[FESTIVOIX] Compte rendu, 8 juillet 2017

PAULO RAMOS – SCÈNE LES VOIX JAZZ – 17 H 45

Paulo Ramos
photo : Jean-François Desputeaux

Ce spectacle est vraiment pour les purs amoureux de la musique brésilienne, surtout de bossa nova et de samba. Il ne fallait donc pas s’attendre à une reprise électro/musique traditionnelle brésilienne/jazz fusion de Beautiful People de Marilyn Manson, par exemple. Ramos et ses comparses ont enchanté, d’après les applaudissements nourris et les bons commentaires entendus, les quelque 200 personnes réunies. Le très beau temps, la terrasse et les symboles fleuris sur et accompagnants les tenues vestimentaires des musiciens donnaient vraiment une ambiance de détente et de convivialité. Par ses notes jazz au piano et sa voix chaude évoquant celle de Fabiola Toupin et d’Isabelle Pierre, Jessica Vigneault confirme l’ambiance de douce évasion tropicale. La section percussions, occupée par Fabrice Laurent à la batterie et par Daniel Bellegrade aux tambours, dynamise joliment les chansons, dont la plupart sont tirées des trois derniers albums de chansons originales du chanteur originaire de São Paulo. Ce dernier réussit à offrir un jeu de guitare combinant aisance et attitude détendue à la Henri Salvador. – David Ferron

WILL DRIVING WEST – SCÈNES VOIX LIBRES – 18H00 

Will Driving West
photo: Jean-François Desputeaux

Will Driving West n’en était pas à sa première visite en sol mauricien, alors qu’en 2016 il était venus à la Maison de la culture ainsi qu’au Grenier du Magasin Général LeBrun (Il y sera justement de retour le 4 mai 2018). C’était par contre une découverte pour moi, alors que je n’avais entendu d’eux que la chanson Thieves tiré de leur album The Breakout sorti en 2010. C’est très doux comme musique, un beau pop/folk épuré et qui s’écoute affreusement bien. J’aime particulièrement la combinaison des voix d’Andréa Bélanger et de David Ratté qui se marient à merveille.

Plus récemment, ils ont sorti un album avec plusieurs reprises Grand Thief Music, dont Praise You de Fattboy Slim qu’ils ont jouée lors de leur prestation. C’est par contre l’album Fly, lancé en 2014, qui leur a permis de gagner une certaine popularité qui ne cesse de grandir depuis. Comme David l’a si bien dit par contre, en présentant une chanson qui traitait de jalousie « On vous remercie de nous avoir découvert même si on a fait aucun effort pour vous aider la dedans ». Cela peut également référer à leur carrière, car depuis qu’ils font de la musique, ils ne publicisent pas nécessairement leur art et produise beaucoup de matériel sans être tellement connu du grand public, alors qu’ils le mériteraient amplement.

Mention spéciale aux bicyclettes musicales qui finalement, après qu’on en ai parlé plusieurs fois, on complètement déconcentrées David Ratté dans deux de ses chansons lors du spectacle. Pour l’emplacement stratégique, on repassera. – Caroline Filion 

YANN PERREAU – SCÈNE LES VOIX MULTIPLES – 19 H 

Yann Perreau
photo: Jean-François Desputeaux

Les spectateurs venus remplir bancs et gradins au Jardin des Ursulines étaient très heureux d’accueillir la bête de scène, voire même le « zoo au complet » (dixit le présentateur Stéphane Beaulac) qu’est Perreau. C’est plutôt en mode séducteur qu’il s’est présenté au milieu de la foule pour chanter Dance Me to the End of Love de Leonard Cohen, à la sauce Ayahuasca Waltz, paru sur son plus récent album Le fantastique des astres. À partir de la pièce suivante, Baby Boom, c’est l’enfilade de chansons tantôt entraînantes, tantôt touchantes tirées de l’album précédemment mentionné, mais aussi de quelque succès du reste de son répertoire, comme Le Président danse ; Acrobates de l’éternité ou La vie n’est pas qu’une salope.

La basse de François Plante, la guitare de Jean-Alexandre Beaudoin ainsi que la batterie de Maxime Bellavance apporte un son plus lourd, plus intense aux compositions plus pop de Perreau. Avec l’énergie folle de ce dernier et les effets d’éclairage, ça donne un aspect rock enlevant. Mentionnons également le travail du talentueux claviériste shawiniganais Gabriel Godbout-Castonguay, dont les arrangements sur son Moog évoquent parfois Kartwerk et même Benny Benassi lors d’un pont musical pendant J’aime les oiseaux.

