Comment ne pas passer une belle soirée à la Librairie St-Jean-Baptiste? L’accueil toujours sympathique de Stéphane, les quelques réguliers et bien sûr, les murs tapissés de livres. Les recueils de philosophie, d’histoire, de manifestes anarchistes et de poésie nous invitent à recevoir de belles chansons et être à l’écoute des paroles. Mélanie Venditti a très bien su profiter de l’espace et rendre honneur aux mots avec sa douce poésie imagée et sa guitare Gretsch noire de rockeuse aquatique.
Mélanie Venditti a lancé en grand sa carrière solo cette année. Elle a sorti son EP sans titre (est-ce rendu une mode, ne plus nommer son album? *Voir EP et EP2 de FUUDGE) le 21 février dernier. Elle a de plus participé à la plus récente édition des Francouvertes et du Cabaret Festif cette année où elle s’est fait remarquer pour son « rock aquatique » et ses paroles imagées. Avant de proposer ses chansons, elle jouait déjà comme altiste auprès de d’artistes comme Klô Pelgag, Philippe Brach, Caltâr-Bateau et Mathieu Bérubé (d’ailleurs présent dans la salle, fidèle compagnon de route). Formée en musicienne classique, Mélanie Venditti m’a avoué avant le spectacle être un peu nerveuse à l’idée de chanter ses chansons seule, sans groupe pour l’appuyer, alors que la guitare et la voix ne sont pas ses instruments premiers. Nous sommes tous bien content qu’elle ait foncé, car nous avons tous été touchés par ce spectacle chaleureux.
Compte rendu d’une très belle soirée.
Dans l’intimité des quelques personnes présentes à ce spectacle de rodage, une atmosphère décontractée planait sur le public, tous très heureux d’être au rendez-vous.
« On est comme chez quelqu’un » s’exclame Mélanie en commentant le décor accueillant de la librairie.
Elle ouvre d’abord son spectacle avec une magnifique version de Sous la loupe, chanson présente sur son premier EP. Sa voix veloutée et douce nous a tout de suite transporté dans un état apaisant. Le spectacle regorgeait de chansons ne figurant pas sur son EP (on a déjà hâte à l’album!) et elles nous ont permis de plonger et mieux apprécier son univers. Nous avons eu droit à une chanson sur « quelqu’un qui sack des assiettes par terre », une autre sur l’expression cogner des clous, une autre sur le triangle de débauche montréalaise entre les célèbres Quai des brumes, L’esco et La Roquette. Les thèmes abordés dans ses chansons sont créatifs et différents entre eux. Ceux-ci sont rafraîchissants parmi toutes les chansons d’amour un peu redondantes qui existent depuis trop longtemps. Le titre très rock de son EP, Pompéi, était joué en version balade avec des arpèges à la guitare. Mélanie nous avoue que cette chanson rendait hommage à ses racines italiennes (Venditti, nom très peu commun au Saguenay), mais aussi qu’elle a composé cette chanson à la suite de son passage à l’exposition du Musée des Beaux Arts de Montréal sur la ville ensevelie par le Vésuve. Cette interprétation épurée nous a permis de saisir toute la complexité de ses accords, plus difficile à déceler avec sa formule full band.
Cette soirée fut ressourçante, empreinte du bonheur simple de se rassembler pour se laisser bercer par une musique sincère avec des amis dans un lieu hautement anticapitaliste, comme on les aime. Prendre du temps pour profiter de la beauté d’une chanson, n’est ce pas une forme de non-conformisme, de révolution?
Merci pour ce beau moment, Mélanie Venditti et un gros merci spécial à Stéphane de continuer à faire vivre ce sanctuaire des mots!