Vendredi dernier, Sherbrooke a reçu deux très bons groupes dans sa Petite Boîte Noire bien-aimée, soit le groupe montréalais We Are Monroe et l’auteur-compositeur-interprète Krief (accompagné de ses musiciens). Bien qu’ayant chacun leurs forces, les deux groupes partageaient un petit côté indie qui semblait plaire aux chanceux qui étaient présents ce soir-là. Décidément, on allait avoir droit à des prestations électrisantes et chargées.
La soirée débuta avec Krief (Patrick de son prénom), qui se produisait en formule band. Et quel band! Outre Krief qui chantait en jouant de la guitare, on avait un guitariste au whammy endiablé, un bassiste bien présent, un batteur efficace et un claviériste qui assurait les nuances plus aériennes tout en jouant du tambourin. Les musiciens étaient tous bien entassés sur la petite scène, entourés de milles amplis et pédales… une image digne d’un groupe qui aurait assurément eu best new music sur Pitchfork, circa 2009. La musique de Krief était douce-amère et se caractérisait par son mélange de poésie et d’explosions de guitares. D’ailleurs, vers la fin, les chansons se désintégraient souvent en jam, ce qui permit à Krief de nous montrer ses talents de guitar-shredding. Mention spéciale à son tone de guitare, sans doute l’un des meilleurs que j’aie entendus à la Petite Boîte Noire.
C’était maintenant au tour de We Are Monroe d’entrer sur scène et de nous prouver qu’ils étaient un quatuor digne des nombreuses comparaisons qu’ils ont eues avec des groupes tels Joy Division ou bien The Killers. Ces comparaisons sont faciles à faire, mais pas tout à fait représentatives du son bien caractéristique que s’est forgé le groupe. On retrouve bel et bien des éléments post-punk et new wave dans les chansons de We Are Monroe, mais ces chansons semblent aussi être influencées par le dance-punk et le power-pop, un mélange de styles efficace et dansant à souhait.
Comme sa première partie, le groupe a surtout joué des chansons de leur nouvel album. Et comme sa première partie, l’un des musiciens avait un tone exceptionnel (mention spéciale au tone de basse, sans doute l’un des plus monstrueux que j’aie entendus à la Petite Boîte Noire!), ce qui n’a pas nui à l’immensité des refrains de We Are Monroe. C’est pas compliqué, ils sont un power band. Les chansons étaient efficaces, et la voix puissante du chanteur n’avait rien à envier à tous les Brandon Flowers de ce monde. Krief nous avait d’ailleurs prévenu : « Le prochain groupe, j’ai travaillé sur leur nouvel album, pis ça va être vraiment bon! »