. La dernière pièce avant le rappel (Oma) est assez marquante, notamment parce qu’on peut voir Touré complètement habité (pour ne pas dire possédé), les pupilles presque disparues de leurs orbites ! Une deuxième partie à mon avis tout à fait réussie, voire enlevante, qui a complètement éclipsé une première partie agréable, mais inégale techniquement.
La scène du Club Balattou, lieu mythique de la scène « World » à Montréal et berceau des Nuits d’Afrique, était donc le lieu idéal pour présenter le spectacle, dont des titres tirés de son dernier album Amonafi (qui veut dire « Il était une fois » en wolof, dialecte parlé notamment au Sénégal). L’album, que je suggère de vous procurer, raconte l’histoire des premiers Hommes jusqu’à nous, pour finalement nous faire comprendre que nous venons tous des mêmes parents.
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Un spectacle globalement bien exécuté, qui a valu mon déplacement Trois-Rivières/Montréal (Dieu sait que je déteste conduire à Montréal !) et qui a semblé avoir conquis autant le couple venu de France et découvrant par hasard le passage de Touré que la mère de trois enfants ayant réussi à faire garder ses enfants pour suivre son amie admiratrice.
Crédits photos : Peter et Elaine Graham