Jeudi dernier, le Cercle accueillait la jeune sensation française Fishbach, qui faisait un arrêt à Québec avant ses passages fort attendus aux Francofolies de Montréal. On avait bien hâte de voir cette jeune femme, qui propose une pop qui peut rappeler à certains moments des airs qui ont bercé nos années 1980, et qui débarquait pour la première fois de notre côté de l’Atlantique.
Les discussions typiques du Cercle se sont toutes tues dès l’arrivée de la magnétique Fishbach et de ses musiciens, et pour cause : elle n’avait pas encore ouvert la bouche qu’il se dégageait un magnétisme, une présence qu’on voit (trop) rarement. Elle observe son public d’un regard perçant, semble se dire « ouais, ça va être une bonne salle » et entre immédiatement à un niveau supérieur. La suite est fort simple : pendant une heure, on a été hypnotisés par cette jeune femme, par ses chansons accrocheuses, par sa voix un brin androgyne et sa théâtralité qui n’est pas sans rappeler une certaine Catherine Ringer (Les Rita Mitsouko). Les chansons, qui mélangent mélancolie, romantisme et rythmes envoûtants, font danser les spectateurs qui eux-même semblent entrer en transe.
On avait beau ne pas connaître toutes les chansons de Fishbach (l’album complet n’est pas encore sorti ici), on ne pouvait faire autrement qu’accueillir les pièces en débordant d’enthousiasme. Oui, certains éléments du spectacle pouvaient avoir des airs de déjà vu (le coup de la clope, assise au bord de la scène, par exemple, Anatole nous l’a fait assez souvent). Mais on s’en fout, ça demeure fichtrement efficace.
Ce fut bref, mais ce fut intense. Et parfait pour oublier tous nos soucis pendant quelques minutes. Il faisait longtemps que je n’avais pas entendu d’applaudissements aussi enthousiastes à la fin d’un show. Tout ce qu’on peut souhaiter, c’est que Flora Fischbach et ses musiciens reviennent à Québec.
Vous êtes à Montréal? Fishbach sera sur la scène Sirius XM ce vendredi 22 heures aux Francofolies; vous pourrez également la voir en première partie de Bernhari ce samedi 19 heures à L’Astral. On vous le jure, ça vaut le détour!
Bernhari
Parlant de Bernhari, le grand Alexandre est venu faire un petit tour de piste en première partie. La pop vaporeuse de Bernhari atteint toujours (toujours) la cible et ses chansons, qu’elles viennent de son premier album ou du plus récent (Île Jésus), sont de véritables perles que je ne me lasse pas d’écouter. Ces chansons ont bien évolué depuis le temps (les deux univers un brin différents des deux albums se complètent de mieux en mieux) et leur interprétation est sans faille. Faut dire qu’avec un Emmanuel Éthier plus en forme que jamais aux guitares, et un Shawn Cotton groovy à l’os à la basse, difficile de ne pas faire mouche!
Seul (tout petit) bémol : Bernhari, dont j’apprécie l’intensité, semble bien sage caché derrière ses claviers. Oui, ça marche dans ses chansons les plus douces, mais on sent parfois qu’il aurait envie de se laisser aller davantage… Un tout petit bémol, que je disais!
Comme toujours, la prestation d’environ 45 minutes s’est terminée par une Kryuchkova déchaînée qui en a surpris quelques-uns dans la salle. C’était fort, c’était apocalyptique et explosif, comme un coup de foudre dans une manif! Du grand Bernhari!