Coiffé d’un chapeau et paré de lunettes au début du spectacle, l’auteur-compositeur-interprète de Berthierville, fort de près de 25 ans de carrière scénique, dévoile tout au long de sa prestation une personnalité artistique complexe et cohérente à la fois, pour pouvoir en fin de spectacle dévoiler ses yeux allumés remplis de vie. Ceux de quelques spectateurs, lors du rappel Beau comme on s’aime, se sont même mouillés… – David Ferron

VALAIRE – SCÈNE VOIX POPULAIRES – 20H30

Valaire
photo: Jean-François Desputeaux

On ne s’attendait peut-être pas à une telle combinaison, mais il reste que Valaire, en première partie de Michel Fugain et Pluribus, c’était complètement survolté. J’ai toujours un plaisir fou à voir les cinq gars se démener sur scène à jouer chacun plusieurs instruments, à danser, à faire participer la foule, tout en ayant du swag à n’en plus finir. Comme s’il n’y avait pas assez de coolness, Alan Prater, du groupe The Brooks, était leur invité pour la soirée. Il fait notamment la chanson (ma préféré du dernier album) By my Side avec eux.

La majorité des chansons étaient tiré de Oobopopop, le dernier opus du groupe sorti en 2016, qui lui permet de jouer un peu partout dans le monde. Ils ont terminé la soirée avec un Boogaloo bien senti « Juste pour te réchauffer pour ton petit Fugain » comme l’a si bien dit Luis au moment de nous quitter. – Caroline Filion 

LAURENCE CASTERA – SCÈNE LES VOIX POP – 23 H

La dernière fin de soirée du Festivoix s’annonçait mouvementée avec une foule de bons spectacles sur plus de quatre scènes différentes. J’ai opté pour celui de Laurence Castera, curieuse de découvrir sur scène celui qui a sorti récemment son premier opus Le bruit des mots nous offrant un son très intéressant.

À mon sens, le lieu La P’tite Grenouille était loin d’être l’endroit idéal pour ce spectacle, comme la plupart des gens présents n’y étaient pas pour Laurence. Ainsi s’est créé une sorte de chaos sonore, mais j’imagine qu’il n’y en était pas à sa première fois dans ce type de contexte. Il a du fait même fait part, avant même sa première chanson, qu’il n’y était pas pour faire des reprises de chansons, mais bien ses compositions ce qu’il a dû réexpliquer à plusieurs reprises pendant la soirée.

Sa petite heure de performance, ne voulant pas trop étirer la sauce avec la foule agitée, a été brève, mais complète pour nous laisser absorber la variété des sonorités que nous procurent ses chansons. La guitare électrique plaquait des sons lourds qui encrait bien la musique dans l’espace. L’auteur-compositeur-interprète, qui semble s’inspirer beaucoup du groupe Thrice, offre un pop-rock ambiant assumé mêlé à des textes ressentis. Évidemment, il ne réinvente pas la roue, mais il se colle bien à son style et c’est ce qui lui permet d’aussi bien rendre son matériel. – Alicia Lemieux 

QUALITÉ MOTEL – SCÈNE LES VOIX ÉMERGENTES – 23 H 30

À mon arrivée dans l’Embuscade bondée, j’ai d’abord ressenti un facteur humidex élevé par la chaleur des corps frénétiques qui dansaient aux sons électro-pop de Qualité Motel. Les gars (Valaire) qui avaient donné un show plus que festif quelques heures plus tôt (du moins, à en croire ma collègue Caroline). Ils ont a peine eu le temps de débarquer leur matériel, de se revêtir de leur plus belle tenue de dragons que l’Embuscade sautait déjà dans le tapis.

Qualité Motel, c’est aussi simple que le set de DJ qui m’accroche à tout coup. Cordés sur la même tables, les cinq gars offre tout simplement une set list des chansons les plus hors contextes que possible, mais réarrangées pour nous laisser les apprécier tout autrement. Je n’aurai du moins plus la même référence de la chanson Seul de Garou ou encore Libérer le trésor de Michel Rivard. Et ce n’est pas la fin du show qui les oblige à arrêter. À au moins quatre reprises j’ai cru qu’il s’agissait de la fin de leur performance alors qu’ils reprenaient à tout coup de plus belle avec plus d’énergie. – Alicia Lemieux