Gabriel Bouchard
Le samedi 27 janvier, j’ai eu le plaisir de découvrir Gabriel Bouchard. Le jeune homme originaire de Saint-Prime au Lac Saint-Jean (municipalité où Fred Fortin a aussi grandi) a assuré la première partie du spectacle en solo avec sa guitare. Ses textes racontent des histoires de grosses soirées et d’amours manqués avec un débit qui rappelle un peu le folk trash. Les thèmes abordés dans ses textes, sa prestance et son style musical nous rappellent les échos d’un autre Fortin… Dédé! Devant un auditoire semi-attentif, Gabriel Bouchard a enchaîné ses chansons en réussissant à capter l’attention de quelques curieux. J’ai même aperçu quelques fans qui chantaient en choeur plusieurs de ses refrains.
On a pu avoir des versions solos des pièces de son EP Cerveau-Lent, sorti cet automne. J’ai beaucoup apprécié la balade « Yé passé où l’soleil? », où Gabriel Bouchard nous a démontré l’étendue de ses capacités d’auteur-compositeur-interprète. Le texte est à la fois nostalgique et d’une candeur déchirante.
Cette mise en bouche nous a donné envie d’en entendre plus, et la prochaine fois, avec son groupe. Peut-être aurait-il pu mieux capter l’attention de la salle avec une formule full-band. N’empêche que Gabriel Bouchard a livré une très belle performance. Nous avons hâte de le revoir.
Fred Fortin
Le dernier show d’une tournée qui dure depuis 2016, ça se fête en grand ! Plusieurs se souviennent du spectacle de Fred Fortin à l’Impérial cet été à l’occasion du Festival d’été de Québec (FEQ). Le 27 janvier, nous avons eu le spectacle complet : une soirée où Fortin était maître de cérémonie et le public, rassemblé en fidèles, a écouté ses chansons défiler pendant plus de 2 heures.
Ce public m’a d’ailleurs surpris ; il était composé autant de fans dans la vingtaine que de vétérans autour de la quarantaine. C’est à la suite de ce constat que je me suis souvenu que son premier album, Joseph Antoine Frédéric Fortin Perron, date de 1996, ce qui explique l’étendue d’âge de son public. Amassée devant la scène, la foule a tout de suite réagi aux premières notes d’une belle introduction planante avant « Oiseau », cette chanson incroyable qui m’a tout de suite conquis lors de ma première écoute de son plus récent album, Ultramarr, à sa sortie.
Composé surtout de pièces dudit album, sa set list faisait cohabiter autant les chansons plus rock que folk doux du répertoire de Fortin. Quoique durant cette soirée-là, on a eu droit à des versions électriques pesantes de plusieurs chansons. C’est le cas de « Gratte », où Fred a livré un long solo de guitare bien appuyé par ses musiciens. Et ses musiciens, justement, parlons-en ! Pour ce spectacle full band, l’artiste s’est entouré d’une bande de musiciens les plus talentueux les uns que les autres. La chimie entre Olivier Langevin et lui-même, le duo vedette de Galaxie, était palpable. On a eu droit à des vrais jams aux influences notables de Gros Mené (entre autres dans « Ti-chien aveugle ») par le son lourd et puissant de cet autre projet du duo.
Alors que la formation quittait la scène après une version allongée de « Scotch », nous étions certains que le concert était fini. Évidemment, nous en redemandions plus. Fred est revenu sur scène pour deux chansons solos qui lui ont valu un sincère et émouvant « Merci Man ! » d’un spectateur visiblement très ému du moment qu’il vivait. C’est alors que le groupe est encore revenu sur scène pour un dernier 30 minutes de pure folie où le jam et la complicité étaient les seuls maîtres.
Le groupe semblait lui aussi ému lors des derniers adieux. Après plus d’un an de tournée ensemble, Fred et sa bande ont livré une ultime performance qui marqua très certainement tous ceux et celles qui ont eu le privilège d’assister à cette soirée inoubliable.
Ne vous inquiétez pas, vous aurez encore la chance de revoir Fred Fortin dans les prochains mois : il entame une série de spectacle solo auxquels nous avons déjà hâte d’assister.
Merci Fred pour cette soirée intense. Merci pour ta musique ! Nous attendons la suite.