Pour la troisième journée de sa onzième édition, les organisateurs d’Osheaga ont mis le paquet : sur toutes les scènes on pouvait voir des artistes et des groupes qui accomplissaient avec brio leur tâche de faire monter l’intensité petit à petit, jusqu’à l’apothéose et l’épuisement total.
Je vous raconte. Tout d’abord, je dois mentionner que je suis arrivé vers 14 heures, question de frire moins longtemps avec ma crème solaire qui me faisait plutôt penser à de l’huile de canola (oui, j’ai vérifié, non, c’est pas écrit Pasta Dental sur le tube). Petit crochet pour annoncer mon arrivée à l’accueil des médias et me prendre une bouteille d’eau bien froide (ne riez pas, c’est le truc que j’ai le plus apprécié de ma vie jet-set), puis on décolle vers la scène verte.
Le soleil brûle la peau, mais qu’à cela ne tienne, rien ne me fera manquer la prestation des Australiens The Paper Kites. Leur indie rock tout doux se prête peut être mal à un gros show sous le soleil, mais la proposition est acceptée avec ravissement par un parterre qui n’a cessé de se remplir. On rêve de les voir dans un lieu plus accueillant comme le District St-Joseph. Ca tombe bien… Ils y seront justement le 21 novembre.
On poursuit avec The Struts et jamais je n’ai été aussi content d’arpenter les scènes secondaires cet après-midi. Le groupe anglais mené par Luke Spiller propose un show parfait pour un festival. Du gros glam rock bien baveux que notre squelette préféré aurait mauditement apprécié malgré son manque total d’originalité. Mais c’est tellement assumé, c’est tellement un spectacle haut en couleurs grâce en grande partie à la fougue des musiciens et de Spiller, qui étaient littéralement plogués sur le 220. Spiller, bête de scène incroyable, a fait participer le public tout au long de la (bien trop courte) prestation. On en redemande!
Ce fut ensuite au tour du New-Yorkais St.Lucia d’offrir son indie pop vitaminée qui m’avait tant plu il y a quelques années. Jean-Philip Grobler a pris du galon et de la profondeur depuis le temps! Grobler et ses complices ont joué plusieurs pièces du dernier album, Matter, en plus de quelques pièces de son premier opus. La prestation était convaincante et on dansait à qui mieux mieux, mais la plupart des festivaliers écoutait le show de loin, question d’avoir une bonne place pour le groupe suivant à la scène de la vallée.
The Strumbellas a offert un concert passablement semblable à celui qu’il avait donné au Festival d’été. Le groupe canadien m’a beaucoup surpris, probablement parce que je n’ai pas écouté assez attentivement leur plus récent album, Hope. The Strumbellas arrive à se démarquer de ses pairs dans la catégorie pop de grange grâce à des chansons qui sont non seulement fédératrices, mais aussi fort entraînantes. Même dans les moments les plus introspectifs, on a envie de taper du pied et de hocher la tête. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait à plus d’une reprise. Première communion de la journée. Seul pépin : la foule était immense, à un point tel que le groupe n’aurait vraiment pas eu l’air fou sur une des grandes scènes, mais bon, ça ne cadrait pas très bien avec le programme de la journée là-bas.
Temps d’aller me rafraîchir et d’aller voir les artistes de l’autre côté. Je m’installe au milieu de la foule pour Grimes. Claire Boucher, qui n’a cessé de nous dire qu’elle était mal en point et qui est partie quelques minutes avant la fin de sa prestation, est venue bien près d’allumer un incendie avec ses danseuses-joueuses de guitares et ses propres chorégraphies. Sur le parterre, ça danse tout aussi joyeusement tout en se laissant transporter par la voix aérienne de Grimes, qu’elle pimente parfois de cris gutturaux. Non. Sérieux, à part le fait qu’elle se tenait régulièrement le ventre, on n’aurait jamais pu croire qu’elle était malade! Tout un contraste avec la Grimes que j’ai vue en 2011 en première partie d’Arcade Fire!
Bon sang que c’est compact. Je sais que l’effet d’aspiration finirait par m’approcher à une distance raisonnable de Thom Yorke à la fin de la soirée si j’étais patient, mais pas question que je passe tout mon temps là! Après un petit tour de reconnaissance, je décide d’aller me réfugier dans la zone or, un endroit accessible si vous avez le portefeuille assez garni (pensez Zone avant-scène au FEQ, mais avec une terrasse). On rit, mais à mon âge, c’est une option fort intéressante. Le bar et les toilettes ne sont jamais loin et la moyenne d’âge se rapproche pas mal plus de ma réalité que de l’autre côté.
