[SPECTACLE] Les Soeurs Boulay au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières

Le spectacle affichait complet depuis déjà un moment et la salle, silencieuse, attendait avec impatience les jeunes femmes qu’elle était venu voir le 3 décembre 2016. Pour les faire languir encore un moment, Maude Audet, jeune auteure-compositrice-interprète, était présente pour ouvrir le bal.

Avec sa voix très douce, son folk lent et parfois mélancolique, elle a su capter l’attention de la foule assez rapidement. Elle m’a également surprise lorsqu’elle a changé sa guitare acoustique pour une électrique, son qui clashait avec sa voix, mais somme toute intéressant à découvrir. Maude nous aura livré environ six pièces, dont une reprise d’une chanson anglophone traduite.

Dans le décor enchanteur rappelant une forêt, thème qui teinte l’album 4488 de l’amour, mais également Le poids des confettis, Mélanie et Stéphanie Boulay se sont présentées en toute simplicité devant un public vendu d’avance. On sentait que les gens étaient impatients de les entendre chanter car, il faut l’avouer, leur popularité ne cesse de grandir depuis 2013. J’ai eu la chance d’assister à l’un des premiers spectacles suivant le lancement de 4488 de l’amour et la scénographie est complètement différente. On voit qu’un grand travail a été fait de ce côté-là.

Elles ont débuté avec la chanson Les couteaux à beurre, pièce où Mélanie dévoile son talent pour siffler. Le vidéoclip venait tout juste de sortir, mettant entre autres en vedette Myriam-Sophie Deslauriers et Elliot Maginot. S’en est suivi Cul-de-sac et Maison, chanson qui a vraisemblablement inspiré le décor rempli de petites cabanes suspendues. Je ne remarque pas ça souvent, mais l’éclairage, réalisé par Mathieu Denoncourt, m’a impressionné plusieurs fois durant la soirée, mettant vraiment les mélodies et les artistes en valeur.

Fidèles à leurs habitudes, elles ont passé la soirée à se taquiner, se lancer des pointes, comme deux sœurs le font inévitablement. Devant un public plus âgé que l’on pourrait s’attendre, elles ont déclenché les rires des gens assez facilement. Il faut dire que les interventions entre les chansons charment beaucoup le public et permettent de bien distinguer les personnalités des deux jeunes femmes. Elles visitaient Trois-Rivières pour la première fois depuis le lancement de 4488 de l’amour et on le devinait par l’enthousiasme de la foule.

Mon moment coup de cœur de la soirée fut quand elles ont interprété la chanson La moitié de toi qui dors, provenant de leur plus récent album, Lendemains, qui est paru comme un cadeau inattendu offert aux fans du duo. Pour se faire plaisir, elles chantent également Pour que tu m’aimes encore de Céline Dion vers la fin du spectacle. Par contre, cette fois-ci, quelques improvisations ont eu lieu, tel que J’irais où tu iras, chanté par le multi-instrumentiste Gabriel Gratton ainsi qu’une reprise du film Grease. Le plaisir qu’ils ont à jouer ensemble devient également rapidement contagieux pour la foule.

Après avoir interprété Fais-moi un show d’boucane, elles sont parties en arrière-scène pour mieux revenir avec des porte-voix. Provenant du fond de la salle, elles l’ont traversé en chantant la pièce Ceux qui ordonnent de manière unique. Le spectacle s’est terminé avec Langue de bois, chanson provenant du 2e album.

J’ai été impressionnée par l’envergure du spectacle que Mélanie et Stéphanie proposent maintenant. Connues avant tout pour leur livraison très brute, sans artifice, qu’elles se plaisaient à décrire lors de la sortie de l’album Le poids des confettis, elles ont beaucoup évoluées depuis. Leur musique reste tout de même très personnelle, authentique et campée dans un country-folk-pop québécois qui n’a pas fini de plaire aux gens.

Photos : Alex Deschênes