Album
(François-Samuel Fortin)
Après des concerts remarqués sur la route québécoise des festivals, avec chaque fois une solide dose de décibels et un paquet de gueules tombantes, le duo Prieur & Landry a su attirer les faveurs des mélomanes et des médias. C’est d’abord grâce à la boîte Sexy Sloth que j’ai eu la chance de les voir, lors d’un mini festival qui se déroulait à la mi-juillet. Avec de bons souvenirs de la performance, j’avais d’assez hautes attentes avant d’écouter l’album et je n’ai pas vraiment été déçu par ce que j’ai pu y entendre.
Quand tu décides de prendre les planches d’assaut comme duo, il faut que tu saches travailler avec ce que t’as à ta disposition pour en tirer le maximum de jus. Ce serait difficile de dire que les gars n’ont pas relevé le défi. Les riffs en béton armé et le set-up de Gab Prieur amènent une dose assez satisfaisante de basses fréquences pour que le duo soit dispensé de faire appel à un bassiste. La présence du vocal est juste assez bien dosée sur l’album, qui fait plutôt la part belle au hochage de tête en bonne et due forme avec des longs segments instrumentaux. Le style vocal peut le rapprocher d’Ozzy parfois ou de certains groupes rock typiques des années 90 à d’autres moments. Eliot Landry s’occupe quant à lui de la batterie, qui est tout à fait appropriée pour le genre, avec une belle lourdeur et un bon groove, que ce soit dans les passages plus lents ou plus rapides. Toutefois, la batterie n’est que rarement le point focal, étant plutôt le parfait complément pour la guitare.
Les pièces se suivent et un certain motif se dessine dans l’alternance entre celles qui, rapides et énergiques, en mettent plein la gueule, celles qui, plus tranquilles sur le tempo, révèlent un certain blues et celle qui répètent cette même alternance à plus petite échelle. Étrangement, le tout semble familier. L’originalité n’est pas nécessairement le point fort du groupe autant que leur efficacité, qui se décline de deux manières. D’abord, tous les morceaux de l’album se défendent bien dans leur genre, souvent très rock du sud des États-Unis, pouvant rappeler aussi bien Slayer et Queens of the Stone Age/Kyuss que Pearl Jam ou les Black Keys, selon les moments. Les premiers morceaux frappent fort et la cadence ne diminue pas énormément, bien qu’une certaine redondance s’installe. L’efficacité du groupe, c’est aussi parce qu’ils sonnent autant avec si peu qu’ils en font preuve, parce qu’on a souvent l’impression qu’on a affaire à un band alors que c’est juste deux gars qui font tout.
Quand la dixième et dernière pièce prend fin, on se rend compte qu’on vient quand même de traverser quelque chose d’assez épique, avec une belle intensité. L’album est d’ailleurs une belle carte de visite pour annoncer leurs performances scéniques. Les deux expériences s’alimentent mutuellement, mais c’est vraiment en concert qu’on comprend comment et pourquoi c’est unique. Sur disque, on a affaire à dix chansons très solides, sans qu’elles aient eu à réinventer le genre. Par contre, si vous avez envie d’une bonne dose de rock garage pesant, ces dix titres, dont certains auraient pu procurer bien du plaisir à des guitaristes du dimanche dans Guitar Hero, pourront allègrement satisfaire votre appétit.
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Lancement
(Marion Desjardins)
Ce jeudi au Knock-out avait lieu le lancement d’album du duo en formule 5 à 7: grignotines, mélomanes et petite performance était au rendez-vous ! Je m’y suis rendue afin d’y prendre quelques photos à défaut de pouvoir me rendre au Coup de grâce musical ce vendredi !