Le groupe suivant, M83, a poursuivi sur la lancée de Grimes en offrant une prestation des plus enjouées, énergiques, dansantes, captivantes… on pourrait ajouter des superlatifs bien longtemps, mais désolé, je n’ai pas pris de notes. J’étais bien trop occupé à danser ma vie. Je me rappelle qu’un moment donné, j’ai reconnu la divine Couleurs qui, en spectacle, devient une orgie percussive au cours de laquelle on se dit que la vie manque parfois de cowbell. La folie parfaite.
Malheureusement, Disclosure n’a pu arriver à temps de l’aéroport pour donner son concert. À la place, on a eu une prestation du Slovène Gramatik qui, flanqué d’un guitariste qui avait la tronche d’Auerbach, a réussi à combler l’absence en nous donnant de quoi danser en attendant la grande finale, qui a été devancée d’une vingtaine de minutes.
On ne se peut plus. C’est la folie. La foule crie RADIOHEAD! RADIOHEAD! RADIOHEAD! On est tous surexcités. Du côté des « réguliers », ça tombe malheureusement comme des mouches. La déshydratation, grand mal des festivals de musique. Je serre bien fort ma petite bouteille d’eau, ce qui ne m’empêche pas de me commander une petite frette. C’est une grande occasion, j’allais me rappeler de ce show-là parce que ma tête allait l’enregistrer au grand complet, je pouvais bien me lâcher un peu lousse.
Note de l’auteur : Il y a 15 ans, soit le 5 août 2001, j’étais au même endroit pour voir le même groupe. Atteint du cancer, je venais, deux jours plus tôt, de subir mon dernier gros traitement de chimiothérapie. Comme vous pouvez le constater, je suis encore ici aujourd’hui. Vous comprendrez donc que non, je ne serai pas objectif, que ce groupe a pour moi une importance particulière et que je ne serai pas des plus objectifs au fil des prochains paragraphes. Il se peut que la suite vous tombe sur les nerfs en raison de sa longueur. Désolé. Mais j’ai pensé à vous. J’ai placé un TL;DR (Too long; didn’t read) à la toute fin de l’article.
À 20 h 35, les membres de Radiohead entrent en scène. C’est l’hystérie. Je regarde devant moi : j’ai une vue parfaite, le son est excellent, mais les éclairages sont assez ordinaires dans le viseur. À l’oeil, cependant, ils sont parfaits, monochromes, plongeant parfois Yorke et sa bande dans une mer de rouge, parfois dans un océan de bleu, parfois même dans un tsunami de vert. En haut de la scène, des écrans diffusent des images des musiciens à partir de caméras qu’ils ont installées un peu partout. On voit à peu près tout, du visage de Yorke aux mains de Johnny Greenwood (non, on lui voit jamais la face). C’est magnifique. Vous comprendrez donc que je n’ai pas tardé à ranger l’appareil photo et le téléphone et à contempler le spectacle.
Pour cette tournée, comme ce fut le cas pour la tournée qui accompagnait King of Limbs, le groupe s’est offert les services de Clive Deamer (Portishead) pour accompagner Selway à la batterie. Cette couche supplémentaire de percussions a ajouté beaucoup de rythme à l’ensemble des pièces, surtout aux nouvelles, celles de A Moon Shaped Pool, qui ont une complexité et une richesse qui surpassent pas mal tout ce que le groupe avait proposé jusqu’à maintenant. On se demandait d’ailleurs comment les gars allaient interpréter ces chansons. On a eu la réponse très rapidement, à coups d’archets, de rythmes endiablés et d’envoyées lyriques d’un Yorke plus aérien que jamais. Le résultat : une Burn the Witch qui place la barre très haut pour la suite, une Daydreaming toute en douceur qui va sûrement devenir un classique dans quelques années et une Ful Stop envoûtante. « Ça y est », nous dit Yorke, « vous êtes lancés, on peut commencer ».
Nous sommes debout, prêts à tout, prêts à recevoir tout ce que le groupe anglais pouvait nous balancer à la figure. Du moins, nous le pensions. Aussitôt que nous reconnaissons les premières notes de 2 + 2 = 5, nous hurlons notre joie sous le regard attendri de Yorke, qui nous fait un de ces regards taquins dont il a le secret quand il est en forme. La chanson démarre lentement, doucement, et on entend la foule qui chante déjà en choeur. On anticipe le moment où le groupe appuie sur le détonateur. Lorsqu’il s’exécute, la foule explose et sautille en hochant rageusement de la tête. L’exutoire, toé. Maintenant qu’on est bien réveillés, aussi bien en profiter pour nous faire danser un peu avec l’excellente Bodysnatchers.
Je ne reviens toujours pas de ma veine. Je suis là à couvrir un show de Radiohead en tant que média dûment accrédité 15 ans après avoir célébré la victoire de la vie avec le même groupe. En plus, je suis entouré de mélomanes plutôt que de dudes et de bros, de gens qui sont venus voir le show plutôt que de faire du PR. Bon. J’arrête, je retourne au show, mais pas avant d’avoir envoyé un bref message à ma blonde pour lui dire combien j’aurais aimé qu’elle soit avec moi. L’émotion.
