Apéros FEQ: Gaspard Eden – District Saint-Joseph, 30 novembre 2017

On est passés par toute une gamme de sensations musicales en compagnie de Gaspard Eden jeudi dernier au District Saint-Joseph. Né des cendres d’Ego Death, le projet de Joey Proteau présente une évolution originale et prometteuse.

Gaspard Eden – Photo : Jacques Boivin

Arrivée en plein milieu de la deuxième pièce – les Apéros FEQ ça commence vraiment à l’heure parce que «c’est un concours, right ?» – j’entendis, au moment de franchir le seuil, la distorsion des guitares et une voix qui grondait. «Est-ce que je suis au bon endroit ?», me suis-je même presque demandé. Avec une entrée en matière franchement grunge, le groupe faisait une coupure radicale d’avec la musique introspective et folk du Ego Death initial. Petit vent de fraîcheur dans le paysage musical local que ces chapes de plomb brutes et torturées.

Après, le groupe s’est replongé dans une atmosphère un peu plus planante en reprenant notamment d’anciens titres. Mais rien à voir avec ce qui se trouve sur Grief, duquel le groupe s’est éloigné encore davantage comparé à l’été dernier. Ainsi, Troubles s’est conclue sur une finale instrumentale on ne peut plus rock, tandis que Lucid Dreams s’était enrubanné de sonorités psychédéliques. Au passage, Proteau nous rappelait que, s’il a de l’aplomb, il sait aussi impressionner par la clarté de ses chants mélismatiques. Dans la même veine, il a présenté Heavy Burden, une nouvelle pièce chantée en compagnie de Clara Bernier Turgeon.

Gaspard Eden – Photo : Jacques Boivin

 

Les dernières pièces, elles, se sont démarquées par leur esthétique singulièrement psychédélique, qui rappelle la vibe de Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band. Même la cithare était au rendez-vous sur une pièce intitulée Milk Crush.

Décidément, Gaspard Eden sait se revêtir de n’importe quel style et se l’approprier. Le chanteur change de style vocal comme il change de mimiques ou encore de guitares. Et il sait s’entourer: ses musiciens – guitariste (Antoine Angers), bassiste (Alexandre Martel), claviériste (Olivier Bresse), batteur (Olivier Beaulieu), percussionniste (Yuri dit «le dragon») – assurent solidement ses arrières à coup d’instruments et d’harmonies vocales.