Après plusieurs présences dans les festivals (Francouvertes, Festival international de la chanson de Granby), Émile Bilodeau sort l’album Rites de passage.
Le jeune cégépien de vingt ans a des choses à dire. Dans son folk-comico-identitaire, il rappelle le ton de Bernard Adamus ou de Philippe Brach. Réalisé par Philippe B, le premier album de Bilodeau a aussi l’aide de Pierre Fortin (Galaxie) à la batterie, Michel-Olivier Gasse (Saratoga) à la basse et Alexis Dumais (Bernard Adamus) au piano.
Le premier extrait J’en ai plein mon cass donne le ton à l’album : candide et un peu insouciant. Il y va de ses contestations qu’il fait. « Il y a l’amour et puis le temps », chante Émile Bilodeau, thèmes récurrents dans cette première offre musicale.
Sur Crise existentielle, les musiciens ajoutent du mordant dans la musique du jeune auteur-compositeur-interprète. Amour de félin, quant à elle, surprend par la candeur du nouveau poulain de Grosse boîte qui chante sans pudeur à propos d’une relation amoureuse.
Dehors est un de mes coups de coeurs sur l’album. La langue de Bilodeau parle d’elle-même, et son refrain rappelle l’importance des réseaux sociaux dans nos vies et sur nos relations.
Tu me diras-tu est plus brute et plus crue que la précédente, ce qui fait un contraste tout à l’avantage de Bilodeau. América présente quant à elle le côté plus engagé du chanteur. Rosie, chanson courte pour sa copine, mais qui dit tout.
Dans le style de chansons faciles d’écoute, Bière s’apparente à ce que Bernard Adamus a fait avec Brun (La couleur de l’amour). « De la bière, s’il vous plaît, donnez-nous de la bière », demande Bilodeau à son auditoire.
Passer à la télé compare les exposés oraux et passer à la télé. L’autodérision est au rendez-vous et fait penser à un jeune Mononc’ Serge.
La folie sur Je suis un fou et Les Poètes maudits est peut-être bien passagère, mais Bilodeau est lucide dans ses paroles.
Sur Ça va, Émile Bilodeau est en discussion avec Dieu et un vieux « motard ». Un peu philosophique sur la vie, la chanson est une belle vitrine du travail d’auteur du chanteur.
On ne réinventera peut-être pas la roue avec le disque d’Émile Bilodeau, mais on se met rapidement dans les souliers de cégépien de l’auteur-compositeur. Le jeune homme a du talent, et on peut dire qu’il a bien réussi son rite de passage.
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