Ça n’allait pas s’arrêter là. On reste dans In Rainbows, le meilleur album du groupe depuis Kid A. Nude, pleine de soul, est interprétée toute en douceur. J’ai une pensée pour Patrick Watson, je ne sais pas pourquoi. Puis on enchaîne avec Reckoner. Yorke fait couler une larme sur ma joue pour une première fois ce soir. Ça ne sera pas la dernière. Oh que non. Cette chanson a sa couleur : le bleu. Le spleen. L’interprétation est parfaite. Nous avons tous la bouche grande ouverte d’émerveillement. Question de nous remettre de nos émotions, le groupe joue Bloom, une chanson quand même difficile avec son côté très jazzé. Pourtant, le public accepte volontiers la proposition et écoute sagement, applaudissant très fort après le morceau. C’est vrai qu’ici, les musiciens étaient tous vachement efficaces! Un jour, avec le recul, il faudra repartir un débat qu’on croyait réglé pour toujours : quel est le meilleur groupe rock de tous les temps? J’y reviendrai.
Retour à A Moon Shaped Pool pour une des chansons les plus accessibles de l’album, soit Identikit, immédiatement suivie de la jolie The Numbers. C’est là, après 11 chansons, qu’on s’est dit que le groupe n’avait encore joué aucune chanson d’albums précédant Hail to the Thief. Pourtant, nous étions toute ouïe malgré cette proposition qui ne manquait pas de couilles. Après une The Gloaming qui nous ramenait à quelque chose de plus électronique, le rythme s’accélère avec une Feral où Yorke se réchauffe un peu, question de nous préparer à ce qui allait suivre après Weird Fishes/Arpeggi.
Yorke nous fait un autre de ces sourires un peu cabotins. Il prépare un coup, celui-là. Il se met à pianoter sur son clavier. Everything in its Right Place. Enfin, une vieille vieille! On entre lentement en transe en même temps que le groupe qui, lentement mais sûrement, prépare une transition vers Idioteque. Oh, on va soit danser un bon coup, soit regarder Yorke lâcher son fou sur scène. Ah, pourquoi pas faire les deux en chantant avec Thom? « Here, I’m alive, everything all of the time! » You bet, sacrement!
C’est avec une There There survoltée que le programme principal va se terminer. On se regarde, incrédules, même si on sait qu’au moins un rappel allait suivre. Est-ce que Radiohead venait réellement de nous servir un show sans une maudite toune des trois premiers albums alors qu’ils n’ont pas hésité à y piger à leurs spectacles précédents? Sérieusement? Et nous, on a gobé tout ça avec bonheur? Oui, monsieur. Tout ce que ça a eu pour effet, c’est de nous donner encore plus faim. Heureusement, le groupe est revenu sur scène (j’espère, avec les applaudissements!) pour un premier rappel qui allait s’avérer généreux.
Tout d’abord, une chanson qu’ils n’avaient pas jouée depuis des années avant cette tournée, soit Let Down. Évidemment, on a des frissons au dernier couplet, comme il se doit, quand Yorke semble s’envoler en chantant comme il le fait si bien. Mes joues goûtent un peu salé. Et ce n’est pas la crème solaire. Deuxième moment de communion de la soirée.
Après une Present Tense qui nous ramenait en 2016, on retourne dans les années 1990 et les grandes communions avec Paranoid Android. Dès le premier accord, le public explose. Nous sommes en voiture. Encore là, un peu comme ils l’avaient fait avec 2 + 2 = 5, les spectateurs attendent impatiemment l’explosion au milieu de la chanson. On crie à l’unisson :
You don't remember You don't remember Why don't you remember my name? Off with his head, man Off with his head, man Why don't you remember my name? I guess he does
Les guitares se font assourdissantes, le solo endiablé. On délire. Vraiment. Les sourires sont béats. Puis le rythme ralentit. Les briquets s’allument (c’est rendu vintage, un briquet!).
Rain down, rain down Come on rain down on me From a great height From a great height, height
C’est beau, 45 000 personnes qui chantent en choeur. J’ai une petite pensée pour Dead Obies, à l’autre bout. J’aurais tant aimé les voir, eux aussi! Mais je suis ici et je vis un moment parfait comme il y en a si rarement. Je me sens juste tellement… bien! Après un tonnerre d’applaudissements, Yorke va chercher sa guitare acoustique. Oh, j’ai trois chansons en tête qui fonctionneraient très bien. Thom me prend par surprise avec Exit Music (For A Film), probablement une des chansons les plus tristes que j’ai jamais entendues.
