Milk & Bone – Deception Bay

Milk & Bone
Deception Bay
(Bonsound)

Depuis vendredi dernier, on peut entendre les voix angéliques de Laurence Lafond-Baulne et de Camille Poliquin, qui forment le duo Milk & Bone, sur leur nouvel album de 14 pièces Deception Bay.

Il y a déjà trois ans que les filles ont sorti leur premier album Little Mourning. Bien qu’un peu timides au début, elles ont rapidement fait leur place dans le cœur des gens et ce sont retrouvées rapidement dans mes incontournables à voir en spectacle.

Allons donc au sujet principal: Deception Bay. J’ai l’impression que c’est un album qui peut avoir différentes significations pour chacun. Oui, ce sont des paroles souvent profondes, mais à certains moments on a juste envie de se lever et de suivre le beat. D’autres fois, on a juste envie d’être assis confortablement dans le divan, les yeux fermés à se laisser transporter dans nos pensées en écoutant les mélodies accrocheuses.

Personnellement, cet album me fait passer par plusieurs émotions et tout au long de l’album j’ai le sentiment d’être à l’heure du coucher de soleil par une chaude journée de fin d’hiver; ce sentiment de réconfort d’une autre journée qui est passée, mais dont la soirée est encore jeune.

Le voyage vers Deception Bay commence lentement avec Set in stone qui nous rappelle que rien est acquis et coulé dans le béton. Les envolées sont douces et le ton est bas tout le long de cette chanson. Rien d’agressant; mais surtout elles restent mystérieuses, ce qui donne juste envie d’entendre la suite.

La pièce Daydream a été l’une des premières, sinon la première de cet album a être jouée en spectacle pour donner un avant-goût de ce qui s’en venait pour le nouvel album. C’est un refrain qu’on connait déjà et qu’on aime déjà chanter en l’écoutant sur l’album. Les superposition des voix sur cette chanson et le rythme lent, mais accentué par des beats électro, me donne envie de rêver. J’ai toujours aimé le mélange de voix pures, de synthétiseurs et de sons forts et pesants comme dans Daydream. Même si ce single est sorti en août 2017, ça reste pour moi une pièce de l’album que j’aime encore redécouvrir dans différents moments.

La pièce KIDS prend, comme son nom le dit, une tournure un peu plus enfantine. Les rythme est plus répétitif et on dirait que les filles prennent volontairement un air d’enfant coquin en chantant. Par la suite, Care vient changer le ton, casser la ligne qu’il y a depuis le début. Avec des instruments qui ressemblent à un xylophone et une genre de harpe, on est dans un autre lieu. Je me sentais comme si j’étais Aladin sur son tapis volant; confiant et en apesanteur.

Nevermore est, selon moi, la pièce la plus solide, la plus assumée de cet album. On est loin des filles timides et je les imagine bien en spectacle interpréter cette pièce plus dansante. On redescend du nuage avec Sad eyes, une très bonne pièce qui fait redescendre l’adrénaline. Des fois, il en faut des comme ça.

Tmrw. commence doucement avec des notes de piano graves. Les paroles sont d’autant plus intenses. Selon ma traduction libre, ça ressemble à « J’essuie mes larmes avec tes mains encore  » et continue plus loin avec « Voyons voir ce que nous apporte demain ». Bien que ce n’est pas la mélodie la plus accrocheuse, c’est vraiment la chanson qui me parle le plus dans cet album et dont les paroles me reviennent le plus souvent en tête. Il n’y a rien de plus fort, à mon sens, que quand elles chantent avec intensité en jumelant leurs voix, comme dans Tmrw. à quelques reprises

S’en suit l’Interlude I, que j’aime beaucoup parce que j’ai pu y continuer ma réflexion entamée sur la pièce précédente. Le déluge d’intensité continue avec THE FLOOD, qui, je trouve, apporte moins à l’album que les autres chansons avec ses airs de chanson américaine. L’Interlude II est juste des paroles au ralenti, comme la fonction ralenti sur un vidéo. Je ne comprend pas trop à quoi sert cette pièce, car selon moi la fin de THE FLOOD est une interlude en elle-même, mais j’admire la démarche artistique et l’audace derrière cet interlude.

Et hop, on repart avec Deception Bay, C’est comme un deuxième départ, un renouveau. Selon moi, c’est vraiment la pièce phare de l’album. Elle s’écoute le volume au fond. Puis Faded arrive comme une chanson plus personnelle, vis-à-vis un amour qui ne semble pas fonctionner et une situation qui semble compliquée.

J’aime ça aussi quand il n’y a aucun arrangement par-dessus leur voix, comme dans BBBlue. On ressent toute l’émotion, avec la voix qui casse même à quelques reprises; c’est magnifique. L’album ne pouvait pas finir d’une meilleure façon qu’avec ;’), 2 minutes 26 de mélodies qui nous amènent clairement vers une belle fin, un happy ending avec des petites clochettes pour clore le tout.

Avec cet album, Milk & Bone démontre que Camille et Laurence ne sont pas juste deux belles voix de choristes, mais plutôt des génies des mélodies fortes et accrocheuses. Tout au long de l’album, Camille et Laurence nous font nous sentir en apesanteur, les pieds dans le vide, la tête qui berce et on leur donne facilement une confiance absolue pour nous laisser transporter dans leur monde rempli de rêves.