Samedi le 28 février dernier avait lieu la première soirée des qualifications de la 7e édition du Cabaret Festif! de la relève. Une occasion en or, pour moi, de renouer avec mon fidèle clavier ainsi que le site BonPatron.com qui corrige mes fautes (jusqu’à preuve du contraire). Émilie Rioux de CHYZ, Valérie Therrien de VOIR et Raphaëlle Thibault-Vanasse de CHOQ agissaient à titre de jury afin de déterminer qui de Jerome Casabon, A Leverage for Mountains, La Guillaumansour Expérience et MCC passerait directement en finale le 18 mars prochain.
Avant que les candidats montent sur scène, c’est le porte-parole de la 7e édition, Keith Kouna, qui s’empare de la scène pour un petit tour de chant. Il a réchauffé la salle pour les candidats en allant piger dans son répertoire et en faisant participer le public, nombreux, qui semblait heureux et comblé de sa présence. Mon premier Keith Kouna, de surcroît, qui permet de « believe le hype », comme le dit l’expression : un exceptionnel parolier, un style unique et bien à lui. J’écoutais ses chansons en me disant que tous les mots sont clairs et choisis avec minutie. Ce à quoi je suis très peu habitué pour être bien honnête (merci à toi, Gucci Mane)!
C’est Jérome Casabon qui a vraiment hérité de la tâche d’inaugurer la septième édition de ce concours et c’est avec une belle énergie contagieuse qu’il a démarré le tout. Ses musiciens (je reconnaîs Shampouing à la guitare) et lui partagent une belle complicité sur scène, nous donnant l’impression que le plaisir est au rendez-vous et qu’ils ne se prennent pas trop aux sérieux. L’humour est l’arme de prédilection de Casabon, qui l’utilise abondamment lors de sa courte performance. Cet humour permettait de le regarder s’amuser, sourire en coin et de nous laisser le sentiment que nous avions eu du plaisir, mais sans pour autant qu’on en demande plus. Malgré qu’il soit attachant, Casabon gagnerait à trouver un filon qui pourrait lui permettre de se démarquer un peu plus du lot, musicalement parlant.
Ensuite, le groupe de Gatineau, A Leverage for Mountains, semble charmer le public rapidement avec une belle fougue ainsi qu’une belle harmonie entre les deux chanteurs. On sent clairement une influence d’Half Moon Run (et d’autres groupes indie-folk), surtout dans l’utilisation d’une violoncelliste. Cela ajoute une belle texture à leurs compositions qui ont, malheureusement, une sonorité trop semblable. J’ai apprécié, par contre, les belles montées harmonieuses qui donnaient une dose d’énergie à des chansons plus mélancoliques dans le thème. Leurs interactions avec le public étaient un peu maladroites, ce qui laissait transparaître soit un léger manque de confiance en soi, soit un malaise. Tout a été rapidement oublié lorsque le groupe, dans une belle communion, a interprété ses chansons. A Leverage for Mountains a remporté le prix du public de la première soirée de qualifications et a une autre chance de participer à la grande finale, en mars prochain, lors du vote en ligne.
La Guillaumansour Experience porte très bien son nom. Le troisième groupe participant de la compétition est un personnage fort intéressant, comme l’exprimait son vidéo d’ouverture (des regards). Les membres s’amusent avec les genres musicaux et semblent avoir le désir de continuer en ce sens. Des sonorités grunge, folk et électro forment un melting pot mélodieux. Le trio de musiciens se complète bien mais mériterait d’être plus vivant, d’être un peu moins dans son univers et de ne pas hésiter à inclure le public dans sa proposition. C’était la prestation musicale la plus intéressante de la soirée à mon humble avis puisque le groupe a su se démarquer du lot.
La gagnante du prix du jury, MCC (pour Marie-Claudel Chénard, pour les intimes), a clôturée la soirée. La Campivalencienne a su charmer le jury par un folk ambiant et franc. On a rapidement senti son plaisir d’être sur scène et une certaine fébrilité d’avoir enfin la possibilité de nous partager son œuvre. Cela a permis de passer un bon moment dans son intimité, qu’elle livrait avec une belle naïveté. La plume de MCC est imprégnée d’une belle mélancolie, bien imagée, qui parle de façon claire aux gens. Cette écriture mériterait d’être explorée à travers d’autres sonorités puisque, musicalement, on nageait dans des eaux communes ce qui nous faisait, par moments, décrocher du texte. Par contre, MCC a eu la tâche relativement difficile de clore une soirée qui s’étirait déjà en longueur.
Parce que oui, malheureusement, la première soirée du Cabaret Festif! de la Relève s’est étirée un peu trop (je remercie les juges pour leurs courtes délibérations). Cette soirée aurait gagnée avec un « pacing » plus équilibré. Par contre, le Cabaret Festif! a accompli encore avec brio sa mission de nous faire découvrir l’univers de ces quatre artistes qui méritent l’attention qui leur a été accordée.