Ça y est. Comme ça, sans pudeur, je pleure fort. Très fort. Plus que fort, c’est un torrent qui coule pendant que Yorke susurre « Sing us a song, a song to keep us warm, there’s such a chill, such a chill ». PAM! PAM! Padadam padadam! Comme prévu, l’intensité monte d’un million et demi de crans. Je regarde autour de moi. Je suis rassuré : ces chochottes pleurent toutes elles aussi. Il y a une telle violence dans cette chanson, exprimée si doucement, même dans la plus grande intensité, je ne comprends pas comment Yorke ne s’étouffe pas lui-même en sanglots en la chantant. Un véritable exutoire. Qui a quand même fait beaucoup de bien.
Heureusement, comme dernier moment de communion de ce rappel, c’est Karma Police que le groupe a choisi de nous jouer. Comme chanson fédératrice, difficile de faire mieux. Et c’est à coups de For a minute there, I lost myself chantés par la foule que Yorke, qui s’est tu pour mieux savourer ce moment, a quitté la scène.
Ah non, les gars, vous n’allez pas vous sauver de même. Ça nous prend au moins une autre chanson!
Finalement, on va en avoir deux. Lotus Flower, où Thom se remet à danser. Nous aussi. On va finir ça en beauté, ce show-là. Nos batteries internes sont toutes à 2 %, on va les dépenser bien comme il faut. Après les merci, ceci est vraiment notre dernière chanson, ou pas… d’usage, probablement pour dire merci au public montréalais d’avoir été aussi réceptif à l’égard d’un programme tout de même difficile à digérer pour un non-initié ou pour quelqu’un qui a arrêté d’écouter Radiohead après OK Computer, les gars de Radiohead se lancent dans cette chanson qu’ils ont longtemps détestée et qu’ils ne jouaient presque plus, mais que presque tout le monde espérait : Creep.
On a dû réveiller quelques Lambertois. Sérieux. La foule a crié tellement fort que j’ai cherché mes bouchons.
Et on a chanté cette chanson, plus vieille que 90 % des festivaliers présents. Tous en choeur. Tous tout croche. Certains deux tons au-dessus, d’autres trois tons en-dessous. Moi, je ne sais plus, je n’entendais que la musique et la clameur de la foule. On a beau trouver cette chanson indigne d’un groupe comme Radiohead, il faut avouer que ce moment, lui, était tout à fait approprié. Car c’est en croisant des centaines et des centaines de mines réjouies que j’ai quitté les lieux. Complètement vidé. Physiquement et émotionnellement. Mais tellement heureux.
En somme, il s’agissait d’une prestation plus que convaincante de Radiohead. Le groupe était en forme, ça se sentait. Yorke n’a peut-être pas beaucoup parlé, mais il n’en avait pas besoin. Le contact visuel était plus que suffisant pour nous enchanter. O’Brien, Selway et les Greenwood, ainsi que Deamer, ont fait comme ils ont toujours fait : jouer avec dextérité, mais surtout, avec un plaisir contagieux, même s’ils avaient surtout l’air concentrés sur leurs instruments. De son côté, Thom Yorke avait la voix un peu chevrotante à la fin, mais on peut comprendre qu’après 2 h 20 d’envolées aériennes et de chants atypiques, il ait été un peu fatigué. </chercher des poux> Ce concert passera-t-il à l’histoire? Dans la petite histoire d’Osheaga, sûrement. Mais dans la grande histoire de Radiohead? J’ai quelques réserves. Je me souviens encore du spectacle de 2001. Et je me souviens de quand je les ai croisés à Bonnaroo il y a déjà 4 ans. Des concerts mémorables, Radiohead en compte à n’en plus finir.
On va donc se contenter de marcher jusqu’à l’arrêt d’autobus, prendre la navette jusqu’à La Ronde et attraper l’autobus vers le pont Jacques-Cartier, qui était vide à cette heure-là. J’étais rendu dans Villeray au moment où je serais probablement monté dans le métro à la station Jean-Drapeau. Tant mieux. J’avais besoin de mes 3 heures de sommeil.
J’ai rêvé que j’étais à un show de Radiohead et que les gars jouaient Climbing Up The Walls, Electioneering, Fake Plastic Trees, How to Disappear Completely, I Might Be Wrong, Just, Lucky, No Surprises, Optimistic, Pearly, Street Spirit (Fade Out), Talk Show Host, True Love Waits (si magnifique sur A Moon Shaped Pool) et You and Whose Army. Quand je me suis réveillé, je me suis dit : « Naaaaaaah. C’était parfait comme ça. »
Ça l’était vraiment.
Mon bilan : demain.
TL;DR : J’ai vu le show. C’était bon. Ils ont joué des tounes d’OK Computer ou avant qu’à partir du rappel seulement. Zéro toune de The Bends. Et oui, ils ont joué Creep. Extase. C’est à se demander pourquoi j’avais besoin de 2 000 mots juste pour dire ça.