C’est dans le cadre des tournées de Route d’artistes, un réseau de concerts qui misent sur l’intimité, que David Marin est venu partager sa soirée et sa musique avec nous. Il faut dire que le choix était bon : la Librairie Saint-Jean Baptiste est le lieu tout désigné pour créer une atmosphère chaleureuse. Un peu plus d’une trentaine de personnes – et c’était complet – se sont donc rassemblées pour vivre ce spectacle qui prenait parfois les airs d’un party de famille.
Posé entre Le guide du trappeur et Le Kalevala, sur la «scène», David Marin a présenté ses chansons en formule solo. Il s’accompagnait tantôt à la guitare (même pas besoin de micro), tantôt au piano. Au total, on a pu écouter une vingtaine de ses chansons, principalement tirées de ses deux albums: A côté d’la track et Le choix de l’embarras. Sa musique, tantôt calme et tantôt endiablée, joue autant avec les dynamiques qu’avec les mots. Véritable parolier, David Marin compose en effet des textes qui déclinent souvent leur sens en plusieurs couches.
La formule solo était intéressante, car les versions réarrangées pour guitare et piano permettaient de redécouvrir les pièces sous une forme souvent complètement nouvelle. On a notamment pu entendre une Rest area style Elvis alors que la pièce originale est plus «stoner», aux dires de son compositeur.
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Les arrangements au piano prenaient d’ailleurs souvent des airs de boogie-woogie, ce style afro-américain précurseur du rock and roll. Il est aussi pertinent de remarquer que même accompagnées d’un seul instrument, n’avaient presque rien à envier à leur formule full band.
En plus de nous présenter ces redécouvertes, David Marin a décidé de «casser» quelques nouvelles chansons avec nous. On a pu entendre trois nouveautés, dont C’est pas l’gros high, qui annoncent les couleurs d’un éventuel prochain album. Tout en restant dans le même style, David Marin arrive avec ces pièces à faire encore dans l’original, ce qui n’est pas rien.
Finalement, le compte-rendu de cette soirée ne serait pas complet si l’on faisait abstraction de l’ambiance que l’artiste a su installer tout au long de sa prestation. Discutant, rigolant avec le public, ses pièces étaient rythmées – et parfois même interrompues – par des anecdotes, des blagues et ses altercations avec un «jeune homme» de 10 ans qui n’avait pas la langue dans sa poche ce soir-là! Il n’est donc pas étonnant qu’à la fin de la soirée, après deux sets complets, on ait souhaité secrètement que ça continue encore un peu.