
« Play Your Own Songs! » C’est ce qu’un spectateur – ou bien ignorant ou bien franchement déplacé – a gueulé à Plants & Animals alors que Warren Spicer ouvrait un rappel de façon fort appropriée en jouant Hey! Thats No Way To Say Goodbye de Leonard Cohen. Pour vrai? Tu es assez imbécile pour interrompre un tel moment? Si le groupe voulait faire un spectacle complet de reprises, ce ne serait encore pas de tes maudites affaires! Ce moment illustre assez bien le genre de soirée qu’on a passée au Cercle; un mélange de bonheur suprême d’entendre un groupe au sommet de sa forme et de honte d’être parmi des spectateurs aussi peu respectueux. Le Cercle a été plus que fidèle à sa réputation de salle où le niveau d’attention soutenu est facultatif. Dommage, car sur scène le groupe a défendu un des albums les plus sous-estimés de 2016, le magnifique Waltez In From the Rumbling.

Tout a débuté avec la puissante All of the Time offerte en ouverture et soutenue par la belle voix d’Adèle Trottier-Rivard. Que ce soit des chansons plus calmes comme Flowers ou l’ancienne À l’orée des bois, le groupe sait trouver un équilibre dans les textures et dans le rythme. Si le son « indie » du groupe a toujours fait parti de son identité, le retour à des formes plus progressives des nouvelles pièces est le bienvenue. Tout comme Faerie Dance, qui est toujours un moment fort, des pièces comme Stay et Je voulais te dire ont obtenu une réaction hautement favorable de la foule. Cette dernière, jouée en conclusion, deviendra sans doute un incontournable dans leur spectacle tant elle est efficace. Suffisait de voir les têtes hochées de satisfaction à l’avant pour comprendre… Une autre belle surprise fut l’ajout de Lola Who?, une des rares pièces jouées vendredi qui était absente du concert donné par le groupe au spectacle de la rentrée en septembre. Cette pièce représente la quintessence de ce que le groupe peut offrir et l’enlevante version présentée au Cercle vendredi n’a pas fait exception.

En première partie Ludovic Alarie a fait de son mieux pour réchauffer une salle bavarde. Sa musique délicate était semble-t-il difficile à entendre du milieu de la salle. Probablement qu’un spectacle dans une salle assise nous permettrait de mieux profiter du moment. C’est un guitariste extrêmement talentueux qui partage une parenté évidente avec Elliott Smith. Avec l’appui d’Adèle Trottier-Rivard à la voix (elle était partout, à notre plus grand bonheur!), ses chansons ont une meilleure répercussion. Seul sur scène avant Patrick Watson, sa voix manquait de mordant. Il a offert plusieurs nouveautés à paraitre sur un album l’hiver prochain. Nous en reparlerons assurément.
Ce fut donc une soirée mémorable, pas toujours pour les bonnes raisons. Public du Cercle, j’espère que vous retiendrez la leçon!
crédit photos Ludovic Alarie: Julien Baby-Cormier / crédit photos Plants & Animals: Amélie Kenny-Robichaud
le lien vers l’article ne fonctionne pas.
Tout fonctionne ici sur deux ordinateurs branchés sur deux réseaux différents (et sur lesquels je n’ai pas de session ouverte…). Étrange!
c’est revenu. j’avais accès à tout votre site mais pas à cet article.
Je vais y allez d’une théorie pour la qualité d’écoute. Je sonorise au Cercle depuis quelques années déjà et il me semble que les vendredi soir le publique est beaucoup moins attentif que festif. Sûrement que le sacrosaint besoin de sortir et de se défouler l’emporte sur la capacité d’écoute et de contemplation. Aussi, bien des gens « trainent » leur chumys lors de ces soirs bien qu’ils ne soient parfois pas vraiment fan. Ça devient alors une sortie « sociale » plus qu’un concert.
C’est tout à fait possible, René. En même temps, j’avais observé de mon côté une grande amélioration de la qualité d’écoute au Cercle depuis quelques mois. Je pense au show de Safia, où l’écoute était quasi-religieuse (elle a joué deux chansons sans amplification et j’entendais tout de l’arrière de la salle), ou à celui de Duchess Says, où le public était là pour se défouler et avoir du plaisir (perso, tant que c’est fait dans le respect, j’ai jamais de problème avec ça).
Julien parle ici du Cercle, mais j’ai souvent fait les mêmes observations à l’égard du public de l’Impérial, surtout lors des nuits FEQ (où les billets sont presque donnés par rapport à la qualité du show proposé). J’ai même déjà refusé de rédiger un compte rendu sur un show parce que j’allais passer mon temps à parler du public de m… qui dérangeait même les gens sur scène! Et j’ai déjà croisé ce genre de public dans d’autres salles (même au Grand Théâtre).
Je pense qu’il y a un gros travail de sensibilisation à faire de ce côté. Et ça, c’est notre job en tant que média. 🙂
J’oubliais : quand le public est sur la même longueur d’ondes que les artistes, comme je l’ai vu souvent cet automne, ça donne tellement des bons shows, il faut qu’on le souligne! 🙂